News - 06.02.2017

Retrouvée par la Police judicaire, la précieuse statuette Ganymède remise à l’Institut national du Patrimoine (Album Photos)

Retrouvée par la Police judicaire, la précieuse statuette Ganymède remise à l’Institut national du Patrimoine

La cérémonie qui s’est déroulée lundi après-midi au ministère de l’Intérieur est absolument inédite dans les annales du Département. Le ministre Hédi Mejdoub remettait à son homologue des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, la toute précieuse statuette de Ganymède, volée il y a quatre ans, dans la nuit du 9 novembre 2013, au musée paléochrétien de Carthage Dermech. C’était quasiment de l’inespéré n’était-ce la ténacité de la Division de Protection des pièces archéologiques et œuvres d’art, relevant de la Sous-direction des Affaires criminelles, au sein de la Police judiciaire. Un convoi hautement sécurisé conduira la statuette au Laboratoire central de restauration, de l’Institut national du Patrimoine, où elle sera gardée en coffre-fort, avant sa réinstallation au Musée de Carthage.

Une pièce exceptionnelle qui vaudrait plus des millions de dinars

Sa récupération, le jeudi 26 janvier, chez un receleur, constitue un vrai cas d’école qui mérite d’être enseigné. Plus de quatre ans durant, les fins limiers n’ont pas lâché prise, s’agissant d’une pièce maîtresse de notre patrimoine et une œuvre exceptionnelle. Sculptée en marbre vitrifié, d’une hauteur de 49 cm, elle représente Ganymède, l’amant de Zeus dans la mythologie grecque, à la beauté proverbiale. 
Les chercheurs ne sont pas affirmatifs quant à son origine carthaginoise. Certains estiment qu’elle avait été importée d’Orient, probablement de Grèce. Elle a été découverte en 1972 à Carthage par une mission de fouilles conduite par des chercheurs américains de l’Université du Michigan. Très prisée, Ganymède sera alors la star de grandes expositions à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Sa dernière sortie était en Allemagne en 2009. Les experts estiment sa valeur actuelle à plus de 10 millions de dinars.

Une joie immense

Le voleur présumé a pu être arrêté en novembre 2015. Confondu par nombre d’indices irréfutables, il avait reconnu son forfait sans pour autant indiquer où se trouvait Ganymède. Il a été placé sous écrou, par le juge d’instruction. L’enquête s’est poursuivie activement, jusqu’à aboutir à une piste sérieuse, grâce à des moyens technologiques avancés. En mettant la main sur le receleur en flagrant délit, et reprenant la statuette, la joie était immense à tous les niveaux. Le ministre Mejdoub était en effet fier de ses équipes qui ajoutent à leur palmarès cette prise exceptionnelle, à grande dimension patrimoniale.
De son côté, le ministre des Affaires culturelles s’est engagé à faire plancher ses services sur le renforcement de la sécurité et du gardiennage des sites archéologiques, musées et autres monuments historiques. 
T.H.