Opinions - 30.01.2017

Commentaires sur les résultats du XXIIIe Congrès de l’UGTT

Commentaires sur les résultats du  XXIII éme Congrès de l’UGTT

Je dois dire d’emblée que je n’ai pas assisté au XXIIIeme Congrès de l’UGTT n’ayant jamais été un syndicaliste. Je n’ai pas encore lu les motions votées. Je me suis limité à lire la Presse et à regarder la TV.
Ma première remarque est la suivante : à voir, bien avant le vote, le couple Abassi/Taboubi bien en vue, sans parler des accolades, je me suis dit que c’est Monsieur Taboubi qui aura le plus de chance  de succéder à Monsieur Abassi.

Monsieur Taboubi était bien visiblement le poulain de Monsieur Abbassi. Le vote a bien confirmé cette approche. De là à conclure au vu des chaudes accolades de remerciements, qu’il y aurait eu plébiscite, il n’ya qu’un pas, d’autant que  Monsieur Bouali Mbarki  a obtenu 474 voix contre 449 voix pour Monsieur Taboubi.

Cela regarde l’UGTT qui sait ce qu’elle fait. Nous autres, souhaitons que Monsieur  Abassi pour qui nous avons une très grande considération et un profond respect pour avoir par deux fois sauver la barque, ait fait le bon choix.

Mais,j’ai vu les prestations de Monsieur Taboubi à la TV à la veille d’une grève projetée dans le secteur privé. Le journaliste a sollicité en direct l’avis de Madame Bouchamaoui qui a laissé entendre que la grève projetée ne la dérangeait pas ce à quoi Monsieur Taboubi, sans consulter le sommet, a immédiatement rétorqué qu’au vu de cette réponse, la grève aura lieu. Cette réponse ne m’a pas du tout plue et c’est pourquoi j’aurais souhaité voir Monsieur Mbarki aux commandes.C’est mon avis.

Le vote a eu lieu et il  ne viendrait à l’idée de personne de tenter de créer la division au sein de cette importante organisation. Bien au contraire, on ne peut que souhaiter à toute l’équipe bon vent.
Mon second commentaire est de voir que Monsieur Lassaad Yakoubi et Monsiieur Mastouri Gammoudi ne recueillir que  respectivement 113 et 76 voix. Ce vote atteste de la maturité de la majorité des syndicalistes et c’est rassurant. A ces deux  responsables syndicaux de base d’en tirer les conséquences et de remettre leurs pendules à l’heure, dans l’intérêt de l’organisation et du peuple.
Mon Troisième commentaire est le souhait de la mise en place, et au plus vite, du Haut Conseil du dialogue National pour appréhender les problèmes susceptibles de survenir entre lUGTT, l’UTICA et le Gouvernement en mettant au point un code de conduite au moins pour les trois prochaines années en vue de consolider l’amorce de la reprise de l’économie en prévenant les arrêts de travail intempestifs tout en convenant de la nécessité d’améliorer la situation des salariés et de leurs retraites.

Cette nouvelle approche exige de nos principales organisations et de l’Etat, une démarche consensuelle pour prévenir et résoudre les problèmes qui ne manqueront pas de se poser.
Une redéfinition  claire de notre politique  socio-économique et du rôle du capital et du facteur travail  pour gagner le défi de la croissance et de la redistribution équitable des fruits de cette croissance, s’avère une priorité.

Le capital doit  montrer son aptitude à investir davantage, à créer des emplois et à exporter. Les forces du travail devront montrer, sur le terrain, leur disposition à protéger leur entreprise et à gagner la bataille de la productivité de façon à ce que notre compétitivité soit améliorée.

L’UGTT et L’UTICA sont à la croisée des chemins.

L’une devrait ne plus se cantonner dans la revendication aveugle qui ne tient pas compte de la situation réelle de l’entreprise. Quant au capital il devrait apprendre à associer le travail à la gestion de l’entreprise et explorer toutes les voies susceptibles de favoriser matériellement  et psychologiquement la vie de ses collaborateurs.
 La politique d’un capital qui ne cherche qu’à réaliser plus de dividendes et à ne redistribuer que des miettes à ses salariés est révolue.
Parallèlement, la conduite du salarié qui estime que l’entreprise ne lui appartient pas et qu’il  devra faire « comptabiliser » sa sueur au compte-gouttes est également révolue.
C’est cette  nouvelle conception des rôles  que je souhaite voir dans les motions des congrès de ces organisations nationales.
Souhaitons que Monsieur Taboubi soit à la hauteur de nos espoirs et parvienne à entrainer sa base syndicale dans ce nouveau challenge. idem pour les responsables l’UTICA.

Mokhtar El Khlifi