News - 02.11.2016

Décès du militant socialiste Taher Kacem

Décès du militant socialiste Taher Kacem

L’étouffement dans les cachots de la prison de Tunis en 1970, puis en 1977, lui a laissé de lourdes séquelles qui ont fini par l’emporter. Taher Kacem, 80 ans, figure de proue du socialisme destourien dans les années 60 est décédé mercredi matin à Tunis. Ancien gouverneur de Béjà, chef de cabinet d’Ahmed Ben salah et président de l’Union nationale des Coopératives, il a été parmi ceux qui ont cru à un socialisme aux couleurs de la Tunisie et à la coexistence des trois secteurs : privé, public et coopératif. Le coup d’arrêt à l’expérience collectiviste et le limogeage de Ben Salah, le 8 septembre 1969, limogeage puis son arrestation, l’enverront en prison. Taher Kacem sera alors traduit avec d’autres hauts responsables devant la Haute cour, pour «haute trahison».

Arrêté de nouveau en 1977 pour son action au sein du Mouvement de l’Unité Populaire (MUP), le parti créé par Ben Salah depuis son exil, avec Mounir Kachoukh, Mohamed Belhaj Amor, Tijani Harcha, Mohamed Daoud, Abdeljélil Gahbiche, Brahim Hayder et Abbès Hkima, il écopera de deux ans de prison.
Après avoir purgé sa peine dans des conditions difficiles, il tentera de trouver un travail auprès d’amis dans le secteur privé, puis montera sa propre entreprise qu’il finira par transmette pour prendre sa retraite. 
Très cultivé, ancien professeur de langue arabe, à la plume bilingue raffinée et l’analyse perspicace, Taher Kacem a toujours été animé de hautes valeurs patriotiques et doté d’une vision avant-gardiste.