News - 09.09.2016

Qui est Lotfi Bensassi, le conseiller spécial de Youssef Chahed à la Kasbah

Qui est Lotfi Bensassi, le conseiller spécial de Youssef Chahed à la Kasbah

Que fait à la Kasbah Lotfi Bensassi, ce quadra connu jusque-là uniquement sur les places financières internationales ? Sa longue silhouette, costume sombre, chemise blanche, cartable en main, quand ce n’est pas son ordinateur, commence à devenir familière. Discrètement, il est pratiquement de toutes les séances de travail. Arrivé avec le nouveau chef du Gouvernement, il fait partie du staff très restreint, composé uniquement pour le moment de Hédi Mekni, nommé directeur du cabinet, et des deux communicants, Riadh Omheni et Moufdi Mseddi. Youssef Chahed n’a pas encore figé l’architecture de son cabinet. Il entend certes le restructurer et en faire un back-office utile et efficace, comme il l’avait déclaré à Leaders, et semble vouloir prendre le temps nécessaire pour le faire.

Lotfi Bensassi est ingénieur diplômé de l’école Centrale Paris en 2002. Il fera ses premières armes, à 23 ans, au Crédit Agricole Indosuez, dans la salle des marchés en dérivées de taux et change à Paris. La tendance pour les jeunes bien formés était la salle de marché, puis, Londres, puis les pays émergents. Lotfi Bensassi épousera la vague.

C’est ainsi que deux ans après, la banque allemande Dresdner (DRKW) l’appellera à Londres pour lui confier la responsabilité des activités de trading dans les pays émergents. C’est ainsi qu’il deviendra spécialiste macro-économiste et trader des pays émergents CEEMEA (Central and Eastern Europe, Middle East and Africa).

Sa renommée sera rapidement faite à la City (Londres) où de prestigieuses banques (Bear stearns, Nomura, Crédit Suisse...) le solliciteront pour gérer leur porte-feuilles d’instruments de marché dans ces pays. 
Le point fort de Lotfi Bensassi, capitalisé tout au long de cette expérience, est sans doute la maîtrise des équilibres macro-économiques de pays comme la Turquie, la Russie, l’Afrique du Sud ou la Pologne. Il a en effet contribué à la définition de leur politique de change et a continué à rencontrer périodiquement les gouverneurs des banques centrales ainsi que les ministres des Finances dans chacun de ces pays.
Lotfi Bensassi promène une vision claire sur les grands équilibres macro-économiques en Tunisie tant en terme de budget et finances publiques qu’en terme de politique de change. «La direction à prendre est bien définie, bien documenté, confie-t-il à Leaders. Je l’ai vécue de très près durant les 15 dernières années en Turquie ou en Malaisie. Il est temps d’être pragmatique et de placer notre pays sur la carte des pays émergents dynamiques et ouverts ».
C’est cette conviction qui le pousse aujourd’hui à mettre tout son savoir-faire et son expérience au service de la Tunisie, affirme-t-il. Saura-t-il se contenter d’une maigre rémunération, lui qui avait été rétribué à des montants très élevés ? Lotfi Bensassi n’y pense guère, nous dit-il, il se considère en service national.