News - 29.05.2016

UGTT – Gouvernement : Le grand rendez-vous de ce mardi à la Kasbah apaisera-t-il les tensions ?

UGTT – Gouvernement : Le grand rendez-vous de ce mardi à la Kasbah apaisera-t-il les tensions ?

Conduit par Hassine Abbassi, le bureau exécutif de l’UGTT aura à réussir son importante rencontre ce mardi à la Kasbah avec le chef du gouvernement Habib Essid. Les dossiers chauds ne manquent pas : âge de la retraite, conflits sociaux, relations difficiles avec certains membres du gouvernement, préavis de grève... Le ton est monté trop fort, Place M’hammed Ali et le leader de la Centrale ouvrière n’a pas hésité à utiliser des propos enflammés à l’égard notamment du ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane. Comme si l’appel à la trêve sociale, lancé par le chef du principal parti politique, Rached Ghanouchi, lors de l’ouverture du congrès d’Ennahdha n’avait pas trouvé d’écho. Impérative, cette trêve ne parvient pas à se dessiner à l’horizon et les mécanismes du Dialogue social, sans cesse réclamé, tardent à se mettre en place. 

Habib Essid est conscient de l’ampleur des tensions sociales et de leur impact négatif au quotidien sur la situation économique de plus en plus détériorée. Plus encore, elles risquent de compromettre ses efforts pour la reprise de l’investissement intérieur et son projet de Conférence internationale des bailleurs de fonds prévue fin novembre prochain et censée, avec l’approbation du Plan et du nouveau Code des Investissements, mobiliser les financements extérieurs nécessaires. 

De son côté, à l’orée de son prochain congrès annoncé pour début 2017 et devant notamment élire un nouveau secrétaire général succédant à Abbassi qui a épuisé la durée maximum de ses mandats, l’UGTT se trouve en pleine effervescence interne. L’aggravation du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat, malgré un grand effort de maîtrise des prix et de l’inflation, et la fermeture d’entreprises constituent autant de motifs de contestations sociales exacerbées. En plus de bras de fer personnalisés, l’exemple du conflit de l’hôpital de Sfax en offre une inacceptable illustration. « On prête à l’UGTT la détermination de demander le départ de deux ou trois ministres, mais il ne peut s’agir que de rumeurs ou de manœuvres d’influence non-officielles. Les dirigeants syndicalistes savent qu’Essid ne saurait accepter pareils diktats », affirment des connaisseurs. 
Comment apaiser les tensions, restaurer la sérénité, et garantir aux Tunisien, sur le front social, un ramadan et des vacances paisibles. C’est l’affaire d’Abbassi et d’Essid, en premier lieu. Caïd Essebsi et Ghannouchi ont dû en déblayer la voie, notamment avec Abbassi. Le RDV de ce mardi à la Kasbah sera crucial pour désamorcer la crise pointante et détendre l'atmosphère.