Opinions - 26.01.2016

Combattre le chômage, quels rôles de l'Etat et du citoyen?

Combattre le chômages: une solution pragmatique

Trois concepts qui ont déjà performé ailleurs, peuvent a eux seuls générer des milliers d'emplois (500 milles sur 3 ans pour ma propre estimation), ça pourrait clairement atténuer la crise du chômage en Tunisie, surtout dans les régions intérieures:

  1. Microcrédit
  2. Crowdfunding (financement participatif)
  3. MLM (multi level marketing) Mais les mentalités et l'eco système sont ils adaptés?

Malheureusement pas du tout:

Chez le citoyen

L'esprit d'initiative et de créativité a été tué surtout dans les années de dictature et maintenant après la révolution on continue a le craindre car avec le temps, il s'est ancré dans la mentalité, d'où les termes: الإفراط في التفكير والإفراط في السفر والإفراط في وفي ...وبالعربي الإفراط في تخديم المخ لان العبارة تعني أصلا بالتونسي الخبث والتحيل بينما يمكن توضيف وتأطير نفس هذا تخديم المخ في أشياء إيجابية مثل الإبداع والابتكار او القدرة على التسويق (Le marketing).

Côté État, ou autorités

En tuant l'esprit d'initiative, le citoyen se retourne vers l'état, ce maître qui a tué cet esprit se positionne donc en pourvoyeur principal et unique, mais problème : ce maître ne me laisse pas faire, mais ne fait rien non plus, ou plutôt ne réussit rien! il dit qu'il n'a pas les moyens et qu'il ne peut pas financer, qu'il ne dispose pas d'une baguette magique, et qu'il cherche désespérément des investisseurs qui ne veulent plus venir pour cause d'insécurité, et surtout la mentalité et l'état d'esprit du "travailleur" qui ne veut plus travailler mais qui plaint le chômage et la marginalisation. Alors l'Etat s'endette et continue à s'endetter!

C'est une fuite vers l'avant, un cercle vicieux ! Que faire alors et comment faire pour réussir a introduire des concepts innovants et efficaces ? Certes l'Etat ne peut plus tout faire, mais les politiques doivent savoir aussi que l'ère de la tutelle de l'Etat est dépassé, l'ère de la bureaucratie devient archaïque, et surtout qu'on ne peut pas faire du neuf avec de l'ancien, on ne peut plus continuer a bricoler et à appliquer des demi-mesures ou des concepts de manière débridée ou imitée ...

Un concept c'est un concept, il faut l'appliquer tel quel, dans le moindre de ses détails et de ses mécanismes pour que ça puisse fonctionner correctement et donner les résultats attendues.

 

Or en Tunisie, il n'existe aucun cadre organisé pour l'application de ces concepts, aucune législation, aucune incitation fiscale, aucun organisme de promotion, aucun organisme de régulation, pourtant le Microcrédit existe depuis la nuit des temps, entre les particuliers mais a un échelle réduit et sporadique donc avec peu d'impact sur l'économie du pays, le Crowdfunding (financement participatif) est une pratique peu courante pourtant elle existe déjà dans certaines communautés (entre amis, membre de la famille, ou quelques villages livrés a leurs sort...), et le MLM (marketing de réseau) est une vraie industrie inventée aux États Unies et enseignées même dans leurs universités les plus prestigieuses, c'est un levier assez puissant dans la vente de tout produit ou service, qui peut s'exercer de n'importe quel coin perdu en Tunisie, du moment qu'il y a une connexion internet et un Facebook...


Le tunisien ne fait que ça le long de sa journée, il n'y a qu'à voir le nombre de cafés et ceux qui les occupent, autant lui offrir un self-boulot dans lequel ils peuvent exceller puisque le tunisien est par nature "bazness" et n'aime pas être confiné dans un bureau...

Il existe aujourd'hui plusieurs sociétés de MLM qui opèrent depuis plusieurs années sur le sol tunisien, et un nombre estimé a plus de 20000 vendeurs en réseau (مسوق شبكي), mais la quasi majorité des sociétés avec lesquelles ils opèrent de manière indépendante sont étrangères, souvent sans aucune représentation officielle en Tunisie vu qu'il n'existe aucun cadre ni statut officiel reconnu comme tel.


Certaines d'entre elles ont connu des échecs et escroqué des clients victimes... Alors c'est pour quand le Task Force pour faire travailler des juristes, des financiers et des experts en la matière afin de mettre un cadre légal minimum pour ces 3 concepts qui peuvent vraiment sauver le pays ? Un mois peut suffire pour faire avancer les choses, l'Etat n'est pas censé tout faire, mais mettre le cadre légal, les incitations fiscales, les instances de régulation (des associations de la société civile) et les mécanismes d'évaluation et de suivi est un minimum qui je demande aucun financement, ni investissement, juste le vouloir faire et la clarté de vision,

On doit sortir de cette paralysie et commencer pas à pas à construire une Tunisie sur des modèles d'avenir, une Tunisie qui peut utiliser tout le capital de sympathie internationale générée par sa révolution et sa transition démocratique, une Tunisie ambitieuse qui peut devenir le Singapour africain dans peu de temps, il suffit d'investir dans l'Humain: mettre en place le cadre adéquat, réserver un budget pour la formation et la promotion et surtout faire confiance au citoyen!

 

Rami khemakhem