News - 08.11.2015

Une grande carence: la formation des journalistes et dans les autres métiers des médias

Une grande carence: la formation des journalistes et dans les autres métiers des médias

Ismail Ben Sassi

Trouver de bons journalistes, c’est déjà difficile. Des journalistes francophones, encore plus, des journalistes francophones spécialisés en économie-finance, c’est du miracle.

Hassan Soussou

La formation recherchée ne se limite pas uniquement au rédactionnel, mais à tous les autres métiers annexes. Dans le cas des journaux en ligne, la technologie est essentielle.

Naoufel Ben Rayana

Le secteur souffre d’un manque énorme de ressources humaines, principal capital d’une entreprise de services par excellence comme les médias. Au risque de déplaire à beaucoup de personnes, le pays manque de bons journalistes, chroniqueurs et animateurs. Il y a un réel problème de culture générale, de spécialisation, d’éthique, de neutralité et, donc, de formation. Cela dit, des progrès énormes ont été faits ces dernières années. Ce qui n’a pas échappé au grand public qui a de plus en plus confiance dans la crédibilité des médias tunisiens. Mais, la marge de progression est encore énorme !

Lotfi Zeghdana

Certains métiers de l’activité radiophonique sont dispensés de formations spécifiques et spécialisées (exemple : rédacteur web et journaliste multimédia, producteur, animateur...)
Le manque de ressources humaines spécialisées empêche les médias de constituer des équipes immédiatement opérationnelles et par conséquent la production de contenus rédactionnels répondant aux normes professionnelles.

Taieb Zahar

Les bons journalistes sont ceux qui reçoivent une bonne formation. Or, dans l’état actuel des choses, la formation académique dispensée à l’Ipsi ne peut, à elle seule, sortir les bons journalistes dont vous parlez. Il est de plus en plus difficile de trouver des rédacteurs bilingues, encore moins des francophones. Seuls les étudiants motivés, ayant choisi par eux-mêmes de faire des études de journalisme, peuvent faire carrière et devenir de bons journalistes. Idem pour les marketeurs et autres.

Nizar Bahloul

Une autre difficulté majeure que je rencontre en tant que premier responsable d’une entreprise de presse : le recrutement de bons éléments. On a déjà du mal à trouver de bonnes compétences, mais quand celles-ci existent, il est difficile de les recruter tout en leur accordant les rémunérations confortables qu’elles méritent. L’équation fait que l’investissement conséquent et mérité dans la matière grise (la base d’un média) ne saurait être rentable. Les charges d’exploitation deviennent immédiatement supérieures aux recettes.

Hachemi Ammar

Recruter des journalistes francophones a toujours été un casse-tête permanent et ça ne date pas d’aujourd’hui, et on ne parle pas de spécialisation. Une grande urgence : trouver des solutions pour permettre la formation de journalistes professionnels dans les différentes spécialités (avec ses transformations actuelles) et qui peuvent être rapidement opérationnels, les entreprises médias n’ont plus les moyens de garantir leur formation continue.

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