News - 20.08.2015

Premier patrouilleur 100% tunisien : Les secrets d’un pari tenu et le sens d’une forte symbolique (Vidéo)

 Le premier patrouilleur 100% tunisien : Les secrets d’un pari tenu et le sens d’une forte symbolique

Mais qu’est-ce qui a pu inciter la Marine nationale tunisienne à prendre le risque de s’aventurer dans pareil projet et d’y entrainer ses partenaires du secteur privé ? Le goût de relever des défis ou la détermination d’engager une industrie militaire performante et compétitive et d’y réussir ? Tout-à-la fois. Le premier patrouilleur 100% tunisien arbore fièrement le pavillon national hissé par le président Caïd Essebsi à la base navale de la Goulette. 

 

Le nom qui lui a été choisi, Istiklal (Indépendance) porte une double symbolique. Celui du premier navire militaire hérité de la France au lendemain de l’indépendance qui a servi d’école à la première génération de nos forces navales, avant qu’il ne prenne un congé définitif. Mais aussi et surtout celui de la capacité autonome de concevoir, construire, équiper et armer le prototype d’une série pur sang, promise à un grand avenir tant pour répondre à nos besoins et qu'à s’exporter au profit de nombre d’autres pays. Le chef d’Etat Major de la Marine nationale, l’Amiral Khammassi qui y a parié à de quoi être fier. Et il n’est pas le seul. Toute la Marine, mais aussi l’Académie navale de Menzel Bourguiba, la société SCIN, pionnière et leader, qui l’a réalisé y ralliant d’autres fournisseurs tunisiens spécialisés. Cette première concrétisation, avant la lettre du partenariat public-privé réussi, est édifiante.

La Marine nationale y a consacré ses meilleures ressources d’ingénierie pour boucler le projet, en un temps record (18 mois), au meilleur coût, réduit à 60% des prix sur le marché international, en toute conformité avec les normes internationales (certification Veritas). Les spécialistes en architecture navale, ont eu l’occasion de faire montre de leurs talents, pour la première fois. Les informaticiens ont développé l’ensemble des applications pour concevoir les systèmes et outils de navigation et de commandement. S’il fallait acquérir ces logiciels pointus, il aurait fallu débourser pas de 800 000 DT et payer des royalties pour chaque nouveau navire similaire. Imaginez alors l’économie réalisée pour le budget de l’Etat. 

Les élèves de l’Académie navale ont planché, en projets de fin d’études (PFE), sur nombre de plans, systèmes et solutions innovantes. La SCIN, dirigée par Abdessalem Ben Ayed, qui compte à son palmarès les bacs de Djerba et La Goulette, mais aussi deux Louds pour Kerkennah, a mobilisé ses meilleures équipes. Tous ont travaillé en une seule équipe, cohérente, harmonieuse et motivée, dans un esprit patriotique d’excellence. Le bâtiment miliaire naval, dédié à la surveillance côtière, pour défendre la souveraineté nationale, préserver les eaux territoriales de toute intrusion, lutter contre la pêche illicite et l’infiltration du terrorisme par voie maritime et s’opposer à l’émigration clandestine, affiche des potentialités remarquables, avec 80 tonnes, un équipage de 12 personnes, et une vitesse allant jusqu’à 25 nœuds. Son système de propulsion en hydrojet, assuré par des moteurs Rolls Royce, aligne ce qui constitue la dernière pointe de la technologie. Un véritable petit bijou qui répond judicieusement à nos besoins, en renfort au reste de la flotte de la Marine nationale.

 

T.H