News - 11.05.2015

En ultime recours, Ouided Bouchamaoui chez Caïd Essebsi : le temps d’agir

ouided

Reçue lundi matin par le président Béji Caïd Essebsi, la présidente de l’UTICA, Ouided Bouchamaoui était en ultime recours. Sa déclaration à la presse, à l’issue de l’audience a été des plus anodins : la situation générale dans le pays et son impact sur l’économie, le climat social, l’investissement et l’emploi, ainsi que la journée d’études qui se tiendra ce mardi sur « les pistes de la croissance ». Mais, le contenu effectif de l’entretien est beaucoup plus important. 

 
La présidente de la centrale patronale pouvait-elle omettre de tenir au chef de l’Etat le langage de vérité qui s’impose. Tous connaissent le diagnostic et tous attendent des décisions, urgentes, nécessaires et déterminantes. Ouided Bouchamaoui ne pouvait pas ne pas dire au président Caïd Essebsi que les employeurs ont épuisé leur patience et sont fatigués, très fatigués. Ils sont lassés de voir leur image malmenée, éclaboussée, lassés par tant de harcèlements, de surenchère de revendications, de pressions interminables et intenables. Face à l’UGTT, l’UTICA sait qu’elle doit trancher. Le gouvernement, seul, ne peut lui être d’un grand secours. Un nouveau pacte social est à discuter, d’urgence, à construire, à sceller. Sous l’autorité morale du chef de l’Etat, dans toute sa symbolique. Caïd Essebsi ne saurait s’en remettre à Habib Essid. C’est à lui de monter au créneau.
 
Si rien n’a filtré sur la teneur de son entretien avec le président Essebsi, Ouided Bouchamaoui a sans doute sollicité pareille initiative. Le souhait de tous est de voir le président de la République réunir, accompagné du chef du gouvernement, le secrétaire général de l’UGTT et la présidente de l’UTICA, pour d’ultimes discussions. Un Quator décisionnaire, responsable, crédible et respecté ! Carthage doit cadrer un nouveau dialogue social et le faire aboutir. Ce faisant, Béji Caïd Essesbi sera en toute légitimité dans l’exercice de ses attributions constitutionnelles : la paix sociale relève aujourd’hui de la sécurité nationale et du salut public.