News - 28.11.2014

Ghanouchi siffle la fin de l'escalade : sera-t-il écouté

Face à l’exacerbation des tensions, la mobilisation des troupes et l’escalade verbale qui émaillent le second tour des présidentielles au risque de dégénérer, Rached Ghannouchi ne pouvait garder le silence. Dans une adresse vidéo largement diffusée jeudi soir sur les réseaux sociaux, le chef d’Ennahdha a lancé un vibrant appel à la raison et à l’apaisement. Aux deux camps en lice, il a fermement demandé d’œuvrer pour que leur campagne se déroule dans un climat apaisé. 

Aux dirigeants, cadres et militants de son mouvement, il a recommandé de se tenir à l’écart de tout attisement et de prôner le respect et la sérénité. Rappelant la position d’Ennahdha, il a souligné qu’elle repose sur une stricte et effective neutralité entre les candidats, sans la moindre consigne de vote donné en faveur de l’un ou de l’autre, laissant au libre choix de chacun de décider de son suffrage.

 Cette prise de position, réitérée solennellement, entend «couper court à toute mésinterprétation» et «marquer une indépendance». Il est clair, que la vision du chef d’Ennahdha et de la direction se veut plus perspicace que toute considération court-termiste et s’inscrit dans ce que les proches de Montplaisir considèrent comme une « sagesse patriotique».
 
Elle n’est cependant pas entièrement partagée par les bases dont une grande partie a voté en faveur de Marzouki. Les analystes indiquent en effet que sur le million de voix recueillies par le président sortant, 70% proviennent de l’électorat d’Ennahdha, comme l’ont indiqué les estimations «sortie des urnes». Le décompte ferait 150 000 suffrages garantis par le CPR et ses partenaires (Wafa et Attayar), 850 000 par les sympathisants d’Enahdha.