News - 17.11.2014

Mustapha Kamel Nabli : un retrait des présidentielles en cri d'alarme

«Face à ceux qui s’emploient à saper les fondements de l’Etat, démolir la Tunisie et diviser les Tunisiens, je me retire des élections présidentielles », lance en cri d’alarme, Mustapha Kamel Nabli. «J’alerte les Tunisiens quant aux graves menaces que ceux-là font peser sur le pays et la démocratie. Ne pas le dire, ne pas le dénoncer, relève de la trahison, dit-il. Je ne saurais en être complice. J’ai fondé ma campagne sur la confiance et le sens de la responsabilité. L’affluence de l’argent politique, l’accentuation de la violence, la radicalisation du discours de certains candidats, c'est inacceptable ». Pointant du doigt Moncef Marouzki, il souligne ses accointances avec ceux qui ne croient ni en la République, ni en la démocratie, et ses accusations de « Taghouts ». « Ni l’ISIE, ni le parquet n’ont bougé, indique Nabli, pour mettre fin à cette violence et ces dérapages et nous avons vu où avait conduit la violence en 2012 et 2013. Nous ne pouvons l’accepter. La question n’est pas de savoir si je suis personnellement candidat ou non, mais de sonner l’alerte et d’endiguer ce fléau. Nous avons des divergences, mais elles ne sauraient être résolues par la violence ou le terrorisme. C'est par notre union que nous pouvons relever tous les défis». 

« Ce retrait, affirme Nabli, n’est pas un point final, c’est le signal d’un nouveau départ pour édifier un projet politique d’avenir, fondé sur des pratiques politiques transparentes et rationnelles. Je me suis porté candidat pour une mission fondamentale de servir la Tunisie. L’objectif reste le même : je continuerai à m’y investir. En me retirant, je ne rentre pas à la maison, je me redéploie».
 
Son retrait risque-t-il de rejaillir sur l’image extérieure de la Tunisie ? « Nullement, indique Nabli. Il n’y aura pas d’effet négatif, il renforce la confiance quant à la prise de conscience des Tunisiens et leur refus de la violence et de la domination de l’argent politique ». 
 
Appellera-t-il à voter en faveur d’un autre candidat ? Mustapha Kamel Nabli indique que des concertations seront engagées dans les tout prochains jours, avec ses équipes pour en décider ».
 
Le gouvernement à former, estime Nabli, doit bénéficier de la stabilité et s’appuyer sur des compétences expérimentées, qui connaissent les dossiers et les rouages de l’Etat. Ma tournée dans les régions m’a confirmé quant à l’ampleur des attentes des Tunisiens et l’urgence de leurs demandes. C’est pourquoi la Tunisie a grandement besoin d’un gouvernement compétent, efficient et à la hauteur de toutes ces exigences.