News - 18.06.2014

Ramadan: les bonnes raisons pour revenir au calcul astronomique

C’était le 20 novembre 1969, il y a de cela plus de 40 ans, que la NASA avait commencé les préparatifs dela troisième mission lunaire Apollo 13. Cinq mois plus tard,le vaisseau spatial a commencé à entamer un voyage de 400000 km vers la lune. Le 13 avril 1970, à 320 000 km de la terre un accident grave surgit; une violente explosion déchire la coque d’Apollo 13. Les dégâts sont considérables.Les trois astronautes à bord se retrouvent soudain isolés dans l’espace, privés d’énergie et d’oxygène. Le pire cauchemar des vols spatiaux habités venait de se produire. Pour le centre de contrôle Huston en Texas la chance de survie des astronautes est infime. Les experts de la NASA savaient qu’il était difficile, voire impossible de pouvoir ramener l’équipage sur terre. Pour garder leur chance de survie, les astronautes ont dû réduire la consommation d’énergie à bord du vaisseau au strict minimum, soit 12 ampères, l’équivalent d’un robot ménager! Ils étaient obligés de tout couper, notamment le système de guidage et l’ordinateur qui permettait de se régler sur les étoiles. Il ne restait plus qu’une radio pour communiquer avec la terre et un petit ventilateur pour faire circuler l’air. En contact avec les experts au sol, les trois astronautes ont alors envisagé plusieurs procédures toutes complexes pour parvenir à reprendre le bon chemin vers notre planète. Ainsi, le demi-tour jugé trop risqué, le vaisseau et son équipage furent obligés de poursuivre leur voyage jusqu'à la Lune et d'en faire le tour pour utiliser son attraction gravitationnelle afin de revenir vers la Terre. Avec un pilotage presque manuel,les pilotes ont dû manœuvrer pour maintenir le cap sur la terre.Le miracle s’est produit enfin, et l'équipage a pu être récupéré sain et sauf.

Cette aventure qui illustre comment l’intelligence et l’ingéniosité humaines ont triomphé sur l’adversité, a démontré au grand public que les mouvements des planètes Terre et Lune ont été étudiés et maîtrisés au moindre détail!

Mais comment expliquer alors qu’au début du XXIème siècle, et à dix jours seulement du Ramadan, l’on s'interroge encore sur les moyens à mettre à disposition pour l'observation du croissant de lune pour marquer le début du ramadan? Comment expliquer que les musulmans ne savent pas encore la date de début du Ramadan? Comment expliquer qu’on soit incapable de dresser un calendrier hijri précis? Comment expliquer qu’on ne puisse pas prendre un rendez-vous précis des mois à l’avance?

La vision du croissant de Ramadan par des témoins oculaires reste subjective et susceptible  d’erreurs, alors que la connaissance du début du mois lunaire basée sur le calcul astronomique est absolue, certaine et peut être appliquée pour des années.

Aujourd’hui, du fait de ses faiblesses manifestes, la manière de calculer le calendrier hijri est complètement dépassée ! En effet, ce qui est drôle, c'est  que le calendrier hijri, tel qu’il est conçu, n’est plus utilisé, dans les pays musulmans, que pour déterminer les dates associées à des occasions et des célébrations religieuses. Pour les autres besoins, les musulmans utilisent, depuis longtemps, le calendrier basé sur le calcul astronomique, sans avoir la moindre appréhension qu’ils puissent, ce faisant, enfreindre des prescriptions religieuses. Ainsi,ceux qui s’opposent à l’usage du calcul astronomique, utilisent sans y voir de gêne, tout au long du mois de Ramadan le calendrier basé sur le calcul pour déterminer les horaires des prières ainsi que les heures du début du jeûne à l’aube et l’heure de rupture du jeûne au coucher du soleil!

L’utilisation du calendrier basé sur le calcul a plus qu’un avantage. Il rendra possible la célébration le même jour, dans tous les pays musulmans,d’événements sacrés tels que le 1er ramadan, aïd al fitr, ou aïd al adha. Cela ne pourra que renforcer davantage le sentiment d’unité des musulmans à travers le monde. L’Islam religion du savoir,  ne peut pas être en contradiction avec la détermination du début de mois de Ramadan au moyen du calcul astronomique. N’est-ce pas?

Mohamed Ali Mahjoub
Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse
 

Tags : islam