Opinions - 16.04.2014

Faire de la Tunisie un pays du XXIème siècle

Nidaa Tounes est la continuation du mouvement réformiste tunisien enraciné dans notre pays depuis un siècle et demi. Notre programme économique et social a été bâti pour répondre aux objectifs de la Révolution. Notre vision, notre stratégie et notre plan d’action ont pour ambition de «faire de la Tunisie un pays du XXIème siècle».

Notre objectif est de faire en sorte que chaque Tunisienne, chaque Tunisien soit fier de son appartenance à la Tunisie.
Notre volonté est que la Tunisie devienne un pays de liberté et de prospérité. Un pays moderne, ouvert sur le monde, où il fait bon vivre.

Le programme de Nidaa Tounes s’inscrit dans le droit fil des objectifs de la révolution et des valeurs de la nouvelle constitution

Le programme économique et social de Nidaa Tounes a commencé à être bâti il y a quelques mois, après la révolution et les élections. C’est donc un programme neuf, novateur. C’est ce qui fait sa force. Il a été conçu par une équipe multidisciplinaire formée de compétences tunisiennes qui allie expérience et parfaite connaissance du terrain. Le programme de Nidaa Tounes est adapté aux réalités d’aujourd’hui. Ses orientations stratégiques s’inscrivent dans le droit fil des objectifs de la révolution et des valeurs de la nouvelle constitution. Il répond aux besoins actuels et futurs du pays. Emploi, jeunesse, développement régional et justice sociale en constituent les quatre piliers. Les jeunes, les femmes, les Tunisiens résidant à l’étranger seront appelés à y jouer un rôle clé.

L’entreprise privée doit créer des emplois, l’Etat doit garantir la justice sociale, le tiers-secteur les relaiera pour tout ce qui est économie sociale et solidaire

Nos principes d’action préconisent la primauté du travail, du savoir et des libertés. L’entreprise privée est le moteur de la création des richesses. C’est elle qui investit, produit, commercialise, exporte, innove et crée des emplois.  Nous sommes pour la libre initiative et l’entreprise privée dans un cadre de concurrence loyale. C’est à l’Etat de fournir ce cadre.  Il devra définir les règles du jeu qui devront être observées par les acteurs économiques. Il devra rapprocher les positions des uns et des autres: ouvriers, patrons, société civile. Il sera ainsi dans son rôle de garant de la justice sociale.  Il devra faire en sorte que le processus de développement se déroule dans les meilleures conditions afin de favoriser l’investissement, générer la croissance et créer des emplois.  Nous sommes également pour un Etat développeur, stratège et régulateur.  L’Etat continuera à édifier les infrastructures d’intérêt national (routes, écoles, hôpitaux, eau, énergie…). Il n’en sera pas nécessairement le réalisateur ou le gestionnaire.

Certains investissements, certaines infrastructures pourraient être réalisés dans le cadre d’un partenariat public-privé. L’Etat en fixera néanmoins les règles et sera toujours doté d’un pouvoir de contrôle et de décision stratégique. Secteur public et entreprises privées seront relayés dans leurs efforts par le tiers-secteur. Il viendra apporter le soutien et l’encadrement nécessaires à l’éclosion et au développement de nos microentreprises. Les expériences internationales montrent que l’économie sociale et solidaire est créatrice de croissance et d’emplois. Elle peut, dans plusieurs cas, apporter des solutions à des problématiques de développement liées aux secteurs de l’artisanat, de l’agriculture ou au monde rural.

L’ascenseur social fonctionnera de nouveau, nos enfants pourront aspirer à un avenir porteur de rêve et d’espoir

Les acquis sociaux seront sauvegardés et renforcés. La santé et l’éducation seront des priorités absolues. Les hôpitaux publics seront remis à niveau. Ils continueront à prendre en charge la santé de nos concitoyens. L’école publique sera modernisée. On y fera ses premiers pas dans le long chemin de l’apprentissage démocratique. Elle sera toujours gratuite à tous les niveaux primaire, secondaire et supérieur. Le succès dans les études redeviendra le critère de la réussite. L’ascenseur social fonctionnera de nouveau. On verra nos enfants, quelle que soit leur origine sociale, aspirer de nouveau à devenir médecins, avocats et cadres supérieurs. Ils pourront aspirer à un avenir porteur de rêve et d’espoir.

Le pouvoir de décision sera graduellement décentralisé au profit des régions

Développer les régions est une revendication populaire forte, légitime. Elle est l’une de nos priorités. Le pouvoir de décision sera graduellement décentralisé au profit des régions. La création de PME y sera encouragée, facilitée. Les infrastructures seront créées là où elles n’existent pas. Elles seront remises à niveau là où elles existent. Toutes les régions seront intégrées dans les réseaux de communication et de logistique. Cela leur permettre d’établir des relations économiques directes avec les régions voisines et les pays limitrophes. Elles auront ainsi une ouverture sur le monde et auront en main les leviers de leur destin.

Un modèle pragmatique basé sur les expériences probantes de «l’économie sociale de marché»

En conclusion, le modèle économique et social de Nidaa Tounes n’est ni de droite, ni de gauche. Ni un modèle capitaliste libéral, ni un modèle d’économie centrale planifiée. C’est un modèle pragmatique. Il combine «développement de l’entreprise privée et justice sociale» dans «un marché libre et un Etat efficace». Il est fondamentalement basé sur les expériences réussies de «l’économie sociale de marché». Il tire ses fondements des spécificités actuelles de la Tunisie et de ses besoins futurs. Il s’appuie sur une vision, des objectifs, des principes d’action clairs, tout en restant suffisamment souple pour pouvoir s’adapter aux évolutions de la conjoncture mondiale, aux réalités des marchés internationaux et aux besoins de la Tunisie post-Révolution.

Slim Chaker
(*)Co-Fondateur de Nidaa Tounes