News - 24.03.2014

Le classement Scimago : notre pays en bonne place, dans les sciences exactes

Dans le domaine de recherche scientifique et études universitaires, divers classement ont été proposés et établis utilisant chacun un nombre restreint d’indicateurs quantitatifs pour dresser une hiérarchie des chercheurs, des journaux, des universités etc. On peut envisager deux manières de classements de performance scientifique pour un pays donné : un classement par université et un classement par pays. Les deux classements internationaux des universités les plus populaires sont le Times Higher Education World UniversityRanking et le Shanghai AcademicRanking of World Universities. Sans négliger les effets d'image et de visibilité que ces classements produisent, les deux classements présentent au moins deux limites majeures, notamment un biais en faveur des pays anglophones et des universités de grande taille.

En 2009, Scimago, un laboratoire espagnolde l'Université de Grenade, a proposé un classement par pays et non par université. Les critères principaux pour ce classement sont le volume de publications et les citations de ces publications par d'autres chercheurs.SCImagoJournal& CountryRank (http://www.scimagojr.com/index.php)est unportailweb conçu par le dit laboratoire, il intègre lesrevues scientifiques et des indicateursdes pays, développésà partir del'information contenue dansla base de donnéesScopus. Il est à noter que Scopus est une des plus grandebase de donnéesquioffrel'aperçu le plus complet de laproduction mondialede recherche dans lesdomaines de la science, de la technologie, de la médecine, les sciences sociales et les artset les sciences humaines. Le portail webdéveloppée parScimago, est dédié à l’analyse, la recherche et la représentation d’information en utilisant des techniques visuelles.

Le classement Scimago donne une grande importance aux documents scientifiques. Il donne aussi un gros avantage aux institutions regroupant le plus de scientifiques. Il est de ce fait un des rares classements à inclure des institutions de recherche non universitaires. En dressant un classement par pays, le classement Scimago évite toute confusion et tout oubli quant au filtrage des documents et des publications scientifiques par université.
Les indicateurs affichés sur le portail montrent la visibilité desarticlescontenus dansla base de données Scopusdepuis 1996.A titre indicatif, voici d’après ce classement la li ste des 7 premiers pays qui ont produit le plus de documents scientifiques depuis 1996.

La figure suivante représente une carte qui donne un aperçu sur l’ensemble des activités de recherche en Tunisie. Il s’agit du nombre de citations de documents par domaine d’activité et de recherche, où la taille de l’activité est représentée par la taille du nœud. La carte donne une idée sur la diversité des domaines de recherche ainsi que le poids relatif de chacun des domaines.

Concernant toujours la Tunisie, si on analyse de près les chiffres générés par cette plateforme, on remarque que dans le domaine de l’ingénierie par exemple, et en matière de quantité de production scientifique, que la Tunisie est située au rang 51 mondial. Elle est devancée en Afrique que par l’Egypte (37), l’Afrique de sud (39) et l’Algérie (47).Cependant et comme l’illustre la figure suivante l’évolution du nombre de publications en Tunisie s’est accentuée depuis 2009.

Une simple comparaison entre la Tunisie (11 millions d’habitants) et le Maroc (33 millions d’habitants) d’une part et la Tunisie et l’Egypte (85 millions d’habitants) d’autre part, montre qu’un tunisien produit 6 fois plus qu’un marocain et 3 fois plus qu’un égyptien !

Classement de la Tunisie en Afrique; Domaine de l’ingénierie Classement de la Tunisie en Afrique: Tous domaines scientifiques confondus

 

Note : L’Egypte ne figure pas dans le classement des pays africains car elle est considérée comme un pays de de la région moyen orient.
En informatique, la Tunisie est au rang 47mondial. Elle devance durant les deux dernières années des pays de meilleures réputations comme l’Afrique de sud et l’Argentine (voir figure suivante)

Si dans certains domaines comme la Chimie, la Tunisie peine à trouver une place en haut du tableau:

Ou encore en Histoire où la Tunisie ne figure qu’à la cinquième place du tableau des pays africains (voir figure):

dans d’autres domaines de recherche tels que les mathématiques appliquées, la Tunisie arrive ces deux dernières années au même rang qu’un pays riche comme la Finlande et en meilleure position que le Denmark (voir figure suivante)

Et pour conclure et c’est un fait incontestable, la médecine tunisienne brille par le contingent de médecins tunisiens qui travaillent depuis plus de quatre ans dans le pays de Mandela.  En effet, en médecine, la Tunisie vient au troisième rang en Afrique derrière l’Afrique du sud et le Nigéria en matière de nombre de documents scientifiques. En particulier, en médecine interne, la Tunisie vient en tête du classement des pays arabes et africains et elle devance des pays comme le Portugal (pour information le Portugal a presque le même nombre d’habitants que la Tunisie)  et Hong Kong.

Mohamed Ali Mahjoub
Maître de conférences à l’ENISO
(Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse)

Merci au professeur AbdelmajidBen Amara qui m’a inspiré l’idée de l’article.

www.scimagojr.com/index.php
 

Tags : Tunisie