News - 06.03.2014

Pourquoi Adel Boussarsar jette l'éponge: huit hôtels mis en vente

C’est un véritable cri d’alarme que lance Adel Boussarsar, en mettant en vente pas moins de huit unités hôtelières de sa chaîne Golden Yasmine. S’il s’y est résolu, c’est qu’il a épuisé tous les recours possibles, puisant dans sa trésorerie les ressources de résistance à la crise et à l’indifférence des banquiers, s’attachant à défendre bec et ongles ses salariés, sans jamais faire de concession ni si sur la maintenance, ni sur la qualité des prestations.

C’est ainsi que les sociétés hôtelières propriétaires, détenues majoritairement par Adel Boussarsar se proposent de céder en totalité ou par unité séparée les hôtels suivants :

  1. Hôtel les Oliviers Palace à Sfax de catégorie 5 étoiles
  2. Hôtel la Kasbah à Kairouan de catégorie 5 étoiles
  3. Le Complexe Méhari Hammamet à Yasmin Hammamet composé d’un hôtel et d’une résidence 5 étoiles, d’un centre commercial et d’un centre de Thalassothérapie
  4. Le Complexe Méhari Beach Tabarka composé d’un hôtel et  d’une Résidence 4  étoiles et d’un centre de thalassothérapie
  5. L’hôtel  Ras El Ain à Tozeur de catégorie 4 étoiles
  6. L’hôtel Sun Palm à Douz de catégorie 4 étoiles
  7. L’hôtel Méhari  à Douz de catégorie 3 étoiles
  8. Et le Campement Saharien à Douz.

La nouvelle a plongé dans la consternation tout le secteur, en Tunisie et à l’étranger. Adel Boussarsar est en effet une figure emblématique du tourisme tunisien, particulièrement de la deuxième génération des promoteurs hôteliers et des agences de voyages. Fort d’une longue expérience à la tête du marketing de l’ONTT, après avoir eté représentant du Tourisme tunisien en Allemagne et en France, puis assumé de hautes fonctions au CTKD (Abou Nawas Travel), il a lancé sa propre chaîne d’hôtels, unité par unité. Ne lésinant pas sur les investissements dans des zones difficiles comme Tabarka, Tozeur, Kebili et Douz, il a toujours œuvré pour promouvoir un tourisme de qualité, veillant à honorer tous ses engagements financiers.

Aujourd’hui, il subit de plein fouet, en plus de la crise, la pression démesurée et contraignante exercée par les banques qui classent l'hôtellerie parmi les secteurs à haut risque, imposant des conditions encore plus draconiennes. Ce qu’il déplore le plus, aussi, c’est le manque flagrant de soutien des autorités en dépit des cris d’alarme lancés. Malgré les multiples démarches accomplies auprès des gouvernements successifs par la profession dans son ensemble pour la relance du tourisme saharien et Nord Ouest, aucune mesure concrète n’a été prise à cet effet.

Faut-il aller jusqu’à mettre en vente huit hôtels pour se faire entendre? Qui volera au secours de ce secteur sinistré ?Adel Boussarsar n’est pas le seul dans cette situation fort inquiétante. D’autres hôteliers risquent de le suivre. Le dépeçage commencera alors au moment même où le gouvernement Jomaa et la ministre du Tourisme, Amel Karboul entendent faire de ce secteur un levier de relance économique. On les jugera sur la promptitude de leur décision.