Hommage à ... - 23.09.2013

Un Disciple de Bourguiba s'en va

Mezri Chekir, n'est plus, il a rejoint l'éternel dimanche matin, après une courte et fulgurante maladie. Grand commis de l'état sous Bourguiba, il avait notamment été parmi les fondateurs (au cabinet de Mohamed Mzali) de la T.V tunisienne, en 1966. A ce titre, il avait été à l’origine de l’envoi à l’étranger pour formation, de la plupart des réalisateurs, et techniciens, qui ont assuré, (et pour certains, assurent encore), avec brio le démarrage, à l’époque en noir et blanc, du petit écran, qui depuis, a fait des petits. Remarqué par Bourguiba pour ses capacités de meneur d’hommes, il ne tarda pas, à faire son chemin en  politique, pour occuper successivement le poste de gouverneur de Gafsa, où il avait réussi à se faire accepter, par la région, si hostile, et rebelle à toute autorité extérieure, pour ensuite entamer un programme axé sur le développement rural , qui lui avait valu la reconnaissance de tous. Bourguiba le nomma par la suite, gouverneur de Bizerte, pour remettre de l’ordre, et organiser l’administration naissante d’une région au riche potentiel économique et humain. Rappelé à Tunis il occupa (au lendemain du départ de Hedi Nouira pour maladie) le poste de ministre de la fonction publique et de la réforme administrative dans le gouvernement de feu Mohamed Mzali. il avait marqué son passage en introduisant plusieurs réformes dans l'administration à l'instar du régime de retraite, ce qui lui a valu, le respect et la considération, de tous, et en premier son maitre, Habib Bourguiba.

Autre temps fort  de sa carrière, son passage à l'Office National de la Population et du Planning Familial, où durant six ans et en tant que PDG, nommé par un autre grand commis de l'Etat feu Hédi Nouira, il a posé les jalons d'une politique de la famille dont s' enorgueillit , de nos jours, la Tunisie, et qui reste un exemple pour plusieurs pays africains qui s'en inspirent. Proche de l'ancien premier ministre, feu Mohamed Mzali, grand patriote, s'il en est, il a été son conseiller, et son émissaire auprès de la puissante centrale syndicale L'UGTT, avec laquelle il a mené les négociations sur les augmentations salariales. Feu Habib Achour, bien que, adversaire, reconnaissait, son tact, son sens de l’État, et sa fermeté, sinon son intransigeance, dans les pourparlers/syndicat gouvernement. Son accession au bureau politique du parti, avant sa nomination, en tant qu’ambassadeur auprès des organismes de l’ONU, à Genève, a été le couronnement d'une carrière exemplaire, au cours de laquelle, il avait tissé un réseau d'amitié, et de fidèles qui ne juraient que par Si El Mezri, n'a t-il pas aidé les pauvres et les moins pauvres, n'a t-il pas ouvert sa porte aux indigents mais aussi aux ingrats et ...profiteurs, comme certains le lui reprochaient. De tout cela, il n'avait cure. «Je me place au dessus de toute considération partisane, en tenant compte de  l’intérêt de mon pays, en premier lieu. Je pars la conscience  tranquille, fier du devoir accompli», se contentait-il de répondre à ses contradicteurs, plus jaloux de sa réussite, qu’autre chose. De la race des seigneurs il l'était,  et le restera,  ad vitam aeternam. Paix à son âme.

Séjir Chébil