News - 22.09.2013

Caïd Essebsi repositionne Nidaa Tounes en acteur central face à Ennahdha

Tout en appuyant l’initiative du Quartet et déplorant son blocage, Béji Caïd Essebsi estime qu’Ennahdha est incontournable qu’il va falloir œuvrer sans cesse pour l’amener à assouplir ses positions et souscrire à la concorde. S’exprimant dimanche devant le conseil national de son parti Nidaa Tounes réuni en session qui marque sa rentrée politique, Essebsi a souligné la gravité de l’impasse totale dans la quelle se trouve aujourd’hui le pays et craignant que l’échéance du prochain 23 octobre soit compromise. Il en fait porter la responsabilité à la Troïka au pouvoir qui ne montre pas une réelle prise de conscience des risques qui s’exercent de plus en plus gravement. Elle doit, selon lui en répondre immédiatement vis-à-vis du pays et des Tunisiens. Dans cette responsabilité, le chef de Nidaa Tounes associe le président de la République provisoire et n’hésite pas à demander ouvertement et pour la première fois son départ.
 
Le chef de Nidaa Tounes n’a pas manqué d’apporter également des clarifications au sujet de sa rencontre à Paris avec Rached Ghannouchi, excluant toute transaction. « Il a demandé à me voir, a-t-il dit, je ne peux qu’y répondre positivement et en profiter pour tout déballer». 
 
Comme Bourguiba, Essebsi n’a pas l’habitude de s’attarder aux questions économique. Mais cette fois-ci, il a surpris son auditoire en consacrant un long chapitre à la situation économique et financière, tant «elle est catastrophique ». Citant les propos du Gouverneur de la Banque centrale et les analyses de ses conseillers nommément cités, Ezzeddine Saidane et Slim Chaker), il a tiré une forte sirène d’alarme qui vaut véritable appel au secours avant naufrage.
 
La deuxième partie des travaux du Conseil national, tenue à huis clos, a été réservée aux questions internes du parti, notamment sa restructuration et son expansion dans les régions. Il en ressort essentiellement la confirmation de ses dirigeants (Taieb Baccouche, secrétaire général, Selma Elloumi, trésorière, etc.) et l’élargissement du bureau exécutif en y faisant accéder de nouveaux membres. 
 
Tout en reconnaissant le rôle central que doivent continuer à jouer l’UGTT, l’UTICA et les autres partenaires du Quartet, Béji Caïd Essebsi continue à œuvrer inlassablement à positionner son parti en acteur central face à Ennahdha réitérant sa position de devoir négocier avec le parti islamiste et n’excluant pas de devoir gouverner ensemble.
 
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