News - 20.09.2013

Va-t-on fermer les écoles coraniques clandestines ?

Une décision qui va dans la bonne direction. Pour une fois que le gouvernement a été bien inspiré, nous n’allons pas faire le fine bouche, même s’il a mis du temps avant de se décider à mettre le holà à une situation dramatique.

Depuis l’arrivée d’Ennahdha au pouvoir, le nombre de jardins d’enfants coraniques anarchiques a connu une croissance exponentielle, passant d’une dizaine à 300 qui sont fréquentés par 30000 enfants. Il s’agit bien sûr de chiffres approximatifs car ce secteur échappe à tout contrôle qu’il soit fiscal (il s’agit d’un secteur informel), ou pédagogique. Bénéficiant de complicités, ces établissements se sont multipliés en un temps record. Or, depuis les évènements du Chaambi, on a commencé à s'interroger sur ces écoles et sur leur influence néfaste sur les enfants. C'est pourquoi, une commission a été constituée pour réglementer le secteur. Elle est composée de représentants de la présidence du gouvernement, des ministères de l’intérieur, de la défense, de la justice, de l’éducation et la santé. On remarquera la présence de trois ministères de souveraineté et l’absence du ministère des affaires religieuses. Un choix pertinent, car ces écoles posent surtout un problème de sécurité nationale.

Contrôlées par des associations coraniques qui ont partie liée avec tout ce que le monde arabe compte de groupes intégristes et notamment wahabistes qui prônent un islam rétrograde et dont le financement est des plus louches, ces écoles sont devenues de véritables viviers pour les futurs jihadistes. Depuis sa prime enfance, l'enfant y est pris en charge par « des éducateurs» sans grande qualification, mais surtout spécialistes de l'endoctrinement. L'élève y apprend l'arabe et surtout le coran, avec un recours systématique aux méthodes mnémotechniques sans chercher à éveiller son esprit. On l'éduque dans la haine de l'autre, l'infidèle, la femme. On le met en garde contre les tentations de la civilisation occidentale impie. La mixité y est interdite et le port du Nikab, obligatoire pour des fillettes dont l'âge oscille entre 4 et 6 ans ! On lui fait l'apologie du jihad.

La presse  d'Ennahdha se dit scandalisée par la création de cette commission et se fait l'écho de discussions  «dans les bureaux ministériels où l'on rédige des notes réclamant l'nterdiction des écoles coraniques, ce qui ne s'est jamais vu depuis l'indépendance». L'organe d'Ennahdha  qui critique les ministres du même parti  ? Où allons-nous ? Décidément, les temps sont durs pour nos islamistes déjà en butte à la contestation d'une opposition revigorée depuis l'assassinat de Mohamed Brahmi et plus  que jamais décidée à ne pas s'en laisser conter.