News - 27.08.2013

Le plan en 4 points d'Ali Laarayedh pour la sortie de crise

Pas de démission du gouvernement, avant la finalisation de la constitution, pour Ali Laarayedh. Le chef du gouvernement a en effet proposé, dans une conférence de presse tenue ce mardi, un plan de sortie de crise en quatre points, maintenant au pouvoir son gouvernement jusqu’à la finalisation des travaux de l’Assemblée nationale. Rompant avec l’initiative de l’UGTT et des ses partenaires et avec l’accord de principe du mouvement Ennhadha pour la sortie de crise, avec à la clé la démission du gouvernement et la formation d’un cabinet de compétences indépendantes, il plaide pour la continuité de l’Etat et la nécessité de prévenir « tout vide institutionnel périlleux ». La Tunisie doit faire face à des défis d'ordre sécuritaire, économique et social, explique Ali Laraayedh. Or un gouvernement de gestion des affaires courantes comme le propose l'opposition et une assemblée bloquée ne seraient pas selon lui en mesure d'y faire face d'où ce plan qui s'ordonne autour des points suivants :

  1. l’Assemblée nationale constituante reprend ses travaux avec toutes ses prérogatives, en se fixant des priorités quant à la Constitution, l’ISIE et la loi électorale, mais en exécutant pleinement ses pouvoirs en matière de contrôle du gouvernement et de législation. Un délai serait à fixer pour la finalisation de ses travaux aux alentours du 23 octobre 2013,
  2. la présidence de la République poursuit et intensifie ses activités et abrite toutes sortes de dialogues en oeuvrant pour la réalisation des accords nécessaires,
  3. le gouvernement actuel poursuit avec toutes potentialités et ses attributions sa mission, sans verser en se consacrant uniquement à ses tâches habituelles et en faisant face aux défis sécuritaires et autres qui menacent le pays,
  4. un dialogue national s’instaure le plus vite possible pour aboutir à un consensus quant à la formation d’un « gouvernement électoral » qui prendra la relève de l’actuel, dès la finalisation des travaux de l’ANC et veillera au déroulement des prochaines élections selon les normes internationales en faisant même appel à des observateurs étrangers. Cette relève pourrait s'effectuer fin octobre, début novembre 2013.

Comment faut-il interpréter cette initiative du chef du gouvernement, l’un des leaders d‘Ennadha,  par rapport à la position de son parti ? A-t-elle des chances d’aboutir ? Convaincra-t-elle l’opposition mais aussi l’UGTT, l’UTICA, la LTDH et l’Ordre des Avocats, la soixantaine d'élus dissidents ? Leur acceptation n'équivaudrait-elle pas à une capitulation aux yeux de leurs partisans qui observent le sit in du Bardo depuis un mois et à qui on n'avait cessé de dire et de répéter que «hors de la dissolution immédiate de l'ANC et du gouvernement et la formation d'un cabinet de technocrates" il n'y avait point de salut»  ?

Homme prudent, Ali Laarayedh n’avance pas généralement sans garanties ? Dans ce cas, auprès de qui les a-t-il obtenues ? Toute la question est là.

 

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