Questions à ... - 03.08.2013

Pr Amor Chedly : Voici pourquoi nous avons créé l'Institut des Études Bourguibiennes

Une association de plus pour commémorer la mémoire et l’œuvre du président Habib Bourguiba, dont la Tunisie célèbre ce 3 août le 110ème anniversaire? Nullement! Au nom de ses fondateurs, le Pr Amor Chedly a bien voulu expliquer à Saida Ghariani Mehersi en quoi consiste cet Institut des Études Bourguibiennes,  en quoi aussi diffère-t-il des autres associations et quels sont ses projets. 

De la nuit la plus sombre, jaillit la lumière de l’aube, quelque soit l’événement : instants d’héroïsme des martyrs de l’Indépendance, drame wagnérien du coup d’État caduc du 7 novembre 1987, ce séisme historique dont les répercussions ne cessent de dévaster le paysage politique de la patrie, au point d’inclure l’horrible tragédie vécue par les courageux patriotes assassinés ces derniers temps, avec, en point d’orgue l’horreur et la barbarie qui se sont abattues sur nos valeureux soldats.
De cette obscurité cauchemardesque vient d’apparaître une lueur d’espérance ressentie comme un électrochoc par tout un peuple nourri des valeurs bourguibiennes de courage et d’unité autour du drapeau tunisien. 
 
Bourguiba est plus que jamais en nous, sa ferveur patriotique coule dans nos veines comme un torrent impétueux qui nous propulse vers l’avant sans peur ni crainte. Son peuple dont il était fier s’avère plus fort et plus invulnérable que jamais face à l’adversité. En dépit des falsificateurs burlesques de l’histoire qui ne cessent de tremper leur plume dans l’encre de la honte, Bourguiba est plus que jamais l’homme du jour sans qui les choses n’auraient jamais été ce qu’elles sont aujourd’hui.
 
Dans le but d’immoler sur l’autel de la vérité, élucubration, antagonisme, jalousie et malveillance, un groupe d’hommes de cœur et de mérite parmi les plus proches du Président Bourguiba, ainsi que certains patriotes, soucieux d’inscrire dans l’histoire le vrai visage du Combattant suprême, vient de fonder l’Institut des Études Bourguibiennes. L’annonce en a été faite dans le Journal Officiel du 12 avril 2013. Le Bureau est composé du président : le professeur Amor Chadli, vice-président : Tahar Belkhoja, secrétaire général : Raja Farhat, trésorier : Slah Ferchiou, membres : Kacem Bousnina, Abdelmajid Karoui et Mohamed Bergaoui, chargé de la communication. Dont le siège sera inauguré incessamment au N° 298 de l’avenue Bourguiba, Carthage Hannibal.
 
À cette occasion, le professeur Amor Chadli a bien voulu répondre à certaines questions.
 
Pourriez-vous nous dire en quoi diffère votre institut des autres associations relatives à la sauvegarde du patrimoine politique et culturel du Président Bourguiba ?
 
Professeur Amor Chadli : La principale différence consiste à mieux faire connaître les activités du Leader, indépendamment de tout esprit partisan et ce, en proposant un éventail de documents sonores et écrits, parfois inédits.
 
Vos objectifs ?
 
AC : Collecter et archiver toute documentation sur la vie et l’œuvre du Président Bourguiba, afin de sauvegarder sa mémoire et promouvoir sa pensée réformiste, tout en encourageant tous les travaux universitaires, culturels, artistiques et littéraires, ainsi que des recherches sur sa pensée et sa stratégie politique, mondialement connue telle celle des étapes qui s’est révélée particulièrement efficace dans la lutte pour l’indépendance, de même que ses options politiques sur le plan international. Parmi les buts de l’Institut, et d’une manière générale, nous agirons pour l’ancrage de son œuvre dans la mémoire nationale.
 
Il y a un certain temps, dans un article paru dans le magazine Réalités, M. Mhamed Jaïbi avait formulé le souhait qu’une IRM de la politique du Président Bourguiba et des événements qui ont jalonné son prestigieux parcours serait impérieuse pour la refloraison de sa pensée.
 
A.C. : C’est bien là notre intention : donner un éclairage total sur la vie, la politique et les prises de position du Président de manière à protéger sa mémoire de toute interférence négative.
 
Le fait est que certains n’hésitent pas à se ridiculiser en endossant l’habit des prépondérants, ces colons extrémistes qui voulaient décimer le Néo-Destour en sous-entendant que Bourguiba aurait été l’homme-lige de la France. Ces dires viennent de trouver leur abysse dans le document remis par le Président François Hollande à la veuve du regretté Farhat Hached, Mme Om El Khair, dans lequel l’abominable résident général Hautecloque, exprimait la nécessité d’éliminer Bourguiba et Farhat Hached dans une adresse secrète envoyée au Président du Conseil français. Qu’en pensez-vous ?
 
A.C. : Face aux preuves évidentes d’emprisonnements multiples et aux souffrances imposées au Président Bourguiba, durant de longues années, il serait ridicule de faire foi à de telles élucubrations. De plus, comment peut-on l’accuser d’une telle complicité avec le colonialisme, alors qu’après l’Indépendance il avait opposé un refus total à la proposition française d’inclure les officiers supérieurs français pour la formation de la jeune armée tunisienne. Ce qui avait occasionné une riposte énergique de la part de la France, consistant à la suppression de l’aide prévue pour la Tunisie. Il avait également exigé l’expulsion des techniciens du Haut Commissariat français qui avaient mis les responsables tunisiens sur écoute.
 
Au sein des activités de votre Institut, un volet juridique serait-il inclus afin de poursuivre en justice toute atteinte à la mémoire du Président Bourguiba, de même qu’à sa prestigieuse épopée ?
 
A.C. : En cas de nécessité, l’association n’hésitera pas à y recourir.
 
Dans le cadre des recherches de la vérité qui est votre but suprême concernant le bourguibisme, songez-vous à diligenter une équipe apte à se pencher sur les événements du 7 novembre 1987. Coup d’État caduc  du fait que quatre des médecins signataires du certificat médical, indignes du serment d’Hippocrate n’avaient pas été appelés auprès du Président Bourguiba depuis quatre ans. Certains d’entre les trois autres ont avoué par la suite avoir dû céder à des menaces concrètes. 
 
A.C. : En ce qui concerne le 7 novembre, il serait impérieux d’effectuer un ensemble de recherches complémentaires afin qu’éclate la vérité. D’ailleurs, Raymond Barre, ancien président du Conseil français, de même que Jean Daniel dans son livre La Blessure, ainsi que d’autres rares visiteurs du Président ont opposé un démenti formel aux déclarations de ces médecins. Le Président lui-même, selon le document paru dernièrement dans Leaders, en endossant sa toge d’avocat, a prouvé pour l’Histoire, l’excellence de sa santé mentale.
 
Aviez-vous prévu des festivités pour le 3 août ?
 
A.C. : Les dramatiques événements de ces dernières semaines nous ont imposé tristesse et émotion. En ce 110e anniversaire de la naissance de l’homme providentiel de la patrie, nous nous recueillerons au Mausolée Bourguiba. 
 
Permettez-nous, au nom de tous les fidèles de Bourguiba de vous dire merci de tout cœur et bonne chance.
 
Saida Ghariani Mehersi