News - 27.07.2013

Funérailles émouvantes de Brahmi : des milliers au Jellaz, des millions devant la télé

Dans l’émotion et la tristesse, la Tunisie a enterré ce samedi son martyr Mohamed Brahmi, sur fond de grande colère et profonde indignation. Malgré la canicule estivale, le ramadhan et les grands départs en vacances, une véritable marée humaine forte de plusieurs milliers de Tunisiens, venus de toutes les régions du pays, a tenu à accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure au cimetière du Jellaz lors de funérailles organisées par l’armée nationale et qui se sont déroulées sous fort dispositif sécuritaire. Mais ce sont des millions de Tunisiens, dans le pays et à l’étranger, qui étaient scotchés depuis tôt le matin devant leur poste télé, la plupart des chaînes ayant assuré une retransmission en direct. Aucun officiel n'a osé se pointer.

Tout au long du parcours emprunté par le cortège funèbre depuis le domicile de Brahmi à la Cité El Ghazala, jusqu’au centre-ville, à la Place des Droits de l’Homme, avant d’arriver au cimetière, pleurs, vivats et slogans ont fusé de partout. Tous dénoncent ce crime odieux, réclamant l’arrestation immédiate de ses auteurs, mais aussi pointant du doigt la responsabilité politique et morale de la troïka au pouvoir. Les appels à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante et du gouvernement ont été incessants.
 
Dès la fin de l’inhumation, de nombreux jeunes se sont dirigés vers le Bardo où 52 élus de la nation qui ont décidé de suspendre leur mandat devait

  planter leurs tentes et observer un sit-in. Des affrontements avec les forces de l’ordre qui voulaient empêcher l’installation des tentes ont très vifs. Mongi Rahoui, qui tentait de s’interposer pour protéger un jeune militant des coups acharnés de policiers, en a été à ses frais, essuyant lui aussi plusieurs coups de matraque. Tard dans l’après-midi, la situation s’est rétablie. Un autre combat commence.
 

 

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