News - 10.06.2013

Vers l'ouverture d'une nouvelle faculté de pharmacie et d'une autre de médecine dentaire

Le Ministre de la santé vient d’annoncer la construction dans «les régions intérieures» de deux nouvelles facultés (pharmacie et médecine dentaire). La raison invoquée par le ministre pour justifier cette décision : renforcer nos capacités de formation dans  ces deux spécialités comme si on en avait bien besoin. Car les deux facultés existantes répondent amplement à nos besoins. Le ministre en est-il conscient ? A-t-il consulté les parties concernées (Conseil de l'Ordre, syndicats,  étudiants) avant de prendre une décision aussi grave ? -t-il pensé aux CHU qu'il faudra construire ? A l'encadrement ? et surtout aux débouchés ? A moins qu'il ne s'agisse d'une promesse électorale qui n'engage  que ceux qui l'écoutent.

Rien qu’en pharmacie, le secteur est saturé depuis plus de 20 ans au point qu’il avait été question de fermer la faculté dès les années 80. La situation s'est même aggravée depuis une dizaine d'années avec la création de facultés de pharmacie francophones en Roumanie où se sont inscrits des dizaines tunisiens. Si le problème des débouchés ne se pose pas pour les diplômés dont les parents sont pharmaciens, ni pour ceux qui ont les moyens d'acquérir une officine pour 1 million de dinars, ce n'est pas le cas de la majorité dont on estime le nombre à 1600 qui n'ont d'autre choix que de s'inscrire sur la liste d’attente. Ils doivent patienter une dizaine d’années en moyenne avant d’ouvrir leur propre officine. En attendant, ils pourront travailler, soit dans une pharmacie en tant que salarié, soit en décrochant un poste de délégué médical. 

En l’état actuel des choses, l’ouverture de ces deux facultés reviendra donc à accroître le nombre de chômeurs  chez les dipômés en pharmacie (celui des chirurgiens dentistes se pose avec moins d'acuité), à moins qu'on décide de libéraliser totalement le secteur.

 

 

 

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