News - 06.06.2013

La disparition de Mohamed Charfi : cinq ans déjà

6 juin 2008 - 6 juin 2013: Il y a cinq ans, Mohamed Charfi nous quittait, arraché prématurément à l’affection de sa  famille et de tous ceux qui l’ont connu.

Issu d’une famille d’intellectuels, il s’était très vite éveillé à la conscience politique en s’engageant dans le syndicalisme estudiantin, puis dans l’action politique en contribuant à la création du mouvement de gauche «Perspectives». Son opposition à la dictature de Bourguiba lui vaudra d’être condamné à deux ans de prison.  A sa libération, il militera au sein de l’UGTT avant de rejoindre la LTDH dont il assurera la présidence. En 1989,  il est nommé ministre de l’éducation nationale. Et à ce titre, il aura à cœur de réformer le système éducatif, en le débarrassant de toutes ses scories, s’attirant notamment les foudres des islamistes. Il démissionnera en 1994 au lendemain des élections. Une interview à la chaîne El Moustakilla, en 2002, lui fournira l’occasion de s’expliquer sur son geste : «Face aux dérives totalitaires du régime, je commençais sérieusement  à songer à quitter le gouvernement. Les  élections avec leurs scores soviétiques ont été pour moi, la goutte qui a débordé le vase».

Reprenant sa liberté, il sera l’initiateur du manifeste du 20 mars 2001 qui mettait en garde contre «le risque de voir le dernier mandat de Ben Ali ouvrir la voie à la présidence à vie dont la Tunisie a déjà fait l’expérience et qui se déroulera certainement dans des conditions plus douloureuses et plus dramatiques». Une phrase prémonitoire qui se vérifiera neuf ans plus tard. En 2008, il succombait à une longue maladie. Deux ans et demi plus tard, ce sera la révolution. Sans chef de file, la gauche retrouve ses vieux démons : la guerre des chefs, les querelles de clocher. Le 23 octobre 2011, c'est une gauche atomisée qui se présente aux élections. C'est la débandade. Consultant les résultats su scrutin, un vieux camarade de cellule de Mohamed Charfi n'a pu s'empêcher de pousser un long soupir avant de commenter : « Ah s'il était avec nous ! ».

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