News - 17.03.2013

Martyre Chokri Belaid: la mobilisation ne fait que commencer...

L’élan est pris ! La profonde condamnation de l’assassinat réitérée tout au long du weekend lors de la commémoration du 40ème jour de ce lâche crime a fortement mobilisé la classe politique et la société civile contre la violence. Rarement manifestations aussi massives et aussi indignées n’ont été enregistrées en Tunisie, depuis l’indépendance, déjà le jour des funérailles, le 8 février en ont été le point d’orgue. Qu’il s’agisse du recueillement samedi au cimetière d’El Jallaz sur la tombe du martyr, de la grande marche jusqu’au centre-ville et du grand rassemblement dimanche à la Coupole d’El Menzah, puis du lâcher des ballons sur l’esplanade d’El Menzah VI, l’émotion s’est traduite en détermination. La mobilisation a pris forme et a imposé l’impératif de rassemblement des forces démocratiques.

Le martyr de Chokri Belaïd, non-encore élucidé, a ainsi servi de catalyseur à cette union et de forte symbolique de résistance contre le basculement du pays dans l’inconnu. Démasquer commanditaires et exécutants et les traduire en justice s"érige en forte revendication populaire.
 
Au-delà des partis et groupes organisés, d’invités étrangers et de leurs discours, d’humbles tunisiens et tunisiennes étaient ainsi venus exprimer leur colère, mais aussi leur foi dans la Tunisie. Cette marée humaine, samedi et dimanche, a crié haut et fort son indignation. Les politiques y ont vu une alléchante réserve électorale, mais compris sans doute qu’il s’agit d’électeurs exigeants qui répugnent à la politique politicienne et ne s’attachent qu’aux nobles valeurs. Le martyr de Chokri ne fait que commencer à produire son effet. Avec des relances multiples. 
 
D’ores et déjà, l’UGTT organise les 8 et 9 avril prochain une grande conférence nationale contre la violence. C’est là aussi une manière de rappeler les exactions qui avaient marqué, l’année dernière la manifestation commémorant les évènements du 9 avril 1938, d’exiger la publication du rapport de la commission d’enquête resté à ce jour, un an après, sans suite, et de rassembler les forces politiques et syndicales dans la lutte contre les milices et forces parallèles.