News - 29.01.2013

Enfin, la troika de l'opposition unie au sein d'un front. A quand un accord entre les arrière-pensées ?

Le front politique et électoral, souvent annoncé puis retardé est donc sorti des limbes après une gestation bien difficile. Ce sont Nida Tounès, El Massar et El Joumhoury qui en constitueront l’épine dorsale en attendant d'être rejoints par le parti du travail patriotique et démocratique d’Abderrazak Hammami et le parti socialiste de Mohamed Kilani.  Le texte fondateur signé par Béji Caïd Essebsi, Maya Jribi et Ahmed Brahim souligne que « ce front est destiné à unifier les efforts nationaux dans le but de servir les intérêts supérieurs du pays et de contribuer efficacement à la réussite de la période transitoire dans le cadre d’une feuille de route dont les objectifs et la date de leur réalisation sont arrêtés dans le cadre du consensus national ». Il prévoit la création d’un « comité mixte permanent de suivi et des commissions spécialisées destinées à coordonner les positions et les activités  dans toutes les questions prévues dans le document».

Apparemment ce front sera dans un premier temps essentiellement politique, le volet électoral étant renvoyé à plus tard comme l’a voulu si Béji, et ce pour deux raisons au moins :
1 - Sur le plan politique, la convergence des vues est totale, notamment sur la nécessité de maintenir le caractère civil de l’Etat, la neutralisation des ministères régaliens, des mosquées le code du statut personnel et sur le projet de société d'une manière générale. La coordination entre les deux parties sera donc facile à réaliser sur ce plan.
2 - La date des élections n’a pas été arrêtée encore. Il est donc pour le moins prématuré d'aborder d’autant plus qu'il constitue une pomme de discorde entre les deux parties.
Les désaccords sur ce plan portent notamment sur les listes électorales uniques. N’ayant pas pris part aux élections aux élections de 2013, Nida Tounès veut compter ses voix, alors que les deux autres partis auxquels les sondages accordent entre 0,5% pour El Massar et 3% pour El Joumhoury n’ont pas intérêt à se présenter seuls devant les électeurs.

On dit que les accords les plus solides sont conclus entre les arrière-pensées. A en juger par les déclarations des uns et des autres, il est peu probable que cet accord résistera longtemps quand on abordera les sujets qui fâchent comme celui-là. Par contre, on pourra prévenir cette issue fatale en oeuvrant à la création d’un grand parti de centre-gauche réunissant tous les partis de cette mouvance qui soit capable de disposer d’une large majorité à l’assemblée. Cela suppose qu’il soit mis à cette course suicidaire entre les dirigeants qui a été à l'origine de la débâcle de 2011. Ce ne sera pas facile.  Avec leurs égos surdimensionnés, ces dirigeants devront se faire violence pour y parvenir. Mais c'est aussi la seule voie passante.

Hedi

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