Success Story - 13.01.2013

Faouzi Aloulou, le Conseiller tunisien en énergie du gouvernement américain

Sfax, Sidi Bouzid, Berkeley, Harvard, Washington D.C, Kuala Lumpur, Singapour, Pékin… autant d’étapes marquantes dans le parcours de Mohamed Faouzi Aloulou, 49 ans, conseiller auprès du ministre de l’Energie des Etats-Unis d’Amérique. Il avait été déjà conseiller du Premier ministre de Malaisie Mahathir Ibn Mohamed et eu pour mentor le Prix Pulitzer, Daniel Yergin, auteur du fameux ouvrage «Les hommes du pétrole», traduit en 27 langues et dont la version vidéo constitue à ce jour la deuxième vidéo la plus populaire des Etats-Unis.

Comment ce fils de commerçant sfaxien, modestement  établi à Sidi Bouzid, a-t-il pu réussir, sans le moindre appui autre que le propre mérite, cette fulgurante ascension. Une véritable success story.

«Mes parents et  mes enseignants m’ont beaucoup marqué depuis mon enfance, confie d’emblée Aloulou. Puis, les professeurs que j’ai eus au lycée secondaire de la route El Aïn à Sfax m’ont solidement ancré dans mon identité et nos valeurs communes. L’année du Bac, en 1984, j’avais appris que des bourses d’études étaient mises en concours et je n’ai pas hésité à y postuler. Et c’est ainsi que je me suis retrouvé parachuté directement en Californie dans la prestigieuse UC Berkeley. Au départ, je voulais faire des études en ingénierie électronique, mais j’ai rapidement switché vers l’économie et  le management. Diplômé de Berkeley, j’ai pu monter à Boston rejoindre Harvard pour un mastère en Public Policy. Comme thème de recherche, j’ai choisi un sujet alors de grande actualité, à savoir la proposition de l’Union européenne pour une taxe sur l’énergie et la réponse de l’OCDE et l’OPEC». Faouzi Aloulou est alors sur les rails : l’énergie, son économie, ses défis et ses enjeux. A Harvard Business School, il s’y adonnera à fond et obtient un poste d’enseignant, durant l’année 1994-1995, pour des cours en leadership et negociations analysis. Mais, ce n’est pas tout.

Dès 1986, il participera avec d’autres étudiants tunisiens envoyés aux Etats-Unis, notamment Faker Daoud (le père de la TSS), Radwan Masmoudi, Maher Kallel, Dhamir Mannai, Fakhry Karray et d’autres, à la création de la Tunisian Scientific Society (TSS) qui sera très active et se déploiera un peu partout. Il en deviendra le secrétaire général, en 1990, et parviendra à en implanter 13 sections.

A Harvard, apprécié par ses pairs et l’Administration pour son engagement dans les activités sociales et culturelles, il a été désigné comme Graduate Adivsor for the Harvard Islamic Society. Il devait en effet prêter assistance et orientation aux jeunes étudiants musulmans qui commençaient à devenir nombreux et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé proclamé imam de la mosquée de Harvard, charge qu’il assumera pendant cinq années d’affilée.

Son prédécesseur, plusieurs années auparavant et durant 7 ans, n’était autre que, précisément, celui qui deviendra  le ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande qui est actuellement le secrétaire général de l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) à Jakarta, Dr Surin Pitsuwan, cofondateur de Harvard Islamic Society avec Sheikh Ahmed Zaki Yamani, ancien ministre du Pétrole de l’Arabie Saoudite, quand ils étaient étudiants à l’université de  Harvard, vers la fin des années 1950.

Une dimension internationale

La pertinence de ses travaux sur l’énergie retiendra l’attention d’un grand cabinet de consulting spécialisé, «Le Cambridge Energy Research Associates», fondé par Daniel Yergin, très sollicité tant par le gouvernement américain que les compagnies privées. Il se joindra à l’équipe dirigée par Yergin en charge d’une grande étude stratégique sur le commandement des secteurs vitaux et plus particulièrement les arbitrages entre les gouvernements et l’économie de marché dans des secteurs aussi déterminants que l’énergie et autres. Les résultats devaient, en outre, être consignés dans un ouvrage destiné aux étudiants dans les universités américaines.

Dans ce cadre, des interviews approfondies devaient être conduites avec les principaux dirigeants du monde à l’époque. Le choix s’était porté sur Marguerite Thatcher, pour le Royaume-Uni, Jacques Chirac, pour la France, le Roi Fahd, pour l’Arabie Saoudite, et le Premier ministre de Singapour. Ces deux derniers étant malades, ils ont été remplacés par Mahathir Ibn Mohamed,