News - 25.06.2009

L'architecte tunisien Ajmi Mimita signe à Ashgabat le plus grand palace d'Asie Centrale

L'architecte tunisien Ajmi Mimita signe à Ashgabat le plus grand palace d'Asie Centrale

MimitaLa prouesse est exceptionnelle ! C’est l’architecte tunisien Ajmi Mimita qui a remporté la consultation architecturale du plus grand palace d’Asie Centrale portant sur un complexe hôtelier intégré et un palais des congrès à Ashgabat, la capitale du Turkménistan. Devant à accueillir en mars prochain le sommet des pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI), cet immense complexe qui s’étale sur 7 ha et aligne pas moins de 100 000 m2 couverts est en chantier très avancé, exécuté par Bouygues Bâtiment International. "C'est là, dit Ajmi Mimita à Leaders, un travail d'équipe avec tous les ingénieurs et techniciens de Bouygues qui a donné ses fruits et permis un résultat positif."

Pour assurer le suivi architectural, Ajmi Mimita qui se rend chaque mois à Ashgabat, a affecté une équipe résidente conduite par l'architecte Fethi Gharbi, et composée d’une dizaine d’architectes et projeteurs tunisiens qui se relaient nuit et jour sur le chantier. Un grand rêve se réalise, un joyau se construit et un concept tunisien novateur plébiscité au cœur de l’Asie Centrale. Zoom.

Aux frontières de l’Iran et de l’Afghanistan

Ajmi Mimita est sans nul doute l’une des plus belles signatures architecturales tunisiennes. On lui connaît nombre de grands hôtels (Aziza Hamammet, El Mahari Yasmine Hammamet, Le Plaza Djerba, Le Concorde au Lac, etc.), l’Ile aux pêcheurs de la Marina d’Hammamet, l’INSAT (en groupement franco-tunisien avec Mohmaed Mezghani), l’Ecole Sup Telecom, des ISET, le Musée Dar Cheraiet, le théâtre de plein air de Djerba, l’ambassade de Tunisie à Ryadh (avec Wassim Ben Mahmoud), et autres œuvres marquantes. Bientôt se révèlera aussi l'une de ses dernières oeuvres, le nouveau siège de l'ALECSO.

Son talent, porté par une vision anticipatrice, le sens des volumes, l’élan des formes et l’harmonie des ambiances tunisiennes patrimoniales et modernes, le destinait surtout pour des projets dans les pays du Maghreb. Mais voilà le destin lui offre une chance exceptionnelle au cœur de l’Asie, en Turkménistan, entre l’Iran, l’Afghanistan, l’Ouzbakistan et le Kazakhstan.

La capitale, Ashgabat, porte en elle-même son nom de ville de l’Amour. Cette ville ne dort plus tant qu'elle se prépare pour ce grand sommet de la CEI en mars 2010. Pour honorer ses hôtes, elle s’est décidée à se doter de tout un complexe digne de son hospitalité, situé en plein centre-ville, surplombant le magnifique jardin de la Neutralité, célèbre aussi par ses fontaines aux chevaux. Dès 2007, un concours international était lancé et Ajmi, fort de sa première expérience avec Bouygues en Tunisie et de son chantier en Arabie Saoudite, s’est senti l’ambition d’y participer.

Investir et s’investir


Pour un cabinet d’architecture, une consultation architecturale, c’est d’abord plusieurs mois de travail et beaucoup d’argent à investir sans la moindre garantie assurée. Mais, et c’est la règle du jeu dans le métier, 100% de ceux qui réussissent sont ceux qui ont tenté leur chance. Ajmi s’y investit totalement, se rendant sur place pour se documenter, sentir le pays, humer ses airs, comprendre ses us et coutumes, s’imprégner de ses arts et traditions, capter ses couleurs et lumières…

Cette profonde imprégnation nourrit sa réflexion et il se décide d’aller jusqu’au bout. Pour multiplier ses chances, il n’hésite pas à investir dans  3 propositions. « Pour que chacune défende les autres, confiera-t-il à Leaders ».

Son parti pris est séduisant, s’incruster dans le site pour tirer meilleur profit du jardin, jouer les espaces et les volumes en ensembles harmonieux qui se relient et font éviter des tours mastodontes, asseoir l’ensemble sur un socle majestueux et favoriser les lumières. A force d’esquisses, de perspectives, de plans poussés et d’analyse bien argumenté, Mimita (qui n’a rien du mimétisme et se distingue au contraire par sa grande créativité toujours innovante), rafle la consultation, haut les mains.

La force du concept, l’attractivité des lignes épurée

Son projet porte sur un grand hôtel 5 étoiles (303 clefs), abrité dans une tour de 16 niveaux, constituée de deux ailes encadrant un atrium et surmontant un podium avec des locaux communs.

On y trouve en effet, outre l’accueil, les salons, bars et restaurant, un centre de congrès, une galerie commerciale et différents services. Evidemment, le tout s’articule autour d’aménagements extérieurs avec jardins, grande piscine, pool-bar, barbecue et terrains de tennis. Un total de 100 000 m3 en volume de béton, dans un écrin de verdure.

Ajmi Mimita a pensé à chaque détail. Avec d’éminents éclairagistes, il a travaillé sur les illuminations, pour que cette parure s’habille en lumières et se transforme à chaque occasion en changeant d’ambiance lumineuse.

Nos architectes peuvent lever les défis de l’exportation

 

Là s’arrête le descriptif pour laisser s’exprimer perspectives et photos de chantier.

Quant à Ajmi Mimita, gardant toujours la sérénité du philosophe et la modestie de l’artiste, il ne se reconnait pour mérite que celui d’avoir oser. L’architecture tunisienne est-elle capable de prendre en charge et réussir des projets aussi complexes et dans des pays aussi lointains ?

« Sans aucun doute, affirme-t-il à Leaders. Les cabinets tunisiens d’architecture regorgent de talents et de génies qui piaffent d’impatience pour exercer leur savoir et leur savoir faire à travers des projets aussi exaltants. Toutes ces équipes mobilisées autour de ce palace d’Ashgabat sont animés par cette ardente volonté d’exceller et de lever ce grand défi en montrant tout le génie architectural tunisien ».

De sa maman, Khyria, consultée par ses voisines à Djerba, dès qu’elles avaient un projet de cuisine à aménager, de nouvelle pièce à construire ou de maison à concevoir, Ajmi Mimita  a hérité ce grand don de la vision architecturale et ce sens de l’espace et des volumes. Toujours en anticipant, toujours en innovant, toujours en se mettant au service de ceux qui le sollicite. Avec ce plus grand palace d’Asie Centrale, il redonne à Ashgabad plus d’amour et mieux de ville. Nul n’est prophète…