Blogs - 28.05.2009

Le light, remède miracle contre l'obésité ? Voire

L-I-G-H-T : à chaque saison estivale, ce mot qu'on a pris l'habitude de ranger, à la rentrée, dans les placards, avec nos vêtements d'été redevient à la mode. Au même titre que les maillots de bain ou les chemises à demi-manches, il fera partie de notre univers jusqu'au mois de septembre à moins que l'été indien ne se prolonge jusqu'au mois d'octobre et même bien au delà, le phénomène du réchauffement de la planète aidant. Désormais, on mangera light, on boira light, on fumera light, on vivra à l'heure du light.

L'été est, certainement, la saison préférée des Tunisiens : les canicules, les embouteillages dignes des grandes métropoles asiatiques, les nuisances acoustiques ? Broutilles que tout cela en comparaison avec les joies que nous procure cette saison bénie. Après avoir forcé sa nature pendant neuf mois en se levant tôt pour aller  au bureau, à l'usine ou à l'école; en rentrant tôt, pour préparer un concours professionnel,  faire ses devoirs ou tout simplement être frais et dispos le lendemain, les Tunisiens vont enfin profiter de la vie en dépensant plus tout en travaillant moins, en usant et abusant de ce droit régalien : le droit à la paresse. Alors que sous d'autres latitudes, cette saison est mise à profit pour lire et éventuellement écrire, chez nous, livres, journaux et tout ce qui touche de près ou de loin à une activité intellectuelle est rangé loin des regards pour éviter toute tentation. 

Comment faire pour maigrir ?

En été, l'épicentre de la vie sociale se déplace vers la plage. Les 1300 kilomètres de côtes-sans compter les iles-sont prises d'assaut par les 10 millions de Tunisiens et  par des millions de touristes maghrébins et étrangers. Et c'est là où le bât blesse. Les bourrelets qu'on avait choyés pendant toute une année de dur labeur, sont maintenant visibles à l'oeil nu. Plus moyen de les cacher, et notamment sur les plages. D'où cette question récurrente qui revient chaque été. Mais comment faire pour maigrir ?

Les exercices physiques ? Il n'en est pas question. L'été est fait pour se reposer.

Sauter des repas ? Que nenni. Avec ces dîners en famille, ces sollicitations de toutes parts, c'est impossible. Bref, c'est la quadrature du cercle. Mais l'expérience nous a montré qu'il ne faut jamais désespérer du génie humain. Et puis, ne dit-on pas que la nécessité est la mère de l'invention ? Toutes affaires cessantes, tout ce que le Monde développé compte comme laboratoires, mus comme chacun sait par une envie irrépressible de servir cette grande cause se sont mises au travail jusqu'au jour où un chercheur lança son cri de victoire: Eureka ! La formule magique est trouvée, on la baptisera " Light ", une formule banale mais comme l'oeuf de Colomb il fallait y penser. A croire que toutes les fées se sont penchées sur son berceau. Le succès est immédiat. Où que vous alliez vous trouveriez les produits light. Boissons gazeuses, chewing gum, biscuits, confitures, fruits ?! C'est la solution miracle qui permettra de vaincre l'obésité. Foin des régimes et des privations. Tout le monde mangera, désormais à sa faim. Seulement voilà. Ce produit, utilisé comme succédané du sucre et qui est à fort pouvoir édulcorant appelé Aspartame divise les spécialistes. Est-il aussi efficace qu'on le dit ? A-t-il des effets indésirables ? Certains, au nom du principe de précaution le déconseillent en attendant d'en savoir plus. Mais les industriels jurent la main sur le coeur que ces produits allégés sont le meilleur antidote conte l'obésité.

Il y a quelques années, une femme diabétique, prise de malaise se présente à l'Institut National de Nutrition. On mesure son taux de glycémie : 5gr. Comme en pareils cas, le médecin lui pose quelques questions sur son régime alimentaire. Rien de spécial, sauf que, au détour d'une phrase, la patiente reconnaît avoir mangé des sucreries light. Pour le médecin, le doute n'est plus permis. Il y a une relation de cause à effet entre  les sucreries et cette hyperglycémie. Il semble que son cas n'est pas isolé. Mais quand bien même il n'y aurait qu'une simple coïncidence, le recours à de tels produits présenterait un danger réel pour le malade dans la mesure où il serait tenté de baisser la garde face à un mal aussi sournois que le diabète qui nécessite une vigilance de tous les instants.

Quant aux personnes victimes de surcharge pondérale, si elles ont tout à fait raison de s'en inquiéter, car l'obésité est un terrain favorable pour le diabète, elles gagneraient à consulter leurs médecins car le light, même si sa nocivité n'est pas encore prouvée, m'a tout l'air d'être, au mieux, un  placebo.