News - 16.03.2009

Ces Tunisiens en Australie

Certes peu nombreuse, surtout par rapport aux autres colonies arabes, notamment libanaise et égyptienne, la communauté tunisienne en Australie, "forte" de 200 personnes, jouit d’une excellente réputation. « Mashallah, se félicite Ridha Debbabi, se livrant à Leaders: presque tous réussissent brillamment. Ils sont sérieux, travailleurs et bons pères de famille, pour la plupart mariés à des Tunisiennes. Certains possèdent des supérettes, des compagnies de taxis, des centres d’entretien et de réparation mécanique, et nous comptons également des enseignants, des professions libérales, des entrepreneurs, des ingénieurs, des informaticiens, etc. ».

Parmi eux figurent notamment, MM. Mohamed Ben Lakhal qui était professeur aux centres de Telecom, Mounir Gadhab, qui était directeur des chaînes de magasins, Mountassar Bousseta propriétaire d’une compagnie de taxis, Naceur Zouiten, propriétaire d’un service de Handy-Manet(maintenance générale) et la famille Khoueldia originaire de Gafsa. Certains d’entre-eux sont rentrés en Tunisie, d’autres continuent à résider en Australie.

Mais, il faut le reconnaître, depuis la fermeture du poste diplomatique et consulaire tunisien, les occasions de rencontres sont inexistantes. Certains se retrouvent à la mosquée pour la prière du vendredi ou lors des fêtes de l’Aïd, où se croisent dans la rue à Sydney. Quant à ceux qui sont installés dans d’autres villes, ils ont très peu de contacts entre eux.

Jusqu’au début des années 2002, la Tunisie ne comptait dans ce pays-continent que sur un Consul Honoraire, feu Maurice Mubarak. Riche homme d’affaires libanais de grande réputation, Roi du riz dans l’ensemble de la région jusqu’en Afrique du Sud, il s’était mis corps et âme au service de la Tunisie et des Tunisiens. Tous ceux qui s’étaient manifestés à lui ont bénéficié de son hospitalité de sa générosité et de son soutien.

Il venait lui-même les chercher à l’aéroport avec sa Rolls-Royce personnelle rutilante, les conviait dans sa superbe résidence en haut d’une colline qui surplombe la baie de Sydney et les émerveillaient lorsqu’ils voyaient le drapeau de la Tunisie hissé sur le mât au milieu d’un grand jardin verdoyant. A des kilomètres à la ronde, dans ce quartier hyper-chic, on ne voit que ce drapeau, conférant à la Tunisie une dimension exceptionnelle. Les coopérants tunisiens envoyés enseigner aux Iles Vanuatu en février 1988 et transitant par Sydney ne sont pas prêts à l'oublier.

Zohra Debbabi, elel aussi, peut en témoigner. Employée dans une banque australienne, elle a été recrutée au Consulat de France avant que Maurice Mubarek  ne l’appelle dans son staff. Inutile de dire alors combien notre colonie était choyée. L’arrivée de M. Ammar Amari, y a ajouté beaucoup de beaume au cœur. Ridha Debbabi s’en souvient encore.
 
« Lors d’un voyage à Tunis, raconte-te-il à Leaders, j’ai été voir un vieil ami qui travaillait au Ministère des Affaires Etrangères, M. Moncef Kalthoumi. Il était heureux de me revoir d’autant plus qu’il avait une bonne nouvelle à me communiquer : l’ouverture d’un poste diplomatique tunisien en Australie. Etant l’un des plus anciens à Sydney, il m’avait demandé  si je pouvais les y aider. Ce fut mon grand bonheur et mon grand honneur.»

Curieux hasard, le jour où le Consul de Tunisie, M. Ammar Amari  a pris son poste en décembre 2002,  notre Consul honoraire, M. Maurice est décédé. Inutile de vous dire combien la tâche du nouveau diplomate était difficile. Mais, avec le concours de la colonie, nous n’avons épargné aucun effort pour lui être utile. Mon épouse, ayant rejoint le Consulat de France, s’y est mise, en volontaire,  mais a pu trouver une bonne assistante trilingue.

Le travail accompli par M. Amari, en peu de temps et avec peu de ressources, fut formidable. Toute la communauté tunisienne en a été ravie. Il a su nous réunir tous en une seule et grande famille. Mais, voilà qu’il est rappelé à Tunis, en janvier 2006 et que le poste est fermé. Du coup, nous devrions, comme par le passé, nous rattacher à notre Consulat à Tokyo. Heureusement que notre représentation au Japon n'épargne aucun effort, bravant les distances, pour se maintenir toujours à l'écoute, toujours à disposition, avec de fréquents déplacements en Australie.