Success Story - 13.11.2008

Amel Mathlouthi, une surdouée de la chanson

Il y a quelques années, une jeune artiste, née le 11 janvier 1982, dont personne n’avait jamais entendu parler hormis un petit cercle  d’amis se produisait   dans une salle de Tunis devant un auditoire clairsemé. La jeune artiste, une certaine  Amel Mathlouthi. D’abord hésitante puis rassérénée par un public séduit par son entrain et sa voix veloutée, elle  allait éclater. Ce soir-là, une graine de star venait de naître www.myspace.com/amelmathlouthi.

 Pourtant, rien ne prédestinait Amel  à monter sur scène. Après avoir poursuivi son cursus au lycée El Menzah9  elle s’était inscrite à l’école supérieure des sciences et technologies du design (ESSTED) du Den Den au sein de laquelle elle s’était spécialisée en publicité graphique.
 
A 25 ans, elle débarquait en France pour y effectuer un stage .Ce fut un tournant dans sa vie. Son talent aux multiples facettes n’échappa pas aux impresarii toujours à l’affût de l’oiseau rare. Le reste ressemble à un conte de fée. La jeune Amel vole de succès en succès faisant salle comble à chacune de ses sorties. Son talent est enfin reconnu.
 
Cependant, nul n’est prophète dans son pays .L’adage s’est vérifié, une fois de plus avec Amel. Célèbre, adulée même dans l’Hexagone où son  nom figure « en haut de l’affiche », son auditoire reste, dans son propre pays, relativement restreint. A 26 ans la Jeune Amel chante, compose et écrit ses textes. Sa musique est un savant dosage de styles musicaux de divers horizons  allant de la musique tzigane, au folk, en passant par le gnawi et le trip hop. Comme plusieurs de ses contemporains, Amel a appris à jouer seule de la guitare, instrument dont elle ne se sépare jamais. Parmi ses morceaux les plus connus mais les  mieux achevés : Bin El Widiène, Hilma et Khaief et Kelmti horra...  
 
             " jamais sans ma guitare"
 
Elle maîtrise magistralement sa voix et en exploite tout le potentiel. Même à ses débuts, la jeune artiste reprenait des chansons de Fayrouz, Marcel Khalifa ou encore des morceaux réputés difficiles comme « Ederlezi » chant tzigane connu pour avoir figuré sur la bande originale du film « Le temps des gitans » d’Emir Kusturica. Reprises qu’elle exécutera avec brio à plusieurs occasions y compris  au cours de ses concerts dans son ancienne école. Ceux qui ont parié sur elle ne s’y sont pas trompés.
 
En Septembre 2006, Amel sort son premier album, album  dont elle est aussi la productrice. Cet opus s’intitule « Peur.. ». Le succès est au rendez-vous et l’artiste devient l’icône de jeunes aspirants artistes tunisiens. Une belle revanche pour Amel qui a longtemps souffert de n’être pas reconnue dans son propre pays. Désormais, elle figure sur les affiches des plus grandes manifestations musicales locales et son nom suffit à remplir les salles. Ecoutons  l’un des membres du collectif d’organisation « Zeus prod: « Amel est rentrée en Tunisie en Septembre, en coup de vent. Elle a bien voulu monter sur scène et en une semaine nous avons réussi à remplir la salle de cinéma de la Marsa. C’était un exploit (…) elle est tellement connue que la promotion s’est faite avec beaucoup moins de contraintes que pour tous les autres concerts que nous avons organisés. »
 
Le concert du 19 Septembre a connu un franc succès et « nous espérons en organiser d’autres avec Amel » ajoute l’organisateur.
 Après la Marsa, la voilà engagée dans une longue tournée qui la conduira, le 18 Novembre et le 12 décembre au « baiser salé » à Paris puis à la salle « Georges Brassens » à Montpellier le 29 novembre.
 
 Soyez donc au rendez-vous avec cette surdouée de la chanson.
 
 
                                                                                                                                                                                                  Aziz Bedioui