Lu pour vous - 18.08.2014

Nouri Bouzid, le poète

On connaît le cinéaste, mais pas encore le poète. Nouri Bouzid vient de nous livrer une autre facette de ses talents à travers un recueil de poèmes intitulé Zaier Qdim (Un vieux visiteur). Trente-deux poèmes, en arabe dialectal, dont vingt-huit ont été écrits dans la sinistre prison de Borj Erroumi, entre 1974 et 1984. Emmuré dans ce bagne, Nouri Bouzid échappait à sa prison en reconstituant dans sa tête images, visages, senteurs et expressions. Une forme d’évasion au-delà de sa chambrée verrouillée et des grandes murailles aux fils barbelés, un monde qu’il se crée, un attachement à la vie.

Les thèmes sont variés, le verbe est ciselé, mais c’est l’image qui est la plus forte. Nouri Bouzid est en fait un grand compositeur d’images. On le voit d’ailleurs dans ses films où il prête une grande attention aux moindres détails des décors, des meubles, du casting, des costumes et de l’ambiance. Durant toutes ces années derrière les barreaux, il a eu le temps de réfléchir, d’imaginer des scènes, de se rappeler les  vieux souvenirs et de cultiver un sens aigu de l’iconographie. Ses poèmes se lisent avec plaisir mais redoubleront d’impact lorsque c’est Nouri Bouzid lui-même qui les déclame. Ils s’écouteront alors avec toute la force du témoignage et de l’inspiration de leur auteur.
 

Tags : Nouri Bouzid  
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.