News - 12.01.2014

La cinquième opportunité de la Tunisie...

On dit toujours qu'une opportunité ne se présente qu'une seule fois! Cependant, la Tunisie en est aujourd'hui à sa cinquième chance pour atteindre les objectifs de la révolution, les quatre précédentes ayant été partiellement transformées ou complètement ratées. Cependant, avec ce cinquième Chef de Gouvernement «post-Révolution», Mehdi Jomaa, la Tunisie a une opportunité supplémentaire pour mettre en place les bases indispensables pour atteindre les réels objectifs de la "Révolution": le développement social, le plein emploi et la méritocratie sans oublier l'instauration d'une Démocratie. A ces objectifs s’est ajoutée la stabilité des prix depuis la révolution.
 
Avant cela, ce gouvernement de technocrates aura pour tâche première d'assurer la sécurité du Pays et d'aplanir les conflits ainsi que les dissensions politiques, raisons premières de la situation chaotique de la Tunisie y compris sur les plans économique et social comme cela a souvent été déclaré par Mehdi Jomaa, futur Chef du Gouvernement, lors de ses déplacements à l'étranger.
 
La nomination d'un "jeune" quinquagénaire à la tête du gouvernement est une opportunité pour la Tunisie, une opportunité qui ne s'est pas vraiment présentée depuis des décennies. Une opportunité d'avoir un gouvernement composé principalement de quadras et de quinquas disposant d'assez de bagages pour instaurer les bases de la démocratie et de la transparence, ce qui n'a pas été réellement fait à date. Des ministres pragmatiques ayant une connaissance approfondie de la réalité tunisienne ainsi que des secteurs et des domaines dont leurs départements ministériels sont en charge, disposant d'une vision claire de ce qui doit être fait voire ayant déjà identifié les actions à mener sur le court terme. En effet, ce gouvernement ne disposera, à priori, que de six à neuf mois, une année maximum.
 
Pour parer au plus urgent, il ne peut prendre le temps de diagnostiquer et d’identifier les besoins pour établir un plan d'action. Il devra être immédiatement opérationnel et capable de réaliser des "Quick win" dès les premières semaines, voire les premiers jours, afin de redonner confiance à l'intérieur et à l'extérieur et redonner espoir aux jeunes et aux moins jeunes. Ces technocrates visionnaires seront capables d'estimer les incidences à, long terme des décisions prises aujourd'hui afin de parer au court terme tout en minimisant les incidences négatives à long terme et sont capables de transcrire des objectifs en actions et textes législatifs.
 
Dans cette mission délicate, ce gouvernement de technocrates sera servi par son indépendance, et donc par la non ingérence d'influences politiques dans ses activités et prises de décisions. A égale distance des partis politiques, il bénéficiera de son savoir faire en implémentation et mise en œuvre pour instaurer les bases d'une véritable république démocratique tunisienne. Tout comme il est souvent parlé d’une police républicaine, je serais tenté de parler de véritable « gouvernement républicain » qui œuvrera uniquement pour le bien du pays et non au profit d’un parti politique ou pour l'installation d'une idéologie ou d'un modèle de société à même de privilégier une idéologie particulière, mais permettant à tous les tunisiens de se côtoyer et de pouvoir vivre décemment dans leur pays où l’acceptance (et non la tolérance) d’autrui prône.
 
Une démocratie caractérisée par la mise en œuvre de l'indépendance des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ainsi que le quatrième pouvoir, celui de la presse et des médias, par l'arrêt de l'ingérence d'un pouvoir dans un autre et par la mise en place d'instances indépendantes effectives et opérationnelles dotées des moyens nécessaires.
 
Comme il y a été habitué au sein des multinationales, notre chef de gouvernement n'aura pas peur de la transparence tant décriée et demandée par le peuple à travers la société civile. Bien au contraire, je suis convaincu qu'il l'exigera de tous ses collaborateurs car cela sera un gage d'efficacité de ses différents départements ministériels. Nous avons là une opportunité de voir la transparence instaurée et institutionnalisée aussi bien en ce qui concerne la passation de marchés et l'utilisation des fonds publics, mais aussi en ce qui concerne le recrutement et les attributions de fonctions.
 
Cette transparence pourra se concrétiser par des appels à compétences, ouverts aussi bien aux employés du secteur public mais aussi du privé et la sélection des candidats par un jury convenablement constitué ainsi que des critères de sélection publics. Ainsi, plus personne ne pourra considérer que les nominations sont faites sur des bases partisanes. De plus, notre pays disposera des meilleures compétences qu'il pourra s'offrir et l'administration gagnera en efficacité.
 
En mettant ces bases, le gouvernement instaurera les bases de la Démocratie et de bonnes habitudes qu’il sera difficile à gommer par la suite.
 
Mustapha Mezghani
Tags : Mehdi Jomaa   Tunisie  
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3 Commentaires
Les Commentaires
berger - 12-01-2014 23:44

Je crains qu´il n´y ai quelque mélange dans l´article, d´une part vous voulez éviter aus pays les problemes par ex.: idéologique ou partisane, mais vous avancez vous meme une idélogie qui pretend "mettre les tunisiens côte a côte et vivre décemment ensemble" c´est de l´idéologie aussi. Je crois qu´il faut allez vite et directe à la tâche les elections. Ily a peut être quelques choses à faire en attendant, d´accord, mais il ne faut pas croire que c´est plus facile de laisser trainer les choses. Les dirigents politique tunisiens ont certes beaucoup à apprendre et à faire des experiences, l´année de 2013 l´a montré mais ils sont de vieux de routiers de la politiqúe , ils ont passé au moins 40 ans en politique, ils savent de quoi il s´agit , si on ne passe pas aux elections le plus tôt possible pour passer à la démocratie on aura des problèmes. On n´a pas à réinventé la roue.

YAHIAOUI - 13-01-2014 12:03

Les quatre précédentes opportunités étaient ratées est une confirmation hasardeuse et inexacte à mon sens. On n'a pas laissé le premier gouvernement de la révolution " Ghanouchi" travaillé pour des raisons purement politique. On a compris plus tard pourquoi. Le deuxième Gouvernement a atteins son objectif tant bien que mal. Il a été bousculer par le temps et la situation du pays. C'est à partir du troisième que les choses ont commencé à se gâter. Le reste tout le monde averti le sait.

citoyenne indépendante - 14-01-2014 22:14

Nous n'avons plus le choix ,nous sommes en plein pied dans le chemin de la democratie. Pourvu que Les partis politiques en tiennent compte et que les élections voient le jour au plus tôt! !

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