News - 11.03.2013

Faut-il suspendre le championnat de football ?

 Faut-il arrêter le championnat de la Ligue 1 de football ? C’est une éventualité qui n’est plus à écarter après la multiplication des incidents en dehors et même à l’intérieur des stades bien que les rencontres se déroulent  à huis clos au grand dam des équipes. Ces dernières trouvant des difficultés à payer leurs  joueurs. Les troubles qui se sont produits la semaine dernière à Gabès sont venus nous rappeler la gravité de la situation. Certes, cela n'a rien à voir avec la tragédie de Port Saïd, mais rien ne dit  que ces incidents ne dégénèrent pas. La contestation a touché essentiellement les équipes du bas de tableau : Gabès, Béja, Le Kef (qui ne s’est pas déplacé ce dimanche 10 mars à Bizerte où il devait rencontrer le club local, ce qui constitue un précédent en Ligue 1) et  Gafsa qui a décidé de se retirer purement et simplement du championnat, estimant avoir été lésée par l’arbitre.

Comme les autres secteurs, le football subit à son tour le contrecoup des soubresauts qui secouent le pays depuis la révolution. A deux journées de la fin de la première phase du championnat, les dirigeants des clubs mal classés  se sont réfugiés dans le discours victimaire dans l’espoir de provoquer l’arrêt du championnat, seul moyen d’éviter la relégation.

Jusque-là, cette contestation est restée à l’abri des tiraillements politiques. Ce n’est plus le cas depuis que les dirigeants de Gafsa ont accusé le président du Club Sportif d’Hammam-Lif, Adel Daadaa, chef du protocole de Rached  Ghannouchi, de mettre à profit sa position au sein d’Ennahdha pour faire pression sur les arbitres.  Pourtant, la fédération avait pris  les devants en interdisant aux entraineurs  toute activité politique. Ainsi, Nabil Maaloul, le nouveau sélectionneur national  a été contraint de démissionner de Nida Tounès auquel il venait d’adhérer.  Elle a été moins regardante avec les présidents des clubs dont deux  au moins (outre Adel Daadaa) ont des activités politiques avérées : Mehdi Ben Gharbia,  président du CAB, est membre du bloc démocratique à l’ANC et un des dirigeants de l’Alliance démocratique alors que Slim Riahi, le président de Club Africain est également président  de l’Union patriotique libre.

Le football n'est pas seulement une simple discipline sportive, mais aussi une activité économique qui brasse des millions de dinars et emploie des centaines de personnes. C'est aussi un exutoire pour des millions de jeunes et moins jeunes. Le reprise du championnat après des mois d'arrêt en 2011 avait été perçue comme un retour à la normalité et redonné le moral aux Tunisiens. Son arrêt aurait des effets économiques et psychologiques néfastes surtout par ces temps de crise. C'est pourquoi, il faut tout faire pour que cette activité se poursuive normalement même à huis clos, en attendant des jours meilleurs. 

Tags : football   politiques   Slim Riahi  
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