News - 28.07.2014

AfricInvest: le partenaire des PME tunisiennes en Afrique

Fondé en 1994 par une équipe de quatre professionnels venant du monde de la finance, de l’industrie et de l’audit, le groupe AfricInvest (anciennement dénommé Tuninvest) est spécialisé dans les métiers du capital investissement. Il cible la PME en Tunisie, dans le Maghreb et en Afrique subsaharienne, en apportant, en plus des ressources en fonds propres, une valeur ajoutée et un support continu aux sociétés de son portefeuille. Avec plus de vingt ans de métier, le groupe compte aujourd’hui parmi les structures les plus expérimentées du continent dans ces activités de capital investissement.

Cette aventure a commencé par la volonté des fondateurs de contribuer au renforcement des fonds propres des PME/PMI tunisiennes à travers le fonds Tuninvest Sicar dont le capital est de 10 millions de TND levés, puis coté sur la Bourse de Tunis. En 2000 et après avoir investi trois autres fonds en Tunisie levés auprès d’institutions locales et internationales, les fondateurs (animés aussi par une volonté d’accompagner les sociétés tunisiennes dans leur développement au Maghreb) ont décidé d’élargir leur zone d’intervention en Algérie et au Maroc. C’était la première expérience du groupe en dehors de la Tunisie à travers une implémentation au Maroc puis en Algérie.

En 2001, AfricInvest a commencé à étudier les possibilités d’implantation en Afrique subsaharienne, toujours dans l’objectif de donner un relais institutionnel aux sociétés de son portefeuille dans ces pays à fort potentiel. Conjointement avec le FMO, la banque néerlandaise  de développement très active sur le continent, AfricInvest a été cofondateur de African Venture Capital Association et a organisé à Tunis la première conférence destinée à promouvoir le métier de capital-risque/capital-développement en Afrique. Cela a constitué le point de départ de l’aventure subsaharienne avec un premier fonds d’investissement levé en 2004 puis plusieurs autres initiatives qui ont suivi depuis.

Le groupe compte aujourd’hui plus d’une cinquantaine de professionnels en investissement présentant un mix de compétences complémentaires, et ayant une connaissance des territoires et du monde des affaires dans les régions couvertes ainsi qu’une expérience avérée dans les métiers de l’investissement. Le groupe recourt également à l’expertise verticale d’un réseau de consultants opérationnels pouvant intervenir sur l’ensemble du continent. Les équipes sont réparties sur six plateformes dont trois en Afrique du Nord : la principale en Tunisie, une en Algérie et une au Maroc, et trois hubs qui rayonnent sur trois sous-régions en Afrique subsaharienne: au Nigeria pour l’Afrique de l’Ouest anglophone, en Côte d’Ivoire pour l’Afrique francophone et au Kenya pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

AfricInvest cible les PME en création ou en croissance opérant dans des secteurs structurants et industrialisants, et pour lesquels la demande anticipée des marchés ciblés dans les années qui suivent l’investissement est en forte croissance. Le groupe apporte ainsi un soutien financier et stratégique aux PME dotées pouvant tirer avantage de ce potentiel de croissance et met à leur disposition son réseau local et international, son expérience et l’expertise de ses équipes afin de contribuer ainsi à leur développement. L’objectif étant d’en faire des «champions régionaux» au terme de l’horizon d’investissement.

Son intervention repose sur une relation de confiance institutionnelle et conviviale avec les sponsors des projets financés, une implémentation des règles de bonne gouvernance ainsi que des valeurs sociales et environnementales au sein de ces projets, une vision orientée vers une croissance soutenue mais prudente qui ne se départit jamais de la rigueur financière, et le pragmatisme dans la mise en œuvre des programmes de développement approuvés. Le groupe AfricInvest a pu capitaliser sur ce qu’il a toujours considéré comme le principal facteur de succès pour toute action entrepreneuriale tant pour son propre développement que pour celui des sociétés de son portefeuille: (i) la qualité et la cohésion des ressources humaines, (ii) la culture d’entreprise et (iii) et l’alignement des intérêts ainsi qu’une gestion ad hoc des conflits d’intérêt.

Au cours de son parcours, AfricInvest a pu constituer un réseau d’investisseurs institutionnels internationaux et multilatéraux, et d’investisseurs privés, qui réalisent à travers l’intervention dans les fonds promus par AfricInvest, une part substantielle de leurs investissements en Tunisie (plus de 50% du portefeuille), dans les pays du Maghreb et en Afrique subsaharienne. A ce jour, le groupe a environ 1 milliard de dollars US d’actifs sous gestion.
Environ 150 PME ont bénéficié directement ou indirectement à ce jour du financement d’AfricInvest dans différents secteurs d’activité et à travers 25 pays africains. Le groupe a réalisé plus d’une cinquantaine de sorties (sous différentes formes : boursières, majoritaires, stratégiques minoritaires, marché secondaire, et rétrocession).

Pourquoi avoir choisi de miser sur l’Afrique?

AfricInvest a toujours cru au potentiel de l’Afrique subsaharienne malgré l’image souvent négative qui est relayée par les médias. Le climat des affaires actuel est particulièrement opportun pour l’investissement de capitaux privés. En 2012, sur les 10 pays à plus forte croissance dans le monde, 7 se trouvent en en n n n
n n n Afrique subsaharienne. Au cours de la dernière décennie, cette région a connu une croissance forte et a démontré une bonne résilience à la crise financière mondiale. Une grande partie des pays africains a été relativement épargnée par la crise économique mondiale en raison de liens limités avec les marchés financiers des pays développés, de l’augmentation de la libéralisation des marchés (surtout au niveau intrarégional) et de l’amélioration de la situation des finances publiques. En outre, la croissance du PIB en Afrique devrait se poursuivre à un taux moyen annuel de plus de 5% d’ici 2015, plus que tout autre continent, grâce à plusieurs facteurs, notamment:

  • L’accroissement de la consommation et l’amélioration de la diversification économique: L’Afrique devrait continuer à bénéficier de la croissance économique provenant des revenus des ressources naturelles et de la demande croissante pour les produits et matières premières de base. En même temps, l’économie africaine est devenue beaucoup plus diversifiée au cours des 10-15dernières années. A titre d’illustration, et contrairement à la perception commune, moins d’un tiers de la croissance de l’Afrique depuis 2000 a écoulé des revenus des ressources naturelles. La part significative de la croissance provient de l’accroissement de la consommation ainsi que du développement des secteurs industriels et des services.
  • La population africaine a atteint plus d’un milliard d’habitants, ce qui représente environ 15% de la population mondiale. Ce chiffre devrait plus que doubler pour atteindre 2,4 milliards d’ici 2050, ce qui représente plus de la moitié de la croissance prévue de la population mondiale. La population du Nigeria devrait dépasser celle des Etats-Unis en 2050. En même temps, une véritable classe moyenne a émergé et est en pleine expansion. La classe moyenne de l’Afrique a triplé au cours des 30 dernières années et représente actuellement environ un tiers de la population, ou 350 millions de personnes, soit environ la même taille que celle de l’Inde et de la Chine.
  • L’Afrique est aussi le foyer de la plus grande population de jeunes (15-24 ans) dans le monde, totalisant environ 200 millions de personnes, et ce chiffre devrait doubler d’ici 2045. Cette population de jeunes représente une force de travail considérable pour la région.
  • Les réserves en ressources naturelles abondantes dans la région et l’accroissement de l’investissement direct étranger : Les vastes réserves en ressources du continent, couplées avec l’augmentation de la demande mondiale de matières premières, devraient soutenir la croissance rapide dans de nombreux secteurs en relation avec l’exploitation du pétrole et du gaz, l’agriculture et les industries minières. On estime que l’Afrique dispose de 120 milliards de barils de réserves de pétrole, ce qui représente plus que la moitié de celles de l’Arabie saoudite, et de 600 millions d’hectares de terres arables non cultivées, soit plus que la moitié du total mondial. En outre, les récentes découvertes importantes de gaz en Afrique de l’Est, les nouveaux forages réalisés en Afrique de l’Ouest, et de nouvelles réserves prouvées de minéraux à travers l’Afrique subsaharienne accéléreraient la croissance économique des pays du continent, conduisant ainsi à l’accroissement du rythme des investissements directs étrangers (IDE). Ces IDE devraient progresser pour atteindre des niveaux records au cours des trois prochaines années : 56 milliards de dollars en 2015, contre 38 milliards de dollars en 2012.
  • L’accélération de l’intégration et la coopération régionale : Les nouvelles politiques économiques plus libérales ainsi que la levée des obstacles au commerce (tarifaires et surtout non tarifaires) ont facilité l’expansion des échanges transfrontaliers et ont accéléré l’intégration régionale. Le commerce intra-africain a été multiplié par un facteur supérieur à plus de trois fois depuis 2002, grâce aux grandes entreprises du secteur privé en quête d’opportunités de croissance au-delà de leur pays d’origine dans des marchés qui possèdent des caractéristiques culturelles et / ou une demande semblable. Dans de nombreux cas, ces opportunités de croissance ont été soutenues par d’importants programmes de coopération régionale, qui ont réduit ou éliminé les obstacles au commerce et ont aidé à la création de grands marchés régionaux. Des exemples de ces programmes comprennent l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Afrique de l’Ouest, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’EST (Cdeae) en Afrique de l’Est et le Marché commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe (Comesa). En outre, les développements récents dans les infrastructures axées sur le transport et les télécoms ont contribué à réduire le coût des échanges et à améliorer la fiabilité du transport routier et du fret aérien, ce qui devrait par conséquent permettre de faciliter les échanges et l’intégration régionale.

La Tunisie et l’Afrique

Grâce à sa localisation géographique, son histoire, et aux diverses expertises développées localement, la Tunisie dispose de tous les atouts pour accompagner et prendre part au développement économique de l’Afrique. Au cours des premières années qui ont suivi l’indépendance, la Tunisie a joué un rôle important au niveau politique, géostratégique et économique, forçant l’admiration d’un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne pour son modèle économique et social.

D’autre part, plusieurs institutions tunisiennes se sont développées en direction de l’Afrique subsaharienne, notamment la STB au Niger à travers la Sonibank, et au Sénégal, à travers la Banque sénégalo-tunisienne (qui a été cédée à Attijari Bank il y a quelques années). A noter que la Banque de l’Habitat opère, elle aussi, en Afrique subsaharienne à travers des prises de participation au capital de banques spécialisées en crédit immobilier au Congo et au Burkina Faso. D’autres groupes industriels tunisiens donnent l’exemple de belles réussites en Afrique.

Malheureusement, la présence tunisienne en Afrique subsaharienne a pris du retard durant les deux dernières décennies et ce malgré la présence du siège de la Banque africaine de développement à Tunis entre 2003 et 2014, sur laquelle nous n’avons pas suffisamment capitalisé. En effet, et au cours de cette période, la Tunisie a orienté sa stratégie quasi exclusivement vers les pays de l’Union européenne et a ignoré les opportunités et le potentiel des marchés subsahariens et des pays du Maghreb. Pendant ce temps, certains pays, dont notamment l’Afrique du Sud, la Turquie et surtout le Maroc, ont fait de l’Afrique subsaharienne une priorité de développement. Ainsi des banques (Attijari, Bmce, Stanbic…), des sociétés d’assurance (Saham, RMA-Watanya, Old Mutual…), d’autres institutions financières (CDG Maroc, IDC South Africa…), des sociétés immobilières (Alliance, Addoha) et des compagnies aériennes (RAM, South African Airlines et Turkish Airlines) ont fait des percées fulgurantes en Afrique subsaharienne et constituent aujourd’hui des acteurs majeurs et incontournables qui emploient les cadres et la main-d’œuvre de leur pays d’origine, créent de la valeur, et surtout accompagnent les PME et groupes de leur pays dans leur développement dans la région.

La cause du retard accusé par la Tunisie et par ses acteurs économiques à prendre part au développement de l’Afrique subsaharienne est due notamment à l’absence de vision et de volonté politique pour développer les relations avec la région. Les initiatives pour renforcer la présence tunisienne en Afrique se font rares et quand elles existent, elles pâtissent d’un manque de moyens et d’objectifs clairs et et de modalités de mise en œuvre en adéquation avec ces objectifs. L’Etat devrait d’abord négocier des accords de libre-échange et de non-double imposition, rejoindre la Comesa (l’Egypte et la Libye en font partie!), et faciliter l’octroi des visas, voire les supprimer, pour les ressortissants africains. L’Etat devrait par ailleurs transformer nos ambassades et consulats en VRP du made in Tunisia, faciliter et encourager l’implantation des entreprises tunisiennes en Afrique sub-saharienne, et notamment les banques qui en ont les moyens pour leur permettre d’accompagner et de soutenir les entreprises qui s’y implanteraient. La mise en place de lignes directes aériennes et maritimes devraient aussi être considérée et en adoptant l’open sky avec certains pays africains.

Le retard est imputable aussi aux entrepreneurs et chefs d’entreprise tunisiens qui ont sous-estimé le potentiel du marché subsaharien, et soit par méconnaissance  soit par manque de courage ou de volonté. Ils lui ont préféré des marchés plus faciles d’accès, mais moins rémunérateurs. Ces mêmes entrepreneurs devraient être plus proactifs et entreprenants en Afrique subsaharienne et compter sur eux-mêmes, insuffler l’amour de l’Afrique à leurs équipes sans attendre que l’Etat les assiste ou les prenne par la main.

La Tunisie peut encore rattraper son retard et trouver sa place dans la région, et notamment dans l’industrie où la Tunisie a toujours une avance relative et reste plus compétitive que ses voisins. Les PME ainsi que les grands groupes tunisiens ont développé des expertises solides et uniques dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’industrie, des services financiers, ainsi que d’autres secteurs qui pourraient facilement s’exporter et bénéficier à nos partenaires en Afrique subsaharienne si les causes du retard sont adressées à temps et de manière appropriée.
 

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