Le conflit se durcit entre les journalistes et le directeur de Dar Assabah

Le conflit entre les journalistes de Dar Assabah et le directeur général du groupe récemment nommé  a pris jeudi une nouvelle dimension. Selon des témoins, Lotfi Touati, a percuté en voiture un journaliste qui voulait lui parler, l'entraînant sur son capot avant de freiner brusquement, deux cents mètres plus loin, provoquant la chute du journaliste. Touché à la tête, ce dernier a dû être hospitalisé. Le directeur du groupe a donné une autre version des faits et décidé de... porter plainte contre le journaliste qu'il accuse «d'être monté sur le capot pour l'empêcher de démarrer».

Cet incident fait suite à une réunion orageuse du conseil d’administration. La menace d’une fermeture du groupe aurait été brandie devant l’absence d’un consensus sur les sujets évoqués. Ce qui n’a pas été apprécié par les représentants du personnel. En signe de solidarité avec leur confrère, les journalistes ont boycotté les travaux de l'ANC, jeudi après-midi.

Cette affaire est  en fait le nouvel épisode d'un feuilleton qui n'a que trop duré. Le gouvernement a les moyens d'y mettre un terme en renvoyant M. Touati et en associant les journalistes au choix de son successeur. Il n'y aurait aucune honte à cela. Tout le monde peut se tromper.  

Par contre, la grève que devait observer le personnel de la télévision ce jeudi a été annulée à la dernière minute à la suite d’une réunion au ministère des affaires sociales qui a permis de parvenir à un accord sur le conseil d'administration et d'unifier les comités de rédaction des deux chaînes nationales. L'accord a été dénoncé par le Syndicat National des journalistes Tunisiens comme contraire aux intérêts des journalistes parce qu'il consacre  «la mainmise du gouvernement sur la télévision».