Opinions - 06.09.2012

Medias: Cactus, Orange Tv, Zitouna .... Et autres Arbustes ( 1 ère partie )

• Attounsia  où est passé le promoteur, " Ba3eth el  9annett " ?
• Cactus: la fuite en avant

Les téléspectateurs voient défiler sur leurs écrans  en boucle, l'information selon laquelle une descente "musclée"  des services des douanes Tunisiennes aurait été effectuée dans les locaux de la société de production CACTUS, ex-propriété de Belhassan Trabelsi et Sami el Fehri.

La boucle , sur la chaine Attounissia,  dénonce une ingérence indécente aux libertés fondamentales, une entrave à l'exercice de la liberté d'expression et d'opinion, qui rappelle les méthodes de la dictature du défunt régime "el 3ahd el bayed". Une atteinte donc au droit inaliénable de l'information libre et multiple ce qui justifie une levée de boucliers des défenseurs des libertés.

Mais qu'en est-il exactement ?

Un début d'investigation montre que CACTUS est de fait une société de production audiovisuelle, de droit tunisien expropriée à hauteur de 51% (actions de Belhassen Trabelsi) et à 49% sous tutelle judiciaire (les parts du producteur  Sami el Fehri). Donc l'Etat est au moins majoritaire dans l'entreprise.

ATTOUNISSIA  d'après des informations retenues serait une chaîne, diffusée à partir de la plateforme Nilesat , enregistrée dans l'Etat de Delaware, le Monaco américain, propriété de la société dénommée Rimbo Medias Tunisia, donc de droit américain, dirigé par un citoyen Français, filiale du groupe RIMBOx détenu par une citoyenne..belge.   

Que de chemin parcouru pour que le "Temsa7"  atterrisse sur nos écrans  ramadanesques !
Donc  la société RIMBOx n'est en rien une société tunisienne et/ou résidente, redevable au fisc, détentrice d'une autorisation d'exercice et de diffusion.  

Le schéma identifié étant le suivant: une (des) société(s) de production Onshore exporte(nt) sa (leurs) production(s) audiovisuelle(s) à une chaine TV étrangère qui les diffuse en exclusivité et dont la totalité de la programmation est dédiée au marché local.

Ce schéma appelle un mode de facturation, de rapatriement, de comptabilité et de régime de changes appropriés . Est-ce le cas ?

Dans cette affaire c'est l'Etat qui contrôle l'Etat, quoi de plus normal !

Suite  à une plainte, déposée par une chaîne TV de la place, pour concurrence déloyale et pour contournement de financement d'une société étrangère par les IP (investissements publicitaires), les services de douane ont effectué une mission de contrôle au sein d'une entreprise saisie par l'Etat. Une opération de routine dira-t-on, si ce n'est qu'elle touche le secteur d'activité Médias.

Et comment le ministère des finances se sent-il obligé de justifier son acte avec presque des regrets, alors que ses services de contrôle agissent à l'encontre d'une société de droit tunisien qui est, au surplus,  propriété de l'Etat ?
Certains ont encore perdu une occasion, non PAS pour se taire, mais "d'investiguer" avant de crier...au loup, car la fable vaut bien une attention et un détour.

Comment une chaîne TV étrangère s'insurge-t-elle  "en boucle" contre  l'état tunisien pour ingérence et exactions rappelant le défunt régime?

Imaginons que Rotana, Mbc, Arabya ou autres passent en boucle cette prise de position. Quelle serait notre réaction?  

Mais où est donc passé le véritable promoteur de la chaine mono-employé (ba3eth el 9annett)? Et qui serait-il ?
Pourquoi ne s'exprime-t-il pas?

Serait-il le vrai patron ou une  simple interface?

La diffusion de spots publicitaires sur une chaîne étrangère étant interdite sans l'accord de la Banque Centrale.
Comment Cactus a t-elle pu surmonter cet écueil ?

Pourquoi Cactus et Attounissia ne travaillent-ils pas dans les règles de l'art ?
Est ce parce que l'INRIC et le gouvernement Beji Caid Essebsi leur ont refusé l'autorisation de diffuser qu'ils ont choisi un chemin tortueux?

Cactus nous doit des explications.

En même temps, Cactus est rattrapée par une ancienne plainte instruite du temps du gouvernement Ghannouchi et déposée par la Télévision tunisienne. Un mandat de dépôt a été lancé  à l'encontre du gérant de la société de l'époque, Sami el Fehri. L'amalgame entre les deux affaires est vite fait et repris par la foule sur fond de Qualabess et de Guignols... El Fehri a choisi, selon ses déclarations, comme stratégie de défense cet amalgame et se présente comme la victime d'une machination gouvernementale. Dommage qu'un jeune producteur TV talentueux, se laisse aller à de tels écarts de langage.

El Fehri a-t-il été victime de son propre succès ou de son opportunisme?

Rappelons-nous la soirée de 13 janv 2011 sur Tv7. Toute cette affaire est l'occasion rêvée pour tous ceux qui ont un passé à se reprocher et  ces pêcheurs (sens double) en eau "3akir"ont  pour créer une sorte de diversion et  une bulle protectrice (car  il n' y a pas mieux que la liberté d'expression et d'opinion comme bouclier)

Tout ceci nuit malheureusement, à l'espoir, au consensus, au secteur, aux hommes...Nous avons besoin de vraies institutions, adossées à une loi fondamentale consensuelle qui garantissent la bonne marche du secteur et pérennisent la liberté d'expression et d'opinion dans la clarté, la légalité, le respect de la dignité humaine et les fondamentaux sociaux-culturels.

A.Abdelmajid