News - 18.05.2012

Le pied de nez des jihadistes au mouvement Ennahdha

Réputé pour  la tolérance de ses habitants et leur pacifisme, notre pays est devenu, en l’espace de quelques mois,  l’un des tout premiers  exportateurs de jihadistes  dans le monde. Hier en Afghanistan, aujourd’hui dans les pays du sahel et en Syrie, des jeunes tunisiens se battent et se font tuer pour des causes qui ne sont pas les leurs.

Après avoir joué pendant longtemps au pyromane, en couvrant par sa mansuétude, tous les excès de ces « fous de dieu » sous le prétexte fallacieux qu’ils ne portent pas à conséquence, le gouvernement essaie aujourd’hui de rectifier le tir. Au niveau du discours s’entend, en déplorant que « des jeunes s’engagent dans de malheureuses aventures » (dixit Ali Larayedh). C’est un progrès. Auparavant, on leur trouvait toutes les excuses. Encore un effort, si Ali, car dans les faits, on se contente d’avouer son impuissance.  Comme Frankenstein qui s’est fait tuer par sa créature, le mouvement islamiste n’arrive plus à contrôler ses enfants gâtés. Plus grave encore, ces derniers n’hésitent plus à hausser le ton et à chercher à forcer la main de leurs anciens protecteurs. Le conseiller du ministre des affaires religieuses a reconnu jeudi l’incapacité de son département à reprendre le contrôle des 400 mosquées qu’ils occupent sur les 5000 que compte le pays. Or, c’est dans ces lieux de culte, dévoyés et transformés  en officines du terrorisme, que des centaines de jeunes sont endoctrinés, mis en condition comme naguère dans les camps de rééducation, puis envoyés vers les « terres de mission » pour servir de chair à canon. 

Aujourd’hui, les jihadistes tunisiens  ne menacent pas seulement l’étranger, mais aussi leur propre pays, et notamment Ennahdha qui les a choyés, comme le prouvent les incidents de Bir Ali Ben Khélifa. Vendredi, des centaines d'entre eux ont manifesté à la Kasbah, dans un geste de défi, appelant au jihad en Syrie apportant ainsi de l’eau au moulin du régime syrien dont le représentant à l’ONU a exhibé au Conseil de sécurité la liste de 26 jihadistes  étrangers tués dernièrement en Syrie, dont une… vingtaine de Tunisiens pour prouver l'ingérence de pays étrangers dans la crise syrienne.  On croit rêver...