News - 11.04.2012

La visite de Marzouki à la Synagogue de la Ghriba suffira-t-elle à dissiper l'angoisse des juifs tunisiens ?

La communauté juive tunisienne était en attente d’un geste fort des nouvelles autorités pour calmer ses appréhensions après la multiplication de slogans antisémites proférés lors des manifestations salafistes. La commémoration du 10ème anniversaire de l’attentat contre la synagogue de la Ghriba à Djerba, qui avait fait, le 11 avril 2002, 21 morts (14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français) devait offrir une bonne occasion, que le président Marzouki n’a pas laissé échapper.

 

Se rendant mercredi matin à la synagogue et recevant des représentants de la communauté juive et des représentants des familles, en présence des ambassadeurs d’Allemagne et de France, il a sans doute voulu délivrer un message à la communauté juive
réitérant «le rejet» par les Tunisiens de toutes les formes de violence «d’autant plus que la religion musulmane prône la tolérance et le respect de toutes les religions monothéistes» et son refus de «toute discrimination touchant nos compatriotes de confession juive et tout acte ou parole qui pourrait constituer une menace pour leur vie ou une atteinte à leur dignité». Il a affirmé «la volonté de l’Etat civil de protéger tous ses citoyens et de les traiter sur le même pied d’égalité». Il a enfin invité les enfants juifs de Djerba à visiter le palais de Carthage.
 
Un message que Elie Trabelsi, fils du président de la communauté à Djerba a qualifié de « fort et très important». A l'AFP, il n’a pas hésité à dire que « la confiance est revenue», même si la communauté attend d'autres assurances.
 
A Houmt Souk, où les Tunisiens de toutes confessions avaient tissé de longue date des liens étroits entre eux, les avis sont partagés sur cette visite. S’ils confirment la sérénité des relations entre juifs et musulmans et la chaleur de leurs rapports, ils estiment qu’au-delà de ce geste, ils s’attendaient de la part de Marzouki, à cette occasion, à une attention particulière à la situation économique dans l’Ile de Djerba et le sud tunisien où sévissent chômage et précarité.
 
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