News - 05.02.2012

Adnen Manser, le nouveau communicant de Moncef Marzouki

Conscient de la nécessité de combler son déficit d’image et d’exprimer la voix de la présidence de la République, le Dr Moncef Marzouki vient de désigner un porte-parole, portant son choix sur Adnene Manser. Agrégé d’histoire (professeur d’enseignement supérieur), il aligne, à 45 ans, un bon parcours de chercheur et d’enseignant universitaire, couronné par une position de vice-doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse, depuis août dernier. 
 
Originaire de Menzel Kamel, au cœur du Sahel, il a été nourri depuis son jeune âge d’une véritable sève politique qui l’a incitée à orienter ses recherches vers des sujets d'histoire politique contemporaine relatifs à la résistance nationale, la stratégie de domination du colonialisme, les relations franco-tunisiennes et les freins à la liberté en méditerranée. Nommé au sein de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, il n’y était pas resté longtemps, préférant en démissionner. Il multipliera cependant la publication de tribunes et opinions publiques dans la presse, notamment Ech-Chourouk et participera à nombre de débats radiophoniques et télévisés.
 
Pour sa première sortie officielle, vendredi après-midi, lors de sa conférence de presse au palais de Carthage, il a laissé une bonne impression, même s’il doit travailler davantage sa conversion de tribun en porte-parole. Le look soigné, le verbe châtié et la pédagogie de l’universitaire, il ne lui reste plus qu’à maîtriser les techniques de porte-parole et connaître davantage le paysage médiatique et ses acteurs. Dans cette fonction bien délicate, les secrets de la réussite, Adnen Manser ne s’en doute pas, sont bien définis : des faits précis, des explications claires et une grande concision. Trois mots-clefs sont de rigueur : Oui, Non (et pourquoi), et le fameux No-comment. Il est certain que le nouveau porte-parole saura en faire bon usage sans se laisser aller à de longs développements qui risquent de le faire égarer. D’ailleurs c’est pourquoi, la formule du pupitre derrière lequel l’on se tient debout est plus appropriée que celle du podium en position assise.
 
Il sait très bien que la règle d’or est d’établir des relations de confiance et de respect avec les médias. Les journalistes présents vendredi auraient tant voulu poursuivre la discussion avec lui, à l’issue de la conférence de presse, mais il était déjà immédiatement parti. Accessible, crédible, répondant à toutes les questions, quitte à se réfugier derrière le salutaire "No Comment" : c’est ce que la presse attend. Aussi, une bonne transcription officielle de ses propos, rapidement mise en ligne sur le site (ou la page facebook) de la Présidence, sera d’une grande utilité.
 
Ce qui est certain, c’est que la désignation d’un porte-parole de la Présidence de la République est en soi une bonne initiative. Il convient de l’envisager comme une facilitation du travail des journalistes en leur fournissant l’information et l’éclairage utile, le plus souvent en publiable et parfois, si impératif, en off pour le background. La tâche d’Adnen Manser sera sans doute délicate, mais la mise en cohérence de la parole de la présidence de la République et son expression sont plus que nécessaires.
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