Opinions - 29.11.2011

Non à l'établissement d'un Etat de non droit !

Ce n’est pas la première fois que l’on s’attaque aux institutions universitaires et aux universitaires . La dernière en date , la séquestration du doyen de la faculté de Manouba  hier. L’exemple de l’université n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres . 

Beaucoup vont sans doute exprimer leur compassion, solidarité et condamnation -ce qui est très louable- mais ce n’est certainement pas cela qui va changer la donne ou éviter d’autres incidents. Il est fondamental et essentiel  que tous les acteurs de la scène politique et toutes les composantes de la société civile prennent leurs responsabilités et mettent en place les mesures et les actions qui s’imposent afin de (faire) respecter un Etat de droit.  

Pour que la Tunisie aille de l’avant, il ne s’agit pas d’un choix mais d’une obligation si l’on souhaite éviter que l’anarchie s’installe dans ce pays qui a écrit une nouvelle page de l’histoire du monde arabe et du monde.
Donc avant de parler de constitution ou de composition de gouvernement, la priorité des priorités est de restaurer la confiance en général et dans un Etat de droit en particulier.  C’est ce dont le Tunisien et la Tunisie ont besoin dans cette période critique. 

La confiance dans l’Etat de droit est le seul garant que tous les acteurs , de l’individu à l’Etat sont soumis au respect de lois qui régissent le paradigme du système dans lequel nous vivons. Sans confiance dans un Etat de droit, il ne peut y avoir ni stabilité sociale ni stabilité politique. Or la stabilité du pays est une condition sine qua non pour la croissance et un facteur clé du développement économique (et donc de création d’emplois). Le Tunisien a besoin plus que jamais aujourd’hui d’avoir confiance dans  le système , dans les institutions, dans l’administration, dans les politiques…La confiance est la pierre angulaire de la réussite du processus de transition, alors travaillons sur le rétablissement de la confiance, prenons des décisions courageuses pour qu’un Etat de droit soit respecté et surtout soyons à la hauteur de cette responsabilité historique : «La confiance ne se donne pas, elle se gagne»

Dr Inès Chouk
*Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise (France)
Diplômée de l’Université Paris-Dauphine et de l’Université de New-York