News - 18.09.2011

Décès de Mohamed Harmel, ancien premier secrétaire national du parti communiste tunisien (Attajdid)

Il aurait tant aimé savourer le 23 octobre prochain, le premier scrutin libre et indépendant pour lequel, il s’était battu toute sa vie. Mohamed Harmel, longtemps premier secrétaire national du parti communiste tunisien (devenu en 1993, Attajdid), s’est éteint dimanche à Tunis.

Son parcours politique, commencé dès son âge à la Sadikia, le mènera de prison, avant l’indépendance, à exil, sous Bourguiba (à Moscou). Son parti, interdit pendant 18 ans, n’a pu recouvrer ses droits qu’en juillet 1981. Mohamed Harmel sera élu en 1994, député à l’assemblée nationale et réélu en 1997. Avec la création de la Chambre des Conseillers en 2008, il y siègera sur le quota réservées aux personnalités nationales choisies par le président déchu. 

Biographie

Mohamed Harmel (1929-2011)

Né à Tunis en 1929, Mohamed Harmel est issu d’une famille  d’artisans chaouchi de la ville de Tunis.  Après des études au collège Sadiki et un stage à l’école des instituteurs.  Il exerça ce métier  quelques temps à Djebel Labiodh (actuelle Nefza, région de Béjà) et dans d’autres localités de l’intérieur de 1951 à 1956.  Il s’engage très jeune dans  l’action politique en 1947  au sein du Parti Communiste Tunisien et est arrêté  pour la première fois en  septembre 1949, au cours d’une manifestation organisée par le Comité Tunisien de la Liberté et la Paix. Elu membre du Comité Central du Parti communiste lors du 4ème congrès tenu en mai 1951, il est arrêté à Béjà en février 1952, lors d’une manifestation de protestation contre la déportation des dirigeants nationalistes et communistes et déporté à son tour au camp de Téboursouk. Après sa libération en 1953, il dirige, en 1954, le journal « Sawt El Oumma » (la voix de la Nation) et  est de nouveau arrêté en 1954. Au cinquième congrès du Parti communiste, tenu en mai 1956, il est élu membre du bureau politique et du Secrétariat. En 1957, il est tête de liste aux élections Municipales de la ville de Tunis.

Arrêté en janvier 1963, avec Abdelhamid ben Mustapha et Hédi Jrad,  suite à l’interdiction du parti communiste, il est libéré après quelques mois après et  part à l’étranger pour raisons de santé. Après un exil  de huit ans, il rentre en Tunisie en 1971. Il est élu  secrétaire général du parti communiste tunisien au VIIIe congrès, tenu dans la clandestinité en février 1981, quelques mois avant la légalisation du parti en juillet de la même année. Réélu au  même poste au IXe  congrès, tenu à Tunis en juin 1987. Il continua à jouer les premiers rôles au sein du parti communiste et au sein du Mouvement Ettajdid, dans la constitution  duquel,  en 1993, il joua un rôle essentiel. Au second congrès du Mouvement,  «  le congrès de la refondation », tenu  en juillet 2007, Ahmed Brahim est élu premier secrétaire du Mouvement et Mohamed Harmel  est proclamé, à titre honorifique, président du Mouvement. Il a exercé deux mandats de  député à l’Assemblée nationale, de 1994 à 2004, et a été nommé, en 2008, membre de la Chambre des conseillers, en tant que personnalité nationale.

Biographie de Mohamed Harmel parue sous la forme d’une notice pp. 306-307, du livre de Mohamed Ennafaa,  Chronique Saharienne, Introduction et notes de Habib Kazdaghli, éditions Attariq Al jadid-MC Editions, 2011.