News - 16.02.2011

Engagements bancaires du clan Ben Ali : 23 groupes, forts de 182 entreprises, totalisant 2.5 Mds

L’endettement des entreprises appartenant à des membres de la famille de l’ancien président  s’élève, selon le recensement effectué auprès des banques publiques et privées, à 2.5 milliards de dinars a indiqué, M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie. Ces montants qui représentent 5% du concours total à l’économie, ont été contractés par 23 groupes, au profit de 182 entreprises. Plus de la moitié, soit 1300 Mds ont été consacrés uniquement à 4 grandes entreprises à savoir Carthage Cement, Tunisie Sucre, Tunisiana et Orange.

L’impact de ces engagements sur les banques est significatif et se répercutera sans doute sur les provisions qu’elles seront amenées à faire, ainsi que sur leurs résultats. Une première analyse des créances  révèle que 71% des financements accordés, soit 1770 MD, représentent un faible risque, étant adossés à des garanties effectives. Ce montant couvre les 4 grandes entreprises, ainsi que d’autres, opérant dans divers secteurs tels que la distribution automobile, le tourisme et autres. Le reste, soit 430 MD représente des risques de diverse gravité. Ces créances seront classées selon les catégories concernées jusqu’à contentieux. Près de la moitié de ces montants serait à provisionner.

Le gouverneur de la Banque centrale en tire trois conclusions :

  1. l’importance de ces crédits,
  2. une bonne partie est adossée à des garanties
  3. mais, une partie non-négligeable impactera inéluctablement les banques publiques et privées concernées.

Ces risques, aussi significatifs qu’ils puissent être, ne représentent pas d’après M. Mustapha Kamel Nabli une réelle menace pour la stabilité des banques qui demeurent en mesure d’y faire face. Celles-ci ont été invitées à communiquer à ce sujet.

Qu’en est-il de l’avenir des 182 entreprises appartenant à des membres de la famille Ben Ali et concernées par ces financements ? Quelle que soit la manière et le contexte de leur création, estime le gouverneur, elles constituent des entreprises qu’il convient de préserver afin de garantir les emplois créés, en distinguant nettement entre leur propriété et leur gestion. Il convient à cet effet de leur permettre de poursuivre leurs activités, pour sauver les emplois et garantir leur rentabilité. La Justice désigne des administrateurs judiciaires et il faut surtout veiller à la continuité de l’activité.