Notes & Docs - 01.02.2011

Une réforme essentielle, l'abolition du régime présidentiel

Nous mettons en ligne ci-après, le texte intégral de cette libre-opinion de l'ancien ministre du Plan et des Finances, M. Mansour Moalla dont la revue Jeune Afrique vient de publier quelques extraits :

Cette réforme est capitale et urgente. Elle commande tout le reste. Le système « présidentiel » intégral a été mis en place depuis plus d’un demi-siècle : 53 ans. Le bilan politique de cette période est désastreux principalement au point de vue de la gestion politique : la liberté a été étouffée, la peur a régné. L’improvisation a empêché le pays de progresser : la coopérativisation nous a fait perdre une décennie, la fusion et la tension avec le voisin libyen nous en avait fait perdre une seconde. Les heurts violents avec la jeunesse, les étudiants en particulier ainsi qu’avec les syndicats nous ont conduit à des violences et des émeutes à plusieurs reprises. La gestion économique a connu deux crises frisant la banqueroute. 

Alors, demandons-nous si réellement on peut continuer avec ce système présidentiel. Outre les crises et les violences qu’il a engendré, il a conduit à l’irresponsabilité des gouvernants et notamment du premier d’entre eux, à l’exercice d’un pouvoir personnel sans limites, à la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne, à la domination du pouvoir exécutif détenu par le Chef de l’Etat, sur aussi bien le pouvoir législatif que le pouvoir judiciaire, à l’instauration d’un parti unique de fait, à l’étouffement de la société civile, à la disparition de toute transparence, à la persécution des élites, à l’impossibilité de transmission pacifique du pouvoir. Il a fallu un coup d’Etat et une révolte populaire pour écarter les deux Chefs d’Etat.

Les évènements qui viennent de se dérouler depuis des semaines nous dictent le devoir d’examiner de près les défauts et les résultats de ce système de gouvernement et d’en tirer la leçon. La plus grave erreur qu’il faut éviter à tout prix serait de perpétuer ce système après le drame national que le pays vient de vivre. Il faut donc impérativement le remplacer par un système de gouvernement qui organise autrement les pouvoirs publics ainsi que le contrôle régulier de leur gestion et la détermination de leurs responsabilités. Ce vrai « changement » est indispensable, celui de 1987 s’étant révélé une vraie supercherie.

Quelles réformes peut-on introduire pour l’avenir ? Il faut en premier lieu séparer les fonctions de Chef d’Etat et de Chef de gouvernement. Les deux fonctions obéissent à des nécessités différentes d’un gouvernement « organisé ». Le Chef de l’Etat est là pour symboliser l’unité nationale, le respect de la constitution et de la loi, pour servir d’arbitre et de conciliateur en cas de besoin. Il ne doit pas être mêlé aux vicissitudes quotidiennes de l’action politique pour ne pas se discréditer en prétendant après coup qu’il a été trompé en demandant pardon et en cherchant des boucs émissaires pour se disculper. Il n’est plus un Chef d’Etat respecté, il risque de devenir un partisan à combattre, un adversaire à éliminer ou un Chef de bande à abattre. Toute la nation qu’il symbolise s’en trouve déconsidérée. Cette fonction ne peut être remplie que par des hommes intègres et de haute moralité qui s’astreignent à cette neutralité, se comportent avec modestie, parvenant ainsi à détenir un pouvoir moral qui est aussi important que celui conféré par la loi. Le Chef de l’Etat donc « règne » et ne gouverne pas. Il assure une stabilité et une présence de l’Etat qui ne disparaît pas avec chaque crise politique comme dans notre régime présidentiel où les fautes de nos deux Chefs d’Etat se sont traduites par un ébranlement grave du pays et de la société. 

Le Chef de l’Etat dans le nouveau système, étant donné son statut et ses prérogatives n’a pas besoin d’être élu au suffrage « universel » comme dans le cas du régime présidentiel. Le suffrage universel est considéré comme plus démocratique. Il ne l’est pas dans ce cas. Il se transforme en fait en un plébiscite et se traduit par des majorités invraisemblables évoluant entre 90 et 99,9% ! En outre, il concentre tout le débat politique sur une seule personne qui promet beaucoup  et qui renie ce quelle a promis de faire comme on l’a constaté dans les deux cas qui nous concernent. 
 
C’est pour toutes ces raisons, qui sont devenues pour nous des faits établis, que l’on doit absolument éviter l’utilisation du suffrage universel pour le choix du Chef de l’Etat. Le Chef de l’Etat sera élu par le parlement à une majorité qualifiée, deux tiers ou trois quarts des voix. Il peut être révoqué de la même façon en cas de faute lourde ou de forfaiture. Son mandat doit être limité dans le temps : 4 ou 5 ans, renouvelable une seule fois.
        
En revanche, le suffrage universel est le plus approprié pour l’élection des députés et la formation d’un parlement représentatif de la nation et habilité de la sorte à désigner le Chef de l’Etat.

Le suffrage universel ne présentera alors plus de dangers par « effritement » en quelque sorte ne s’agissant plus d’élire une seule personne mais un grand nombre de députés. Le parlement devient ainsi le détenteur de la souveraineté populaire. Les Parlements qui ont été établis depuis l’Indépendance n’ont guère pu jouer ce rôle, écrasés qu’ils étaient par un pouvoir exécutif présidentiel supposé émanant du suffrage universel direct et soutenu par un parti devenu une machine électorale et un appareil de propagande. Ce parti s’est révélé incapable de jouer un rôle positif pour éviter la dérive du règne de Bourguiba et s’est effondré avec la fin du règne de son successeur ayant été totalement absent au cours des derniers évènements comme l’a été également l’ensemble de l’appareil d’Etat (Ministres, gouverneurs, délégués, omdas) qui a été totalement impuissant pour prévenir ou contenir la colère populaire. Tout cet appareil a été paralysé s’étant habitué à « attendre » les ordres et à y obéir à la lettre.

Le parlement donc, dans le nouveau système, redeviendra l’organe  central du système gouvernemental. Il peut assurer son rôle d’une manière efficace si le mode de scrutin choisi pour l’élection des députés est judicieux et raisonnable. Il y a en effet deux modes de scrutin possibles : celui dit majoritaire et celui dit proportionnel.

Le mieux est d’adopter une solution moyenne pouvant concilier les aspirations au dialogue démocratique avec les nécessités d’un gouvernement stable et efficace. Plusieurs formules peuvent être adoptées à ce sujet pour dégager une majorité stable sans fermer la porte à une transmission du pouvoir à une majorité nouvelle en cas d’échec de la précédente. Les spécialistes du droit électoral se chargeront de trouver les « mixages » entre le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel de manière à assurer les objectifs visés : démocratie, stabilité, efficacité.
              
On en vient ainsi à la seconde pièce essentielle du système : le gouvernement. Celui-ci doit être un organisme politique responsable et contrôlable, contrairement à ce qui s’est passé durant les 53 ans de régime présidentiel. Durant cette période le gouvernement n’a été qu’un organe technique dont le rôle est d’exécuter la politique et les ordres du Président. Les membres de ce gouvernement, Premier Ministre et Ministres n’étaient que des fonctionnaires du Président nommés et révoqués par lui, à sa convenance. Ils n’avaient à rendre compte qu’au Président. Ils étaient politiquement irresponsables sauf devant le Président qui lui-même est irresponsable et incontrôlable. Le Parlement étant devenu aux ordres du Président, c’est l’irresponsabilité généralisée à tous les niveaux.

En outre, ce gouvernement dont les membres sont désignés par le Président ne peut pas être homogène. On y rencontre des personnes aux idées contradictoires, aucune politique d’ensemble commune à tous ses membres chacun agissant isolément avec le Président, ignorant s’il le faut le Premier Ministre, et menant chacun son chemin tant bien que mal vers la « succession » ou vers la faveur du Chef pour être promu.

Ce système présidentiel ne contribue pas à former des hommes d’Etat, des hommes politiques ayant fait leurs preuves, ayant été consacrés par le choix populaire, ayant eu à prendre des décisions, à assumer des risques et à recueillir des succès ou à subir des échecs.

Un vrai gouvernement responsable ne peut émaner que de la volonté populaire représentée par le Parlement. Le Chef de ce gouvernement doit être le Chef de la majorité parlementaire. Les ministres doivent être membres de cette majorité sauf exception particulière due à des circonstances exceptionnelles.

Ce gouvernement doit avoir un programme commun approuvé par tous ses membres. La composition du gouvernement et son programme sont présentés au Parlement pour discussion. En cas d’approbation, le gouvernement est investi des pouvoirs lui appartenant constitutionnellement. Il ne restera plus qu’à nommer les membres de ce gouvernement par décret du Président de la République lequel est astreint à respecter la décision d’investiture et les choix du chef de la majorité. Si une telle majorité se révèle difficile à dégager et si l’émergence d’une coalition se révèle nécessaire pour en dégager une, le Président aura un rôle à jouer pour aider à y parvenir en jouant son rôle de médiateur et de conciliateur.

Le gouvernement ainsi mis en place fonctionnera sous le contrôle permanent du Parlement auquel il doit rendre compte de son activité. Ses décisions ne peuvent être improvisés par une seule personne. Elles doivent être adoptées si nécessaire après un vote au sein du Conseil des Ministres. Il reste en place tant qu’il a la confiance du Parlement. Si cette confiance lui est refusée, il doit se retirer et laisser la place à la nouvelle équipe qui aura bénéficié de cette confiance. Il y aura une crise ministérielle dont la solution incombe au Parlement. Il y a crise mais il n’y a pas un drame national comme en cas de « départ » du Chef de l’Etat élu au « suffrage universel » comme ce qui s’est passé avec les deux premiers Présidents.

Le système proposé permet donc une solution des problèmes et des conflits qui peuvent intervenir comme il permet les rectifications et les changements d’orientation politique et le redressement des erreurs sans perte de temps.  Alors qu’au cours des deux régimes présidentiels vécus par le pays au cours du demi-siècle qui vient de s’écouler on a vu comment on a laissé les choses traîner, les problèmes s’aggraver et les conflits pourrir  jusqu’à ce que l’évènement décide et non le gouvernement.

Il y a donc une prédominance du Parlement, prédominance qui appelle deux précisions importantes. Pour que cette prédominance puisse être légitime, il faut que le Parlement émane d’élections transparentes et que les libertés publiques soient reconnues et protégées pour que chacun puisse décider librement de ses choix en tant que citoyen. En second lieu, ce rôle central du Parlement ne doit pas conduire ce dernier à des abus dans l’exercice de ses prérogatives, abus rendant l’exercice de l’activité gouvernementale difficile ou impossible. Il faut que le Gouvernement gouverne réellement, efficacement et assume ses responsabilités. Il n’est pas un simple exécutant des ordres des parlementaires. Pour « discipliner » le Parlement et l’empêcher d’entraver inutilement l’action du gouvernement, ce dernier doit disposer dans ce cas du droit de dissoudre un Parlement devenu « impossible » et d’appeler le corps électoral à trancher.

On voit que le système n’accorde à aucun organe constitutionnel un pouvoir absolu, ni au Chef de l’Etat, qui « règne et ne gouverne pas » ni au gouvernement qui peut être sanctionné et renvoyé ni au Parlement qui peut être dissout. On réalise ainsi cette règle fondamentale de tout système d’organisation des pouvoirs public démocratique et civilisé : « le pouvoir doit pouvoir arrêter le pouvoir » pour éviter les abus et pour assurer le respect de la personne humaine.

Il y a lieu d’ajouter que l’indépendance de la justice et l’autonomie de la magistrature viendront compléter cet équilibre des pouvoirs qui auront ainsi à se contrôler mutuellement. L’indépendance du pouvoir judiciaire a été sérieusement malmenée par le régime présidentiel depuis l’indépendance, le pouvoir exécutif autoritaire et totalitaire voulant dominer aussi bien le pouvoir législatif que le pouvoir judiciaire. Il faut rendre à la Justice son indépendance et aux magistrats leur dignité en leur accordant l’inamovibilité pour les protéger contre les mesures répressives et les intimidations de sorte que le pouvoir judiciaire, ainsi réhabilité puisse jouer son rôle au sein de l’ensemble de l’organisation des pouvoirs publics et participer à ce contrôle réciproque qui fait que le pouvoir devienne capable « d’arrêter le pouvoir ».
           
Un gouvernement vient d’être constitué. Il se propose d’organiser des élections. Le problème se pose de savoir quelle sorte d’élections pour élire un Président ou une Assemblée ? Quelle Assemblée ? Législative ou constitutionnelle ? Il faut ici clarifier le problème.

La tâche la plus urgente nous semble être de réformer la loi électorale en vue d’élire le plus tôt possible une Assemblée constituante représentative pour décider de l’organisation des pouvoirs publics et du système de gouvernement le plus apte à éviter le retour à l’autoritarisme et au pouvoir personnel.  C’est à cette constituante de se prononcer sur cette question vitale. On ne peut pas donc considérer comme acquis le maintien du système présidentiel et prévoir dès maintenant d’organiser l’élection d’un Président au suffrage universel comme par le passé et perpétuer ainsi les dangers que cela comporte.

L’élection d’une Assemblée constituante après la révision de la loi électorale constitue un préalable et la tâche principale du gouvernement de transition. Il ne lui appartient pas de décider du contenu de cette constitution. Il appartient à l’Assemblée constituante de s’organiser pour créer les commissions nécessaires pour étudier les projets proposés notamment par le gouvernement et de statuer sur le contenu définitif de la constitution. C’est après l’établissement de la nouvelle constitution qu’on pourra organiser les élections adoptées par le texte constitutionnel.

La colère populaire, qui vient de mettre fin au règne du « Président » déchu, mérite que le sacrifice de ceux qui ont réussi à le révoquer aboutisse à une profonde réforme d’un système de gouvernement qui a fait tant de mal au pays. La Tunisie, qui, malgré les soubresauts enregistrés depuis l’indépendance, a pu réaliser des succès économiques et sociaux aurait pu, si elle avait bénéficié d’un progrès substantiel sur le plan politique et démocratique, parvenir aujourd’hui au niveau d’un pays développé, libre et démocratique.

La Tunisie pourra alors réussir ce qu’ont réalisé les pays qui ont su se doter d’un système de gouvernement privilégiant le respect de ses potentialités humaines. Elle pourra devenir un pays développé comme la Corée du Sud qui avait le même niveau de vie que le nôtre au début des années 1960 ou la Finlande qui n’a que quatre millions d’habitants mais qui a le meilleur système d’éducation dans le monde. Elle pourra devenir un pays libre et démocratique comme la Suisse, ce qui était notre ambition au cours de la lutte pour l’Indépendance.

Je reste optimiste mais je crains aussi que la force de l’habitude, 53 ans de présidentialisme, le sentiment commun, compréhensible, d’avoir un père, un tuteur, un guide, un chef qui vous protège, l’ambition des professionnels de la politique de faire valoir leur talent, ne conduisent, par lassitude et résignation, à maintenir le « statu quo », ce qu’on aura sûrement à regretter plus rapidement encore que par le passé, le déchaînement des rivalités et la multiplication des candidatures « présidentielles » ne pouvant que diviser le pays et le déchirer. J’ai dit ce je pense. A chacun de s’exprimer aussi franchement sur ce sujet fondamental, l’organisation rationnelle des pouvoirs public. Aujourd’hui nous ne disposons que d’un gouvernement « provisoire », de transition. Il ne peut résoudre tous les problèmes de la société : entre autres l’éducation, l’emploi et le développement régional. Il doit se concentrer sur l’essentiel : rétablir une vie normale, préparer la transition en nettoyant les séquelles du passé, en libérant l’écrit et la parole notamment et un projet de réforme de la constitution.

Ce programme doit se réaliser sans précipitation mais avec détermination, en écourtant les délais. L’Assemblée Constituante sera aussi législative et pourra désigner un gouvernement plus représentatif. On pourra alors se mettre au travail, le gouvernement pour résoudre les questions fondamentales que pose le redressement de la situation économique et sociale et le développement du pays et l’Assemblée pour élaborer la nouvelle constitution. On aura tranché le problème de la légitimité du gouvernement actuellement mise en question et celui des institutions politiques qui se sont révélées anti-démocratiques. Le provisoire et le transitoire ne doivent pas se prolonger : l’attente populaire réclame et attend une issue crédible. Une fois la constitution adoptée, on pourra élire un Président de la République conformément aux dispositions constitutionnelles. En attendant, le Président de l’Assemblée constituante assurera les fonctions de Chef de l’Etat. C’est là une sortie possible d’une crise qui ne peut pas se prolonger sans risques de perturbations durables.

Mansour Moalla
 

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41 Commentaires
Les Commentaires
FAROUK BOUGHEDIR - 01-02-2011 18:27

Analyse pour un régime parlementaire, mais comment éviter les blocages de la 4° république en France ou les problèmes du Liban dues à des majorités incertaines?

BEN FRIJA Naceur - 01-02-2011 21:27

J'ai proposé dès le lendemain de la Révolution et je l'ai écrit à Leaders un régime parlementaire pour la Tunisie. C'est un système qui peur libérer les énergies dans tous les domaines. Voici comment je présentais la proposition:Je pense, que nous devons approfondir l’idée d’un régime parlementaire pour la Tunisie, maintenant que nous avons vécu et connaissons les inconvénients que peut représenter le régime présidentiel en Tunisie et un parti politique tentaculaire qui a dévié de son héritage historique et n'a pas cherché à s'amender en dépit de la révision de la constitution qui a introduit le pluralisme politique en Tunisie.

amamou - 01-02-2011 23:35

cette analyse me parait très juste à une seule différence. Il faut élire le président au suffrage universel ceci lui confère un pouvoir au dessus des parties car être élu par le parlement ne lui donne pas ce pouvoir. En effet il restera toujours dépendant des parties qui l'ont amené au pouvoir à travers une élection parlementaire et ne pourra jamais jouer un rôle d’arbitre comme vous le proposez dans cette analyse.

Ridha Ennaji - 02-02-2011 00:30

Il y a beaucoup de choses fondées et intéressantes dans cette analyse. Cependant la conclusion ne peut que nous interpeler : la mise en place d'un système façon IVème République ou à l'italienne. L'auteur cible la stabilité mais se réfère à deux modèles d'instabilité ! Comment assurer un développement harmonieux de l'économie du pays avec des gouvernements dont la durée de vie moyenne sera de quelques mois ? Le suffrage universel doit absolument légitimer celui qui va réellement "piloter" le pays, président ou premier ministre. Et puis quel est ce raccourci qui permet de condamner un système sous le prétexte que des hommes n'ont pas été à la hauteur pour en assurer le fonctionnement ? Les pays occidentaux ayant un régime présidentiel ont-ils accouché d'un Ben Ali? Ce qui est essentiel c'est que celui qui va assumer la charge effective de l'exécutif soit désigné par le suffrage universel.

Ferid Belhaj - 02-02-2011 04:33

L'essai de Mr Moalla est une excellente lecon tiree non pas de la faillite d'un systeme politique particulier, mais de la pratique abusive qui en a ete faite. Tout systeme, parlementaire, presidentiel, semi-presidentiel, peut etre devoye et devenir un instrument d'instabilite ou bien un outil d'autoritarisme. J'hesiterais a me lancer dans l'aventure, parceque c'en est une, du parlementarisme. Pour fonctionner, le systeme parlementaire necessite quelques prealables, dont un degre de pratique de la democratie et un systeme de partis bien rode. Sommes nous a ce stade? Ce dont la Tunisie a reellement besoin est un systeme de checks and balances qui fonctionne, qui garantisse que par son l'ordonnancement normal des institutions, le pouvoir arrete le pouvoir (ce n'est pas de moi....). Ne nous perdons pas en faux debats. La Constitution de 1959, telle que revisee en Avril 1976, si elle est respectee, et sans la main mise d'un parti unique sur le systeme politique, peut faire l'affaire. A moins que l'on veuille re-inventer la roue.....

Shiran Ben Abderrazak - 02-02-2011 11:43

Je tiens à rappeler à tous ceux qui l'oublient et qui ne se souviennent que des régimes parlementaires qui ont échoué, que l'Angleterre est un régime parlementaire qui fonctionne à merveille... Sinon étant complètement d'accord avec M Moalla, je me tais pour le reste.

Khrouf Slim - 02-02-2011 11:55

Je partage l'avis de amamou , OK pour le regime parlementaire mais le president doit tirer sa legitimité du suffrage universel . Cela permet de contourner notre mal recurrent qui est le clientelisme ; le president n'etant pas le "jouet" des parlementaires il n'a que sa conscience face a la Nation . Il est en quelque sorte le garant moral du bon fonctionnement de l'executif le garant legislatif etant le Conseil Constitutionnel. Concernant le calendrier electoral,il semble clair que les elections legislatives sont la priorité puisque cette chambre jouera le role de "Constituante" ,elle permettra d'avoir une image claire du paysage politique et de legitimer toutes les lois qui doivent organiser les autres pouvoirs (judiciaire,executif,mediatique)

Hassen Haj Kacem - 02-02-2011 12:40

Tous nos (beaucoup de tunisiens) respects et remerciements Si Mansour de cette excellente analyse. Ce sujet est vraiment notre première préoccupation après le trouble de sûreté. J’espère que le comité de reforme politique donnera rapidement sa recommandation essentielle de former/elire une Assemble Constituante qui prendra le relais pour mettre en place la prochaine république et IMPÉRATIVEMENT un régime parlementaire..

Mohamed Salah Hmaidi - 02-02-2011 14:18

Voilà, enfin, un essai succinct et condensé; mais oh combien mûrement réfléchi et partant d'une analyse scientifique et rigoureuse d'un cycle de 53 ans de régime présidentiel (ou plutôt "présidentialiste") et ce qu'il a engendré comme dérive pour la Tunisie sur tous les plans (politique, économique et social), pour aboutir à des recommandations sages, puisées de ce que la pensée humaine a produit depuis la civilisation grecque jusqu'à nos jours en matière d'organisation de pouvoirs, ce qui lui confère, à mon humble avis, une feuille de route pour ceux qui se penchent aujourd'hui sur le choix d'un nouveau système de gouvernement pour la Tunisie. Étant moi-même juriste et concerné par "la chose publique", je ne cesse, ces jours particulièrement, de lire et de suivre les différentes opinions exprimées ici et là sur les ondes des radios ou les plateaux de télévision et je constate qu'un bon nombre de nos élites, constitutionnalistes et politologues hésitent à opter pour un régime parlementaire, sous prétexte que dernier risque de conduire les pouvoirs publics à un grippage comme cela a été le cas dans plusieurs pays où ce régime a été instauré. Les arguments souvent avancés sont: l'inexistence de traditions en Tunisie de ce type de régime de gouvernement, l'émiètement ou atomisation des partis politiques (en dehors du RCD qui était omniprésent et qui vient de s 'effriter) ce qui ne permet pas l'émergence d'une majorité confortable pour gouverner et une opposition significative pour s'opposer et, le moment venu, passer au gouvernement dans le cadre de l'alternance et enfin la possibilité de repenser le régime présidentiel (tout en le maintenant) pour le rendre mieux réparti entre les trois pouvoirs, se référant en cela au régime américain et, pour une part à celui de la 5ème république française. Je ne rétorque pas à cet avis; le professeur Mansour Moalla, en homme de grande culture alliée à une longue expérience l'a magistralement fait mieux je ne pourrai le faire. Il suffit de focaliser sur son analyse de 53 ans de régime présidentiel pour se rendre compte qu'aucun garde-fou pour un pays comme la Tunisie n'est en mesure de nous prémunir contre une suprématie d'un président élu au suffrage universel qui tire sa légitimité directement du peuple pour l'utiliser en outil d abus d'autorité successifs jusqu'à déséquilibrer l'édifice de la séparation du pouvoir. Il évident qu'un régime parlementaire pour une Tunisie où la culture démocratique, la culture politique, la formation politique des élites et du citoyen moyen ont été entièrement détruites par 53 ans de régime présidentiel totalitaire créant ainsi une sorte de "désertification" au sein d'une grande partie de la population en ce qui concerne la vie civique au sens constitutionnel du terme; mais cela ne doit pas constituer pour nous un alibi pour nous engouffrer éternellement dans un régime présidentiel (même réaménagé) où le culte de la personnalité finit par l'emporter sur les règles du jeu démocratiques. Nous avons vu comment Bourguiba et Ben Ali se sont servis de la constitution et des autres outils juridiques pour asseoir leur dictature. Ils leur suffisait d'amender, à leur guise, la constitution et de légiférer "légalement" (au sens formel du terme) en usant des pouvoirs qui leur sont conférés par le régime présidentiel, constitutionnellement mis en place. Instaurer un régime parlementaire (dont les contours ont été donnés par le professeur Moalla) ne signifie pas que la Tunisie sera dès le lendemain de la réforme, l'organisation des élections et la mise en place des différentes composantes du pouvoir (un parlement multicolore où une majorité gouverne mais surveille son équipe au gouvernement et une opposition qui critique et fait le contre-poids, un président de la république qui arbitre et joue son rôle de gardien des institutions, un gouvernement issu des urnes uni mais responsable et comptable, une justice indépendante et des citoyens libres et souverains qui sanctionnent leurs gouvernants en décidant de l'alternance), une démocratie à la scandinave où tout fonctionne à la perfection et sans difficulté. Un pays et un peuple qui n'ont pas eu ni la possibilité ni l'occasion de vivre et d'exercer la démocratie auront légitimement le droit à un balbutiement au départ. Cette étape est un passage obligé vu les conditions objectives de l'absence de notre expérience de l'exercice démocratique; mais il vaut mieux commencer aujourd'hui avant demain. Mieux vaut tard que jamais, comme dit le proverbe. Le "jamais", sous prétexte de peur rentrer dans "le parlementarisme" nous embourbe dans "le présidentialisme" dont nous avons essuyé les débâcles. L'expérience des peuples qui nous ont précédés dans ce domaine montre qu'au départ il y aura un foisonnement de partis politiques de toutes tendances où il y aura généralement des mouvements dont la référence politique et le programme de gouvernement ne diffèrent pas beaucoup de celui parti concurrent; mais avec le temps il y aura des rapprochements et des fusion de ses différentes sensibilités politiques en fonction de leur approche de modèle de société pour déboucher sur 2 à 4 principales forces politiques plus ou moins équilibrées en terme d'adhérents (et non un parti unique de droit ou de fait) avec un paysage politique qui va de la gauche à la droite en passant par des centristes. A mediter

zouhair ben jemaa - 02-02-2011 16:43

Monsieur moalla ne nous dit pas l'âge maximum du président, ce qui nous aurait mis sur la bonne voie pour connaître les protagonistes. Je crois que beaucoup ne réalise pas que la jeunesse courageuse qui a transformé l'essai, est bienmûre et sait bien ce qu'elle fait, il faut lui faire confiance et la laisser travailler pour bâtir la Tunisie du futur. Je suis impressionné par le nombre et la qualité de nos jeunes juristes.

mohamed KRAIEM - 02-02-2011 18:38

LA DIFFICULTE ME SEMBLE GENEREE PLUTOT PAR LA PRATUQUE QUE PAR LE SYSTEME LUI MEME . DES AMENAGEMENTS DU REGIME NE SUFFIRAIENT ILS PAS PRATIQUEMENT A FAIRE EVOLUER LE SYSTEME DANS LE SENS RECGHERCHE ??? PAR AILLEURQS LA PREMIERE PARTIE DE CETTE OPINION ME RAPPELLE UN CERATIN DISCOUR DE SI MANSOUR A JENDOUBA DANS LES ANNEES 70 (déja)

Mahjoub - 02-02-2011 18:44

une RUPTURE avec la tradition des "Républiques Monarchiques" , bien ancrée dans notre Pays comme dans tous les pays arabes, passe, NECESSAIREMENT, par l'adoption d'un régime PARLEMENTAIRE seul à même de nous débarrasser du risque de dérive VERS la voie de l'adoration des président-dieu-tout-puissant. Il ne s'agit pas de réinventer la roue mais d'une oeuvre de "salubrité publique" ! sI Mansou,r dont on connait la clairevoyance, en sait quelque chose.

Bousnina Hela - 02-02-2011 19:36

Après un régime Tyrannique il est nécessaire de passer par une assemblée constituante et un référendum et dans un régime parlementaire on peut davantage parler d’une collaboration que d’une séparation des pouvoirs exécutif et législatif.

Khaleed - 02-02-2011 19:48

Je ne suis pas spécialiste du droit constitutionnel ; je ne me hasarderai donc pas sur le côté technique de la question. Cependant, deux points: 1/ Je pense qu'il faut donner la chance au Peuple d'exprimer sa volonté quant au choix régime Présidentiel vs. Parlementaire en organisant un Referendum, après avoir diffuse des émissions "neutres" de sensibilisation politique a la TV. 2/ Albert Einstein a dit "The definition of insanity is doing the same thing over and over again and expecting different results". Même si je regrette beaucoup Bourguiba, son régime était aussi autoritaire. Ça serait bien d'éviter de se faire avoir une 3eme fois.

Moncef Guen - 02-02-2011 22:13

Tres belle analyse. Mansour a absolument raison de dire que le regime presidentiel tel qu'applique en Tunisie doit changer. J'ai deja ecrit un article dans Nawaat.org intitule"La revolution tunisienne et son devenir" dans lequel j'ai montre que ce regime est incubateur de dictature. Un individu,meme bac-3, accapare tous les pouvoirs et vite, son entourage et la folie des grandeurs aidant, se transforme en satrape. Le probleme qui se pose a la Tunisie maintenant c'est comment passer de ce regime a un regime democratique parlementaire. Je preconise que le futur president doit se presenter sur une plateforme de changement constitutionnel et appeler une constituante dans les trente jours de son election.

Abdelaziz DAHMANI - 03-02-2011 01:30

Un point de vue de haute qualité par sa rigueur et temoignage d un principal acteur politico - economique d un bon nombre d années de ces 53 ans ... Mais sur le fond , ce projet de notre devenir , n invente pas la poudre !. Tout projet de constitution ne vaut que par les hommes ( et femmes ) qui l appliquent ... Le regime parlementaire proposé par Mr Mansour Moalla a aussi ses possibles failles ; Imaginons dans les nouvelles et legitimes libertés acquises , qu une vingtaine de partis se mettent en ligne pour la prochaine Assemblée parlementaire . Et que cela conduit a un tres large emiettement des elus . Situation tres previsible , du fait que la dictature sortante a brisé toutes tetes pensantes independantes .. Les idees avancées par Mr Mansour Moalla peuvent aussi nous rappeler le regime parlementaire de la 4 eme Republique Francaise , avec ses crises a repetitions , ou le Knesset israelien , qui a toujours empéché une solution honnete du probleme palestinien ...par le jeu des alliances , meme contre natures , pour preserver les interets " superieurs " de cet Etat ; Un regime parlementaire , peut , aussi , etre perverti ... Et tout systéme de pouvoir ne vaut que par les hommes qui l appliquent . Je plaide contre ma propre envie de ne plus voir un President qui s accapare tout l Executif et met tout le pays a son service et non le contraire ...

Rafik Mzali - 03-02-2011 06:30

J'ai beaucoup appris de cette excellente mise au point. J'en profite cependant pour dire quelque chose qui m'a toujours tenu à coeur : il y'a aussi l'Islam et ce qu'ont en fait les musulmans, le communisme et ce qu'ont en fait les communistes, le code de la route et ce qu'ont en fait les conducteurs, les jardins publics et ce qu'ont en fait les promeneurs, la science et ce qu'ont en fait les scientifiques...Plus généralement, la qualité d'un peuple peut faire échouer ou faire réussir un système politique quelle que soit sa qualité théorique. Qu'aurait pu faire un Bourguiba si tous avaient refusé la présidence à vie? Ou un Ben Ali s'il n'y avait pas ses innombrables complices ? La qualité d'une Suisse ou d'une Finlande est elle due à la qualité du système politique ou aussi à la qualité morale de chaque habitant? Une remise à niveau du sens civique, le réapprentissage des lecons de l'histoire, du respect d'autrui, de l'alternance, du doute et de l'écoute, lorsqu'il sont partagés par le plus grand nombre,... influent fortement les chances de réussite d'un système politique quel qu'il soit.

ghaki mansour - 03-02-2011 08:36

je suis d'accord car pour moi il y a un mal celui du pouvoir personnel, de la dictature et du culte voué à un individu, l'autre mal c'est le parti-état; ces deux données réunies donnent ce qu'à vécu la tunisie depuis 50 ans. rompre avec la dictature du guide, chef et autre père de la nation ne peut se faire que par la rupture avec le système dit présidentiel; le système parlementaire serait le meilleur à certaines conditions: proportionnelle aménagée pour éviter l'effrittement des voies et de la représentativité, un plancher au dessous duquel il n'y a pas de représentants au parlement ( 3% serait un bon chiffre) et surtout deux chambres parlementaires: le sénat ayant un droit de regard sur le budget et l'argent public donc un droit de véto ; pour tout le reste c'est la chambre des députés qui prime; ce système doit être accompagné d'une decentralisation ( 5 à 10 régions + le grand tunis) conseils régionaux ; des municipalités dotées aussi de moyens et de responsabilités; celà suppose moins de centralisme et une révision profonde de l'administration et du système fiscla

Habib chaghal - 03-02-2011 12:42

Les propositions de Mr Mansour Moalla sont trés judicieuses,elles peuvent contribuer à changer le systéme du pouvoir politique mais dans la limite du respect des textes constitutionnels et de la loi par les hommes du pouvoir quelque soit le systéme,pour preuve bien que le systeme actuel est présidentiel c'est plutot le gouvernement de ghannouchi qui gére les affaires du pays. Quelque que soit le régime adopté le mandat du président ne devrait pas etre renouvelé:un seul mandat empécherait tout dérapage.

abdelkader sahli - 03-02-2011 12:48

c´est clair et net et plein de bon sens de la part d´un ex responsable plein d´expérience et á qui il faut faire confiance. Bravo si Mansour

Mohamed Cheikh - 03-02-2011 19:24

Régime parlementaire à l’anglaise ou à la scandinave ? Régime présidentiel comme aux USA ou a en France ? Un mich-mach des deux ? Je pense que nous devons penser à la spécificité tunisienne. Celle-ci a été démontrée lors de la révolution actuelle. Le tunisien est encore en phase de découverte et d’apprentissage de la démocratie après 50 ans de balbutiement politique. Il est au bord de l’indigestion et de l’overdose. Les prochaines élections seront un test sensible ou le droit à l’erreur est interdit pour éviter tout débordement postélectoral. Le processus démocratique restera dynamique et certains ajustements seront toujours nécessaires après les premiers essais et le retour d’expérience. Le tunisien doit comprendre que la dictature est révolue partout et non pas en politique seulement. Je voie déjà revenir des comportements inciviles dans la rue, sur les routes, etc. ou chacun détient la vérité, veut être le premier quitte à faire des entorses aux règles et n’accepte pas la critique, ni la reconnaissance de son erreur et se défend avec violence pour couvrir ses erreurs. C’est de la dictature. Que sera-t-il des hommes politiques qui sont eux aussi des êtres humains avec leur faiblesse et leur mauvaises influences ? Régime parlementaire vous dites ? à l’anglaise avec 11 ans de Margaret Tatcher ? ou à l’italienne avec 50 gouvernements en 50 ans ? ou à la belge sans gouvernement du tout ? ou à la libanaise ou ils sont pris en otage tous les six mois ? Régime présidentiel à la Bush avec à la clé deux guerres interminables ? A la Fidel Castro qui s’est transformé à vie ? A la Franco ou il fallait retirer la prise pour arrêter les machines ? A la Sarkozy ou le premier ministre est asphyxié ? La Tunisie a toujours été un cas particulier. Laissons Mr. Yadh Ben Achour et ses compagnons consulter les tunisiens à différents niveaux pour trouver le modèle qui s’y adapte au mieux. Faisons leur confiance. Nous pourrons toujours rectifier après les premières expériences. Le tunisien doit s’adapter à la démocratie sans parti prit, ni exclusion, même si elle ne lui convient pas, sinon les vieux démons reviendront au galop et la révolution n’aura servie à rien

Mori - 04-02-2011 01:59

Le meilleur système démocratique est celui utilisé par les pays scandinaves. Je suis sur qu'ils se feront un plaisir de nous l'apprendre. Le Danemark est le meilleur pays démocrate au monde. Nous devrions loucher de ce côté. Un régime parlementaire qui marche à merveille. Je le sais comme beaucoup d'autres. J'y vis

Alexander Schwarz - 04-02-2011 09:31

Un bon programme qui demande la perséverance et la détermination pour sortir de la situation provisoire et du transitoire avec une issue crédible en perspective!

faker - 04-02-2011 12:51

Le vrais problème dans notre pays est un problème de la dégradation des valeurs morales. L'ancien système sur le plan technique n'était pas si mauvais si on fait abstraction de son immoralité qui a causé sa perte. Pour vous rendre compte de la profonde dégradation morale de notre société, j'invite chacun d'entre nous en rentrant chez lui le soir de faire le calcul de tout ceux qui vous ont roulé ou du moins essayer de le faire et vous allez vous rendre compte que la liste est longue, votre boulanger, poissonnier, garagiste, boucher, assureur, l'enseignant de votre enfant, la clinique où votre épouse a accouché ..............

khlifi - 04-02-2011 16:38

Je pense que nous devons garder un exécutif fort tout en mettant en place les gardes fous nécessaires en accordant un rôle accru à la chambre des députés, en assurant une réelle séparation des pouvoirs et en veillant à sauvegarder la liberté d'expression.Il demeure entendu que le Président une fois élu sera le Président de tous les tunisiens et, à ce titre, devra quitter son parti qui n'aura aucune relation avec les structures de l'État.

Tounsia - 05-02-2011 05:37

Si Mansour Moalla , votre article résume certainement les attentes de nombreux tunisiens , sinon celles de la majorité d'entre eux. Comment faire valoir cette proposition ? par quel mécanisme ?. J'espère que nos valeureux juristes tels que si Belaid pourront inchallah trouver la formule qui permettra d'assurer le plus de stabilité possible à un régime parlementaire moderne.

Dr MOHAMED SELLAM - 05-02-2011 16:50

Je souscris à ce qu’a dit M. Moalla dans ce contexte. C’est l’idée qui me hante depuis belle lurette.. L’abolition du régime présidentiel et son remplacement par un régime parlementaire est le meilleur corollaire et l’aboutissement logique de la Révolution.. Le régime présidentiel consacre le culte de la personnalité,ce qui nous amenerai à coup sûr à tourner dans un cercle vicieux.. Alors qu’un régime parlementare peut assurer plus de contrôle sur les rouages de l’Etat en garantissant l’affermissement de la volonté du peuple.. Il convient donc de prévoir cette possibilité et opter pour le parlementarisme qui est,à mon sens,le meilleur moyen pour gérer l’Etat dans les meilleures conditions en préservant son intégrité.. DR Mohamed Sellam Sellam06@hotmail.com

Dhifallah - 06-02-2011 05:16

Si je comprends bien ce qu'il nous faudrait, osons le dire, c'est une monarchie parlementaire? Sur mon extrait de naissance figure la mention "Royaume de Tunisie"… Carthage était dèjà plus évoluée dans sa gouvernance,il y a 20 siècles… Mais si Révolution il doit y avoir, osons toutes les ouvertures… Et dans ce sens je comprends votre discours Si Mansour.

Kamel Braham - 06-02-2011 09:07

J'apprecie dans l'analyse de Si Mansour, le cote pragmatique. Il faut reconnaitre que nous ne sommes pas prets pour des elections presidentielles dans 6 mois ou meme un an: confierez-vous les cles de ce pays a un ex-RCD? ou a l'une des figures de l'opposition que nous voyons a l'oeuvre? ou a un novice en politique? Pour moi, c'est non. En tous cas pas avec le systeme actuel donnant des pouvoirs absolus au chef de l'etat. La seule solution c'est de limiter son pouvoir en donnant plus de latitude au gouvernement qui devra tirer sa legitimite du parlement et non de la confiance du president. Je suis aussi d'accord avec Si Mansour que notre regime presidentiel actuel n'est pas favorable a la formation politique des cadres du pays et, donc, a l'emergence de leaders politiques capables de gerer le pays.

Hamadi Ben Amor - 06-02-2011 10:01

Projet de 3ème république parlementaire en Tunisie: Nouvelle constitution Ce projet (datant de Decembre 2006) a pour objet de proposer une constitution pour une troisième république. Mais quel type de république ? Un régime républicain est contradictoire avec un régime présidentiable (le cas de la Tunisie depuis l'indépendance. Un régime présidentiable est différent du régime présidentiel où en mi-mandat, le président fait face à une élection législative qui peut lui faire perdre la majorité dans l'assemblée, comme c'est le cas aux E.U.A.) car ce dernier repose sur le bien vouloir d'une seule personne fût elle élue de manière démocratique et transparente par les citoyens de la république. Dans le régime présidentiable, le président de la «république» concentre tous les pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire sans partage et sans rendre compte durant le mandat, d'où l'installation d'une irresponsabilité légalisée, vu que personne ne peut le questionner ni le sanctionner (en supposant que le régime est démocratique). Pire dans un état de non droit, où le régime présidentiable se transforme forcément en régime totalitaire. Ce projet instaure une république parlementaire où le pouvoir des élus est renforcé pour contrôler l'exécutif. Outre le pouvoir législatif, il a à sa disposition tous les outils d'évaluation et de vérification des réalisations faites par le gouvernement. Pour cela, la responsabilité politique liée à l'exercice du pouvoir exécutif doit être du ressort du Premier ministre qui doit répondre de ses activités devant le parlement. Ainsi, l'exécutif sera formé par une majorité parlementaire élue ou composée de manière consensuelle suite au vote des électeurs. Dans la troisième république, le Président jouera le rôle d'arbitre garant du bon fonctionnement des institutions et de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il est évident que le projet ci-après est incomplet. Il comporte l'essentiel des dispositions et règles régissant la vie des institutions de la 3ème république. D'autres dispositions seront nécessaires pour compléter ladite constitution. Le débat est donc ouvert à celles et ceux qui le souhaitent pour enrichir ce projet dans l'esprit décrit ci-dessus. Les nouvelles propositions des lecteurs seront insérées en rouge, les modifications que j'ajouterai seront annotées en bleu. http://3rep-tn.blogspot.com/2006/12/projet-de-la-nouvelle-constitution.html

BEN FRIJA - 06-02-2011 18:45

La proposition de régime parlementaire pour la Tunisie a été formulée dès le lendemain de la Révolution du peuple tunisien. Elle a été portée à la connaissance de la Commission de la réforme politique, qui est à mon avis l’organe idoine dans la situation actuelle. Ce régime a l’avantage de marquer une rupture totale avec le régime présidentiel marqué par des dérives en Tunisie. M. Mansour Moalla, avec son analyse pertinente et fort instructive, émanant d’un homme d’expérience, est venue nous conforter dans la nécessité pour la Tunisie d’opter pour le régime parlementaire. Les Tunisiens commence à s’y intéresser et à en débattre. Le Pr. Yadh Ben Achour, président de la Commission de la réforme politique, ne l'a pas exclu comme option pour se débarrasser du régime présidentialiste.

Hédia Karray-Grislain - 08-02-2011 12:00

MERCI si Mansour, pour votre analyse, toujours aussi brillante. Beaucoup de commentaires parlent de l'échec de certains régimes parlementaires, il faudrait se referrer aux régimes scandinaves, une véritable réussite, des démocraties avec un équilibre et une sérénité sociale exemplaire. Leur réussite se base, comme vous le faites remarquer sur un système éducatif. Le leur est performant et vigilant quant aux dérives sociétales, pour cela quelque soit le régime adopté en Tunise, une refonte de son système éducatif est plus que nécessaire, il doit remettre au centre de l'éducation la citoyenneté, l'excellence et la morale humaine; Ce que vous préconisez doit être bien étudié, pour éviter un système électoral à l'italienne Une seule faille dans votre proposition: vous ne parlez pas de séparation de l'état du religieux, qui doit reprendre sa place dans le domaine de l'intime. Le religieux a été instrumentalisé par les 2 régimes successifs, il est devenu une arme politique, chez nous et à l'extérieur de notre pays, Bourguiba et Ben Ali, malgrè leurs dérives sans fin, étaient soutenus par l'occident, et ce jusqu'au bout, sous prétexte qu'ils étaient les remparts contre l'islamisme. Une vrai démocratie ne peut être que laïc, je vous pose la question: pensez-vous qu'Israël soit vraiment une démocratie, en étant un état juif? A ceux qui contestent le modèle parlementaire, et demandent un régime présidentiel, avec un président élu au suffrage universel, je les invitent à regarder objectivement la présidence de Sarkosy, celle de Bush...Je vis en France, rien n'avance, tout est régi par l'échéance électorale du président, avec le spectre de voir en 2012 Sarkosy contre Le Pen, comme en Avril 2002,: où est alors le choix au suffrage universel? Quant à Bush et ses 2 guerres, il avait le suffrage universel pour lui!!!! j'espère que si Mansour sera entendu par ceux qui préparent la suite.

Lotfi M'RAIHI - 09-02-2011 11:02

Mr Moalla aurait dit un régime parlementaire ou une 4ème république on aurait compris, pourquoi toute cette dissertation. Pour les adeptes de ce régime ou ceux qui croient qu'il offre une solution, je signale qu'il était appliqué en France avant De Gaulle et qu'il l'est toujours en Italie depuis la 2ème guerre mondiale. Or depuis l'Italie a connu à ce jour 53 gouvernements successifs de quoi nous éclairer sur l'instabilitéde ce modèle.

AYOUB ALI - 09-02-2011 18:33

C la meilleure formule

Samoud - 09-02-2011 23:36

J'espère que les Tunisiens,lisent cet article et vont dans le sens des recommandations de monsieur Mansour Moalla.

Hédia Karray-Grislain - 11-02-2011 13:04

Un régime parlementaire, ne peux être réellement démocratique, que si la constitution est LAIQUE, sinon ...

Gardaoui - 12-02-2011 12:46

Il faut être réaliste, nous débutons (inchallah) en démocratie et nos compétences humaines dans les domaines de la politique et surtout surtout journalistiques sont très modestes voir quasi nulles (pour les journalistes), donc un régime parlementaire va nous emmener dans des tergiversations politiques qui pourraient nous être néfastes dans notre environnement géopolitique actuel. L'idéal est de garder un régime présidentiel qui s'il repose sur un seul homme, il doit être entouré d'un système fort pour éviter les abus: un maximum de 2 mandats de 5 ans, une déclaration publique des biens avant et après la prise de pouvoir, une information libre et responsable, une justice libre et responsable ........ Confier le pays en qui la majorité des tunisiens placent leur confiance et qui sera honoré s'il s'avère respectueux et digne de cette confiance et qui rendra des comptes -sans limites- s'il trahit la confiance de ses concitoyens.

Kennou Mohamed - 15-02-2011 10:22

j'ai apprécié beaucoup les idées précieuses de si mansour maolla et je souhaiterais de tout coeur que les personnes chargées d'élaborer la nouvelle constitution de s'en inspirer

Jendoubi Mehdi - 25-02-2011 04:58

Un régime parlementaire, brillamment décrit par M.Mansour Moalla, qui a assumé de hautes responsabilités et qui a été une des victimes des abus du pouvoir déchu, semble la solution la plus réaliste au vu de l'expérience historique spécifique á la Tunisie. Elle permet d'associer le plus possible d'acteurs politiques représentatifs, á la gestion des affaires publiques et de responsabiliser tout le monde. Les défauts de ce système et particulièrement le juste équilibre entre la parole et l'action et une certaine paralysie de l’exécutif, relevés par plusieurs intervenants se présenteront surement á notre pays, comme cela a été expérimenté par d'autres peuples. la vérité est une erreur corrigée dit un philosophe et notre système politique se fera par petites touches les prochaines années, un peu comme on apprend á marcher en marchant. Mehdi Jendoubi, enseignant.

Sonia ABBES - 07-03-2011 23:13

Je suis diplômée en Science Politique. Comme vous l'avez constaté tout le monde a pris la parole dans le pays sauf nous qui étudions la Science Politique. C'est que nous avons peur des foudres de certaines personnes qui veulent porter la casquette du juriste, du politologue et bientôt du professeur d'arabe aussi. Je dis bien de "certains" car ce n'est pas le cas de tout le monde heureusement. A ceux qui prétendent que les gens de Science po. n'ont pas à s'exprimer en politique, je les invite amicalement à un peu de maturité et d'ouverture d'esprit. On ne peut pas éternellement étouffer la Science Politique , la philosophie et l'étude savante de la religion musulmane, en Tunisie. Ce sont des sources de réflexion importantes et utiles sur les systèmes. La dictature c'est d'abord la dictature de la pensée et nous ne sommes pas prêts à échanger une dictature contre une autre. Pr Ben Achour Yadh a dit que le citoyen tunisien a changé. Espérons que le changement soit dans le sens de la maturité et qu'on ne cherche plus à empêcher les autres de parler pour mieux monopoliser la parole, et la pensée. Beaucoup de gens en Tunisie sont déçus du système présidentiel et beaucoup de gens sont déçus de la constitution. Ils en ont déduit qu'il faut jeter et l'un et l'autre. Il y a un expression qui dit : il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. il faudrait à mon avis se souvenir de deux choses: Je n'ai pas une position acharnée de défense de l'un ou l'autre système . Mais je pense que le système présidentiel est devenu mauvais en Tunisie ces dernières années en raison de nombreux facteurs dont l'absence presque totale de contre-pouvoirs. On ne peut pas déduire qu'un système est mauvais parce qu'un président donné s'est mal comporté dans ce système là. Il ne faut pas à mon avis se dépêcher de "Jeter le bébé avec l'eau du bain". Pour ce qui est de la constitution. Je regrette de ne pas avoir donné mon avis plus tôt. Ceux qui voulaient une nouvelle constitution ont su convaincre la majorité. Le Président de la République par intérim Monsieur MBAZZA a annoncé la future élection d'une assemblée constituante qui se chargera de préparer une nouvelle constitution pour le pays. Ainsi soit-il! nous ne pouvons que respecter l'opinion de la majorité. Même si j'aurais opté pour une correction des articles qui posent problème et non le changement total. Quoi qu'il en soit, il faudra se souvenir d'une chose: changer la constitution , cela ne doit en aucun cas devenir une habitude. Car cela portera atteinte à la valeur symbolique de la constitution en tant que loi fondamentale supérieure à toutes les autres lois . Il ne faudra pas dans le futur toucher trop souvent à cette constitution. Sinon elle n'aura plus de valeur. C'est une raison supplémentaire pour apporter le plus grand soin à l'élaboration de cette constitution par l'assemblée constituante élue. Pour finir, j'espère que tout le monde va me plagier allègrement, car j'ai l'habitude. Sonia ABBES.

Sonia ABBES - 24-03-2011 16:21

Précision : Lorsque j'ai dit que j'espérais être plagiée. Je plaisantais bien entendu. J'ai été surprise il y a quelques jours en découvrant à la télévision nationale un jeune et brillant porte parole d'un parti politique qui reprenait à son compte la phrase dans laquelle je défends l'importance de la Science politique, de la philosophie et de l'étude savante de la religion . En lui rajoutant quelques éléments. Cet homme était pourtant cultivé et brillant et nous sommes contents d'avoir de tels jeunes mais cela semble être une habitude en Tunisie de s'attribuer les idées et propositions des autres personnes. Parfois même sans faire exprès. Inutile de parler de cet autre juriste qui voyant que j'écrivais à propos d'un homme politique étranger s'est précipité à la télé pour parler à son tour de cet homme pourtant bien démodé. Du copiage au plagiat en passant par les diverses formes de jalousie et de misogynie, voilà notre lot quotidien à nous autres qui essayons de nous exprimer de temps en temps. Même si je suis contente de savoir qu'il y a des personnes qui partagent mes opinions je pense qu'il n'y a pas d'état de droit sans honnêteté intellectuelle. Autant alors que les Tunisiens apprennent à se respecter les uns les autres. Il y a de la place pour tout le monde.

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