Opinions - 16.12.2010

Qui s'occupe des étudiants tunisiens à l'étranger ?

Ils sont entre 20 000 et 30 000 jeunes tunisiens, selon les estimations, à poursuivre leurs études universitaires à l’étranger, principalement en France et au Canada, mais aussi dans de nombreux autres pays tels que l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Allemagne, la Roumanie, l'Ukraine, le Japon ou la Chine. Deux missions universitaires tunisiennes opèrent à partir de Paris (pour la France) et de Montréal pour l’Amérique du Nord et leurs interventions portent essentiellement sur les boursiers, tout en prêtant soutien aux autres. Aussi, les missions diplomatiques et consulaires s’acquittent de leurs rôles apportent assistance si besoin est. Mais, en dehors de l’ATUGE en France et en Grande Bretagne (où un excellent travail est accompli), aucune organisation estudiantine n’est constituée pour fournir à nos étudiants, non atugéens, tout ce dont ils ont besoin pour faciliter leur séjour à l’étranger et les aider dans leurs études et recherches universitaires.

Face à nombre de difficultés, d’accueil, d’insertion, d’inscription, de financement et autres, les étudiants tunisiens se trouvent ainsi esseulés, livrés à eux-mêmes, privés d’entraide. N’était-ce le secours des missions diplomatiques et consulaires, leur situation aurait été intenable. Pourtant, la tradition d’une organisation d’étudiants tunisiens, notamment à l’étranger, est aussi ancienne que prestigieuse. L’UGET, fondée à Paris en juillet 1953 avait rendu d’éminents service et permis l’émergence de générations successives de hauts cadres de la nation. Sa politisation à l’extrême et ses luttes intestines ont fini par la vouer à l’étiolement, voire à la déliquescence.

Ce que nos étudiants à l’étranger réclament le plus, c’est la création d’une organisation apolitique, de soutien et d’entraide, capable d’être à leurs côtés et à leur écoute, de les rassembler, de prendre en compte leurs préoccupations, de résoudre leurs difficultés et de préparer leur réinsertion lors de leur retour en Tunisie. Ce qu’ils attendent, c’est un signal fort qui encouragerait, à travers l’appui et le soutien de l’ONOU et des missions diplomatiques et consulaires dans chaque pays où ils étudient, la constitution de ces associations appelées à se fédérer dans une grande organisation.

Des ressources financières d’amorce sont indispensables, les sommes ne sont pas très élevées,  et d’ailleurs rien n’est cher lorsqu’il s’agit de futures compétences tunisiennes, il suffit juste de donner le signal, d’aider les étudiants à s’organiser, de respecter leur indépendance et de les encourager dans cette voie.

Ça sera une œuvre très utile.