Notes & Docs - 22.09.2010

Elyès Jouini, Par Jean Azéma

Ci-après le discours prononcé par Jean Azéma, directeur général de Groupama, à l'occasion de la remise, mardi soir à Paris, des insignes de Chevalier de l'Ordre National de La légion d'Honneur à Elyès Jouini:


Vous avez bien voulu, cher Elyès JOUINI, me demander de vous remettre les insignes de Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, distinction importante qui vous a été décernée par le Président de la République, sur la proposition de Mme Valérie PECRESSE, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

J’ai été extrêmement sensible à votre demande car elle m’apparaît, cher Elyès JOUINI, comme l’expression de l’importance que vous attachez à la Fondation du Risque et plus particulièrement à la chaire dont vous êtes le titulaire et dont Groupama est l’entreprise partenaire. C’est en effet dans ce cadre que l’un et l’autre, nous avons fait connaissance et le courant est suffisamment passé entre nous pour que je me retrouve ce soir à la place que vous m’avez demandé de tenir dans cette cérémonie.

Dans sa sécheresse et sa brièveté, le décret nommant Elyès JOUINI au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ne vise que sa fonction de Vice-Président d’université.

L’information est exacte et la fonction importante.

Mais je pense que vous conviendrez avec moi que le style propre au Journal Officiel, quelque peu réducteur, ne peut rendre compte que bien imparfaitement de l’exceptionnelle richesse du parcours de celui qui est honoré aujourd’hui.

Aussi, sans prétendre à l’exhaustivité - j’espère qu’Elyès JOUINI ne m’en voudra pas -, je voudrais m’efforcer dans mon propos de mettre en lumière ce qui justifie le témoignage bien légitime de reconnaissance que rend la Nation à un citoyen éminent, Français et Tunisien.

Cher Elyès JOUINI,

Votre personnalité d’homme adulte et vos activités d’aujourd’hui sont sans aucun doute les fruits de vos racines, des valeurs qui vous ont été inculquées et de la formation que vous avez reçue.

Vous êtes né dans une famille de notables lettrés, enracinée dans la tradition tunisienne, bien sûr, mais en même temps très ouverte, tournée vers la France. Les valeurs que cette famille tunisienne et francophile place au plus haut sont le savoir, le travail, l’intégrité intellectuelle et morale, le service public.

Ces valeurs sont toujours les vôtres comme elles furent celles de votre père - jeune inspecteur des finances trop tôt disparu alors que vous étiez en bas âge    et celles de votre mère dont la raison de vivre fut de donner à ses trois enfants une éducation solide permettant de préparer au mieux leur avenir.

En outre, votre mère vous proposait en exemple des figures de sa propre famille, la famille Mzali, profondément imprégnées des valeurs qu’elle vous transmettait. Cette famille avait notamment fourni au pays nombre de grands commis de l’Etat.

La première de ces figures, probablement la plus connue en Tunisie, était celle de l’oncle paternel de votre mère, Mohamed Salah Mzali, professeur de droit, historien, homme politique qui, peu d’années avant la fin du protectorat français en 1956, avait été Premier Ministre du Bey.

Un autre de vos grands-oncles, deuxième agrégé d’arabe en Tunisie, vous donnera l’image d’un lettré à l’esprit très élevé.

Votre propre grand-père maternel, avec qui vous aurez des échanges fructueux, sera naturellement pour vous une figure tutélaire ; docteur en droit comme son frère et haut magistrat, il terminera sa prestigieuse carrière comme Premier Président de la Cour de cassation.

Plus tard, c’est dans votre belle-famille, dont les valeurs sont identiques aux vôtres, que vous trouverez un autre repère en la personne de Moncef Ben Mahmoud, père de votre épouse Sihem.

Professeur d’arabe avant tout, occupant ensuite divers postes au Ministère de l’Education Nationale, Moncef Ben Mahmoud a commencé une carrière diplomatique en 1975 lorsqu’il a été nommé Conseiller culturel de l’Ambassade de Tunisie à Paris.

Plus tard, Ambassadeur à Berne, Chef du protocole à la Présidence de la République tunisienne, le nouveau Conseiller culturel avait été investi en arrivant à Paris d’une mission bien particulière : enseigner la langue et la civilisation arabes au Premier Ministre français de l’époque ainsi qu’à des membres de son entourage. Le départ de Jacques CHIRAC de l’Hôtel Matignon ne mit pas un terme à la mission que Moncef Ben Mahmoud remplissait auprès de lui.

Alors, cher Elyès JOUINI, comment auriez-vous pu ne pas faire les études brillantes qui ont été les vôtres, entouré comme vous l’étiez d’esprits supérieurs, soutenu infailliblement par une mère prête aux sacrifices les plus lourds ?

Pourtant, les choses n’étaient pas si simples car, outre la disparition prématurée de votre père, votre petite enfance a été marquée par une grave maladie pulmonaire que vous aviez contractée. Vous en avez longtemps gardé des séquelles qui, plus tard, vous ont fermé les portes d’une grande école dont les élèves doivent posséder l’aptitude physique à une carrière militaire. Mais que l’on se rassure, vous vous en êtes très bien remis, comme on le verra…

Revenons à vos études : le rétablissement de votre santé, objet des soins très attentifs de votre mère, vous a permis de suivre une scolarité normale au lycée français de Tunis, couronnée par une mention très bien au baccalauréat.

Grâce à ce résultat, une bourse d’excellence vous fut attribuée par le Gouvernement tunisien pour pouvoir partir en France et entrer en classe préparatoire. Alors que votre mère envisageait depuis longtemps de vous inscrire au lycée Louis le Grand, c’est finalement l’Ecole Sainte-Geneviève à Versailles - la fameuse Ginette - que vous intégrez en 1982, sur les conseils de Mokhtar Laatiri, polytechnicien, ancien de l’Ecole des Ponts et Chaussées, un des bâtisseurs de la Tunisie moderne.

Reçu major au concours des Ecoles Normales Supérieures de Saint-Cloud et de Fontenay avec un score historique de 199 points sur 200, vous choisissez cependant l’Ecole de la Rue d’Ulm où vous vous singularisez en vous intéressant à une discipline alors encore marginale, l’économie mathématique. Dès ce moment, c’est dans cette direction que vous décidez d’orienter vos recherches. Vous êtes demeuré fidèle à cette orientation dont on verra un peu plus tard les évolutions.

En 1987, à vingt-deux ans, vous êtes reçu premier à l’agrégation de mathématiques, apportant ainsi votre contribution à l’excellence de l’école mathématique française.
Votre très brillante réussite à l’agrégation comble votre mère d’une joie immense.

Comme malheureusement, elle ne verra pas la suite de votre cursus honorum, permettez-moi en cet instant et dès à présent de l’associer à l’hommage qui vous est rendu aujourd’hui ; mieux que quiconque, vous connaissez la part qui a été la sienne dans votre réussite.

En 1989, vous soutenez à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne votre thèse de mathématiques appliquées, pour laquelle vous recevrez le prix Nathalie Demassieux qui récompense la meilleure thèse en sciences de l’Académie de Paris.

La soutenance de votre thèse marque en même temps le point de départ de votre carrière d’enseignant-chercheur. Nommé à Paris I, vous avez été à vingt-quatre ans le plus jeune maître de conférences avant de devenir, à vingt-sept ans, le plus jeune professeur des universités, avec habilitation à diriger des recherches.

Ayant rejoint Paris-Dauphine en 2000, vous êtes actuellement Vice-Président de l’Université, en charge de la recherche ; vous êtes par ailleurs membre de l’Institut Universitaire de France.

Cher Elyès JOUINI, lecteur assidu et fervent de Saint-Exupéry, vous avez certainement en mémoire ce qu’il a écrit dans Terre des Hommes : « la grandeur d’un métier est, peut-être avant tout, d’unir les hommes ».

Cette pensée de Saint-Ex m’apparaît en parfaite adéquation avec la démarche humaniste qui sous-tend votre action dans les domaines les plus divers.

Comme Mokhtar Laatiri qui marqua votre adolescence de sa forte personnalité, vous êtes un bâtisseur ; vos ouvrages d’art sont des ponts :

  • entre la Tunisie et la France, bien sûr, mais plus largement entre différentes régions du monde ;
  • entre des disciplines, plus exactement entre les mathématiques et d’autres disciplines ;
  • entre le monde universitaire et celui des entreprises ;
  • entre les générations, car votre réussite constitue une référence pour les jeunes générations.


Votre activité d’enseignant-chercheur revêt une forme pluridimensionnelle ; elle est constituée de trois contributions majeures, sur lesquelles je vais revenir : l’enseignement, la recherche et l’administration.
En tant qu’enseignant, réputé pour la clarté de votre pédagogie, vous êtes actuellement Directeur de l’Institut de Finance Dauphine mais je dois rappeler que vous avez été aussi professeur à l’Ecole nationale de la Statistique et de l’Administration économique (l’ENSAE), professeur associé à la Stern Business School de New York University, professeur associé à l’Université de Tunis II.

Dans le domaine de la recherche, vos premiers travaux se sont situés dans la sphère d’influence de Gérard Debreu qui avait reçu en 1983 le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur la théorie de l’équilibre général.

Mais par la suite, vous avez considéré que la réalité des marchés était passablement éloignée de l’élégance formelle de cette théorie. Vous vous êtes orienté alors vers l’étude des imperfections du marché, coûts de transactions, taxes et impôts, toutes ces réalités déplaisantes et tenaces qui font que la vie de tous les jours est si différente de son idéalisation mathématique. C’est par cette porte que vous avez fait une entrée fracassante dans la finance, étudiant toutes les formes de frictions qui éloignent la pratique des marchés financiers de la théorie pure de l’arbitrage, et vous proposez des solutions qui font école.

C’est sans doute durant cette période que vous avez acquis cette connaissance des marchés qui vous permet de parler sur un pied d’égalité avec les meilleurs théoriciens et les meilleurs praticiens. Au-delà des mécanismes complexes que met en jeu la moindre transaction, et des théories mathématiques élaborées pour optimiser la gestion de portefeuille, vous êtes conduit à vous interroger sur les fondements psychologiques de cette activité.

Vous avez ainsi exploré de nouveaux territoires de recherche, portant notamment sur l’interaction des mathématiques avec les sciences humaines ou sociales, ou encore avec les neurosciences.

Dans une série de travaux avec Clotilde Napp, vous avez montré comment, sur un marché où interagissent des individus dont les uns sont plutôt pessimistes et les autres plutôt optimistes, il se constitue, par les mécanismes d’équilibre économique, une opinion de consensus, sorte de moyenne des opinions des agents qui la constituent. Mais vous nous mettez en garde sur le fait que cette opinion est biaisée, de sorte que le consensus de marché peut être différent de l’opinion de la majorité des individus, ce qui explique un certain nombre de paradoxes bien connus en finance.

Dans vos derniers travaux avec Clotilde Napp, vous allez encore plus loin dans cette idée : vous mettez en évidence la valeur stratégique des opinions. Qu’on la prenne comme le résultat d’un processus d’équilibre ou comme un enjeu stratégique, la formation du consensus de marché constitue désormais, grâce à vos travaux, un nouveau chapitre de la science économique. Aussi, vos travaux ont été couronnés en 2005 par le Prix du meilleur jeune économiste.

Les relations entre les mathématiques et d’autres disciplines constituent toujours pour vous un domaine de prédilection. C’est ainsi que dans une publication de l’Académie des Sciences intitulée Les mathématiques dans le monde scientifique contemporain dans laquelle ont été réunies les contributions de nombreux auteurs, vous avez avec Ivar EKELAND expliqué l’interdépendance croissante des mathématiques et de l’économie, notamment parce que les mécanismes de formation des prix résultent de modèles qui font appel à des outils mathématiques sophistiqués et posent au mathématicien des problèmes nouveaux.

Le débat sur le rôle des mathématiques dans la crise actuelle, bien entendu, ne vous a pas laissé indifférent : pour vous (je vous cite) « la crise conforte la place des techniques mathématiques comme outil incontournable, mais nous rappelle que le financier doit pouvoir s’appuyer sur une solide formation économique ». Vous avez regretté qu’il n’en soit pas toujours ainsi dans les salles de marché, constatant que la connaissance approfondie des rouages de l’économie financière y est souvent absente.

De même, vous considérez qu’il est grave que les Etats n’aient pas rempli leur fonction de régulation et, avec Denis CHEMILLIER-GENDREAU, vous avez appelé à une refondation rapide de la régulation financière, et à un niveau mondial puisque c’est à cette échelle que les risques s’expriment.

Pour la défense et illustration des mathématiques, vous avez par ailleurs utilisé une image fortement expressive : « condamner les mathématiques financières revient à combattre l’antibiotique qui guérit mais génère aussi de nouvelles souches plus résistantes. Il faut limiter l’usage des antibiotiques, et non interdire la recherche de nouvelles molécules ».

Le haut niveau de votre réflexion comme votre goût de la chose publique vous ont conduit à siéger au Conseil d’Analyse Economique placé auprès du Premier Ministre, au Haut Conseil de la Science et de la Technologie placé auprès du Président de la République, au Conseil Scientifique de la Fondation Banque de France.

Je voudrais aborder maintenant le troisième volet de votre activité d’universitaire : c’est l’administration. Vous y passez beaucoup de temps, y mettez beaucoup d’énergie, stimulé par le goût du service public et habité par l’ambition de hisser l’enseignement supérieur français au plus haut niveau. C’est pourquoi vous êtes partisan de l’autonomie de nos universités. C’est pourquoi aussi vous travaillez au quotidien à faire de Dauphine une université d’excellence.

En Tunisie, dès 1990, vous avez eu l’idée avec quelques amis de créer l’Association Tunisienne des Grandes Ecoles - l’ATUGE - qui regroupe des Tunisiens étudiants et diplômés des grandes écoles françaises d’ingénieurs et de commerce. Présente surtout à Tunis et à Paris, l’ATUGE est également implantée à Londres et dans plusieurs grandes villes françaises. L’ATUGE constitue aujourd’hui un réseau de compétences au dynamisme éprouvé, très structurant et fédérateur pour ses 2.800 membres. L’ATUGE représente actuellement un acteur incontournable de la vie économique en Tunisie.

Par ailleurs, membre pendant plusieurs années de la Commission de Rénovation Universitaire placée auprès du Ministre de l’Education et des Sciences, vous avez été à l’origine de la création de classes préparatoires, de l’agrégation de mathématiques, de l’Ecole Polytechnique, de l’implantation de Dauphine à Tunis…

Votre audience et votre action universitaire vous ont valu d’être fait Commandeur de l’Ordre du Mérite par le Président de la République tunisienne.

Cher Elyès JOUINI, m’approchant du terme de mon propos, je voudrais évoquer l’intérêt que, par goût du concret, vous portez au monde de l’entreprise. En Tunisie, vous êtes membre du Conseil d’Administration de plusieurs belles entreprises et vous avez conseillé les pouvoirs publics sur différents aspects du secteur des assurances.

Aussi, par votre connaissance approfondie de ce secteur, c’est tout naturellement que vous avez pris place en 2008 à nos côtés parmi les intervenants au colloque organisé à Tunis pour le cinquantième anniversaire de la création de la STAR - Société Tunisienne d’Assurances et de Réassurances - dont Groupama venait de devenir le partenaire stratégique.

Mais je voudrais maintenant m’attarder sur ce qui nous a réuni : je veux parler de la Fondation du Risque ; j’aurais pu aussi bien le faire plus tôt puisqu’avec la Fondation du Risque nous sommes au cœur de questions touchant à la fois à la recherche fondamentale et à l’enseignement.

Sa création en 2007 a répondu à l’objectif de disposer en France d’un pôle d’excellence de recherche et d’enseignement de niveau international, centré sur le risque, quelle que soit sa nature, en l’étudiant sous tous ses aspects. C’est un point important qui avait été souligné par le Président André LEVY-LANG au moment de la création de la Fondation lorsqu’il avait déclaré que « l’interdisciplinarité est nécessaire à l’innovation et au progrès ».

Cher Elyès JOUINI, je me réjouis de l’entière confiance que Groupama vous a à juste titre témoignée lorsque vous a été donnée la responsabilité scientifique de l’une des chaires de la Fondation du Risque intitulée « les particuliers face au risque : analyse et réponses des marchés ». Cette chaire constitue un bel exemple de partenariat entre le monde académique – Dauphine bien sûr - et le monde économique représenté par Groupama.

A notre confiance, vous avez répondu par un très fort engagement dans la responsabilité de la Chaire Groupama. Aussi, le comité scientifique international et indépendant qui porte un jugement sur les résultats des chaires de la Fondation du Risque ne s’y est pas trompé en soulignant le haut niveau d’excellence de ses travaux ainsi que la multiplicité de ses initiatives, saluant tout particulièrement la publication des cahiers de recherche.

Aussi, je suis heureux, au nom de Groupama, de vous en remercier, vous et vos équipes.

Cher Elyès JOUINI, il a beaucoup été question d’excellence dans mon propos, tant sont nombreuses les illustrations que vous en donnez dans votre parcours comme dans votre action.

Goethe, cet esprit universel, a pu définir l’excellence comme l’expression d’une exigence humaine et d’une haute civilisation, allant jusqu’à la définir par opposition à la barbarie : « En quoi consiste la barbarie, sinon précisément en ce qu’elle méconnaît l’excellence ? ». Je crois que, sans hésitation, vous ferez vôtre cette pensée, vous qui représentez ce que l’esprit humain peut donner de meilleur dans nos sociétés.

Au moment de vous remettre le symbole le plus élevé de la reconnaissance nationale, je ne voudrais pas omettre de saluer des qualités humaines qui rendent votre commerce des plus agréables : votre générosité, votre affabilité, votre bonne humeur permanente, votre sens de l’humour et vos traits d’esprit. Vous n’êtes pas de ceux qui considèrent que le savoir et les responsabilités doivent nécessairement être enveloppés dans les apparences de l’austérité. Aussi, vous essayez de vous rendre disponible pour des réunions familiales ou amicales, ou encore pour préserver le temps des vacances. La musique - vos goûts sont des plus éclectiques - est pour vous une compagne de tous les instants.

Mais surtout, vous tenez à garder suffisamment de temps pour votre vie familiale.

Qu’il me soit permis de saluer votre épouse, Madame Sihem JOUINI, et de l’associer à l’hommage qui vous est rendu ce soir. Madame JOUINI, qui partage avec vous l’ambition de l’excellence, est professeur associé à HEC ; par ailleurs, elle a comme vous présidé l’Association Tunisienne des Grandes Ecoles.

Je suis également heureux de la présence de vos deux fils, Youssef et Wessim, avec qui vous entretenez des relations privilégiées.

Arrivé vraiment au terme de mon propos, je vais maintenant avoir l’honneur et le plaisir de vous remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Cher Elyès JOUINI,

Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur.