News - 16.01.2019

Tout sur le Sommet arabe pour le développement économique et social qui se tiendra ce dimanche à Beyrouth

Tout sur le Sommet arabe pour le développement économique et social qui se tiendra ce dimanche à Beyrouth

Repoussé en 2015 pour 2017, le 4ème Sommet arabe pour le développement économique et social se tiendra finalement ce samedi 20 janvier à Beyrouth, au niveau des chefs d’Etat. Il est précédé depuis ce jeudi 16 janvier par une série de réunions préparatoires, la première au niveau des hauts fonctionnaires et la seconde, des ministres des Affaires étrangères. La Tunisie y sera représentée par le président Béji Caïd qui se rendra dans la capitale libanaise, à la fin de la semaine, à la tête d’une importante délégation comprenant notamment les ministres des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, et du Commerce, Omar Béhi, apprend Leaders de bonne source. Hatem Ferjani, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la diplomatie économique prendra part, vendredi, à la réunion ministérielle et y sera assisté par l'ambassadeur de Tunisie à Beyrouth, Karim Boudali.

Le président libanais, le général Michel Aoun, avait tenu à rencontrer son homologue tunisien lors du sommet de la Francophonie, en octobre dernier, à Erevan, en Arménie, pour lui renouveler personnellement l’invitation qu’il lui avait adressée depuis le début de l’année pour prendre part à ce sommet.

Une source libanaise proche du palais Baabda, siège de la présidence, a indiqué à Leaders que le président Aoun se félicite vivement de la participation du président Caïd Essebsi, à ce sommet qui vient en prélude au Sommet arabe que la Tunisie accueillera fin mars prochain. La dimension économique et sociale qui sera adoptée dimanche à Beyrouth viendra ainsi en complément essentiel de la dimension politique du prochain Sommet de Tunis.
Le niveau de représentation des 21 pays membres de la Ligue des Etats arabes risque d’être faible, craint une source diplomatique arabe interrogée par Leaders. Jusque-là, 6 chefs d’Etat ont confirmé leur présence dans la capitale libanaise ce dimanche, selon le porte-parole de la présidence de la République libanaise, Rafic Chlala. Pour des raisons sécuritaires, a-t-il ajouté, d’autres n’ont pas souhaité rendre publique leur participation, mais ne tarderont pas à cependant l’annoncer. 
D’ores et déjà, Beyrouth vit sous un dispositif sécuritaire renforcé, soutenu par 500 officiers supérieurs et 7500 sécuritaires et militaires. Une zone interdite à la circulation a été verrouillée, au centre-ville et dans les quartiers proches du complexe Seasside Arena où se tiendra le sommet. (Nous y renviendrons). 

L’autodafé du drapeau libyen à Saïda pose problème

D’un autre côté, et alors que le Liban ne parvient pas encore à se doter d’un gouvernement conduit par Saad Hariri, le président de la Chambre des députés du Liban et chef du mouvement Amal, Nabih Berri a appelé, dans une pression politique, à reporter la tenue du sommet arabe. Un incident s’y est ajouté : le drapeau libyen a fait l’objet d’un autodafé à Saïda au Sud Liban, par des partisans du mouvement Amal qui accuse Kadhafi d’être responsable de la disparition de son fondateur, l’Imam Moussa Sadr, en 1978 à Tripoli. Dénonçant vigoureusement cet acte, la Libye aurait décidé de boycotter le sommet, selon le porte-parole du gouvernement d’union nationale (GUN, Faiez Sarraj) Ahmad al-Arbad. D’intenses efforts diplomatiques sont actuellement déployés pour convaincre Tripoli de renoncer à sa décision et s’assurer de la participation de Sarraj au sommet de Beyrouth.

''La prospérité, facteur de paix''

Sur le thème de ''la prospérité, facteur de paix'', le sommet de Beyrouth devra se pencher sur l’examen de pas moins de 27 points inscrits à l’ordre du jour qui seront examinés en trois séances thématiques avant de les soumettre aux chefs d'Etat. Le volet économique porte notamment sur la zone arabe de libre-échange commercial, la sécurité alimentaire, l’appui aux PME et la stratégie arabe de l’énergie. Quant au volet social, il comprend l’éradication de la pauvreté, la lutte contre les formes de violence contre les filles et les femmes en situation d’exode, de déplacement et d’asile, la réalisation des objectifs de développement durable et l’investissement dans l’enfance. Selon une source libanaise, Leaders apprend que le président de la République, le général Michel Aoun envisagerait le lancement d’une initiative en faveur de la consolidation de la prospérité dans les pays arabes.
En marge du sommet, Beyrouth accueillera un forum d’affaires et de partenariat. Il s’insère dans le cadre des forums thématiques qui ont déjà lieu au Caire, le premier consacré à la jeunesse et, le second, à la société civile.

En attendant la déclaration finale

L’idée du Sommet arabe pour le développement économique et social était née au milieu des années 2000 et avait été approuvée lors du sommet arabe tenu à Ryadh en Arabie saoudite le 27 mars 2007. Trois sessions ont été jusque-là tenues à Koweït, en 2009, Sharm Echeikh (Egypte) en 2011 et Ryadh en 2013. Tunis devait accueillir la 4ème édition en 2015, mais en raison de la situation dans la région, décision a été prise de reporter la date de cette session, puis de la tenir finalement à Beyrouth.
Si le contenu de la déclaration finale du Sommet de Beyrouth ne prévoit pas des décisions fracassantes, ce rendez-vous favorisera surtout des concertations arabes intensives au sujet du retour de la Syrie à la Ligue des Etats arabes, estiment les observateurs. Nombre d’initiatives croisées sont en effet engagées dans ce sens, avec l’espoir d’aboutir à un consensus dans ce sens pour le Sommet de Tunis. 
 
Taoufik Habaieb