News - 04.07.2018

L'élection de Souad Abderrahim à la mairie de Tunis : les principaux enseignements à tirer

l'Election de Souad Abderrahim à la mairie de Tunis : les principaux enseignements à tirer

Les dignitaires d'Ennahdha ont raison de pavoiser. C’est un coup de maître à la fois médiatique et politique à l’impact considérable que vient de réussir leur mouvement avec la brillante élection Souad Abderrahim à la mairie de Tunis. Le parti islamique avait beau mené des campagnes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, financées à coup de milliards, pour nous convaincre de sa mue, et son président changer de look, l’opinion publique qu’elle soit nationale ou internationale, échaudée par leur double discours est  restée jusque-là incrédule. Cette élection de Souad Abderrahim est venue balayer tous les doutes, même si les Tunisiens qui n'ont pas la mémoire courte ne sont pas près d'oublier sa petite phrase sur les mères célibataires.
Mais cette victoire est aussi et surtout la défaite du camp démocrate en Tunisie. Comme au bon vieux temps, nous sommes revenus au régime du parti dominant. Nidaa Tounès qui avait réussi à équilibrer la vie politique s’est émietté comme il ne l’a jamais été. Infiltré par les islamistes passés maïtres dans l'art de pratiquer l'entrisme comme le prouve à satiété l’élection des maires où beaucoup de listes de Nidaa ont voté pour candidat d’Ennahdha, il a pratiquement implosé, incapable même de tirer les enseignements de sa débandade. Le vote avéré des démocrates l'a tout simplement achevé. Au fond, cette élection est révélatrice de leur courte vue et de leurs dérives. En se cantonnant dans le ni-ni, il ont fait le jeu d'Ennahdha. Ils ont été les premiers responsables de leur déconfiture, et les victimes du prisme déformant de l'idéologie qui leur a caché les véritables enjeux de ce vote. Ce qui ne nous étonne pas de la part de la gauche la plus bête du monde.

Hedi