Partenaires - 09.06.2010

La Tunisie cherche à augmenter les revenus de ses exportations de dattes

En volume, la Tunisie n’est que le quatrième exportateur de dattes mondial, 145.000 tonnes l’an dernier, derrière l’Egypte, l’Iran et l’Irak. Mais en valeur, la Tunisie est la championne ! Cela, grâce à la variété Deglet Nour, «les doigts de lumière», des dattes qu’il faut, entre parenthèses, choisir translucides. L’Algérie est l’autre berceau de cette datte de choix, elle en produit beaucoup plus que la Tunisie, mais elle parvient tout juste à en exporter 15.000 tonnes, quand la Tunisie en expédie près de 100.000 tonnes, en progression de 20% par an depuis cinq ans !

Il faut reconnaître que la filière tunisienne a reçu un fort appui des autorités. Depuis 2005, les nouvelles plantations et le rajeunissement des palmiers dattiers ont été encouragés. La traçabilité des produits également, avec le sceau des certifications demandées par l’Europe. Enfin des progrès de stockage et de conditionnement ont été réalisés pour assurer une meilleure conservation aux dattes tunisiennes par rapport à leurs concurrentes. Pour preuve, la Tunisie est le seul pays exportateur de dattes à avoir pu, trois ans de suite, répondre aux besoins du Ramadan, dont la date était pourtant fort éloignée de la récolte, qui s’étend d’octobre à décembre.

Le Maroc reste le premier pays destinataire de dattes tunisiennes, devant l’Europe, où la France est la plus gourmande. Viennent ensuite les pays du Golfe. De nouveaux marchés sont en train d’émerger : la Russie, la Turquie, l’Asie du Sud-Est, l’Inde. Des marchés que la Tunisie ne veut pas surtout pas abandonner à la datte israélienne, jordanienne, sud-africaine ou californienne. C’est pourquoi des efforts continuent d’être faits sur la qualité de la production, avec des avancées dans la lutte contre le ver des dattes. Les capacités de stockage sont aussi augmentées. Les innovations de conditionnement se multiplient, les petites portions étant plus rentables. Enfin, un créneau très porteur en Europe s’étend, celui de la datte biologique, près de 3000 tonnes par an (RFI).

Claire Fages