Opinions - 23.04.2018

Nihel Ben Amar: Candidate aux élections municipales, n°2 sur la Liste Al Afdhal, Ariana

Nihel Ben Amar: Candidate aux élections municipales, n°2 sur la Liste Al Afdhal, Ariana

Pourquoi je me présente?

J’avais quitté la Tunisie en 1987 peu de temps après le coup d’Etat constitutionnel pour la France où j’y ai entrepris un doctorat en génie des procédés industriels. À mon retour, j’avais projeté de créer une association et entamé les démarches administratives à cette fin. Débarquant de l’étranger et pas au parfum des pratiques locales, j’ai été sidérée d’entendre l’officiel me dire son intention de renforcer mon équipe par 4 ou 5 personnes, pour m’aider avait-il dit. Sortant de son bureau, j’ai abandonné l’idée et enterré toute autre initiative.

Cet événement qui semblerait banal pour certains, m’avait choqué et profondément blessé, blessée de voir ma liberté confisquée et d’être incapable de créer une simple association à moins d’accepter qu’elle soit noyautée. J’ai donc limité mon champ d’intervention aux seules activités professionnelles d’enseignante chercheuse refusant comme certains me l’avaient proposé de prendre la carte du RCD et de rentrer dans le système, j’ai refusé de faire de la figuration dans des évènements à applaudir une première dame inculte présidente par intérim. Combien de fois ai-je entendu ma mère me rendant visite me dire que je ne vivais pas en Tunisie, déconnectée comme je l’étais des informations tunisiennes. J’étais mal, oui j’étais mal. J’étais mal à vivre spoliée de ma citoyenneté et réduite dans mes droits.

J’ai vécu dans cette atmosphère humainement dégradante tant bien que mal jusqu’à l’avènement de la révolution. Elle fut et c’est tout naturellement que je me suis retrouvée dans la société civile. Mon combat en son sein a été riche et fructueux, Comment? La constitution tunisienne de 2014 en témoigne, quand on a (société civile et partis politiques de l’opposition) réussi à la faire décoller de la copie du projet version 1er juin 2013. Au sein de la société civile, j’ai milité pour un rêve, le rêve de mener le pays vers «al afdhal» le mieux, le rêve d’en faire un pays démocratique, un pays où les postes octroyés le sont au mérite, un pays où règne le bien-être et la sérénité, un pays qui a appris de ses erreurs et ne les reproduit pas.

Mon rêve a-t-il été exaucé ?

Force est de constater que non. Mon combat pour assoir la seconde république n’a eu de récompense que mon sentiment du devoir accompli. Mes craintes de nous voir rater ce rendez-vous historique avec la démocratie sont réelles pour preuve les instances constitutionnelles verrous démocratiques, elles sont dans le choix de leurs membres politisées où la compétence ne prime pas et l’allégeance est aux partis non au pays.

Je ne peux me résigner à cela et refuse ce glissement vers le bas. D’une Tunisie grande, je rêve encore! J’ai donc décidé de m’engager dans ces élections municipales pour rendre ce rêve réalité à l’Ariana. Avec Al Afdhal, nous ferons de l’Ariana une municipalité modèle ou la transparence est de mise, la bonne gouvernance sa devise et la lutte contre la corruption son combat. Nous mettrons en place les mécanismes d’une gouvernance participative pour impliquer les arianais dans la gestion de leur ville. Nous nous engageons à mettre les bases de construction d’une Ariana du 21ème siècle, une ville intelligente, une ville propre, une ville démocratique dans laquelle il fait bon vivre.

A l’Ariana nous voulons le Meilleur, Nous voulons qu’elle soit Meilleure.

Nihel Ben Amar

Professeure universitaire, Génie Chimique,

Ingénieure en Génie Energétique