News - 06.12.2017

La liste noire de l'UE : La responsabilité du gouvernement est incontestable

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L’opposition doit se frotter les mains. Elle était en manque de thèmes mobilisateurs, depuis que Youssef Chahed  lui avait coupé l’herbe sous le pied, notamment avec sa guerre contre la corruption. Et voilà qu’il lui offre sur un plateau d’argent, un nouveau cheval de bataille : la décision du conseil des ministres de la finances de l'Union Européenne d’inclure la Tunisie dans sa liste noire des paradis fiscaux, aux côtés de micro Etats comme les Iles Marshall, Palaos,  Samoa et Guam. Elle aura beau jeu de dénoncer l'incurie du gouvernement car il s'agit de toute évidence d'un évènement gravissime dont les retombées pourraient dépasser celles des attentats contre le musée du Bardo et l'hôtel Impérial de Sousse, sur le plan économique certes, mais surtout en terme d'image de marque qu'on s'échine à redresser.

Il y a dix mois, l'UE avait envoyé à 92 pays y compris la Tunisie, un long questionnaire en rapport avec cette question. L'erreur impardonnable de notre gouvernement, sans doute pris dans le tourbillon des tiraillements politiques et des revendications sociales, a été de n'avoir pas accordé à cette démarche, l'importance qu'elle méritait. Pourtant, il disposait d'un délai assez confortable pour y répondre. Il a dû se contenter d'un texte bâclé expédié à la veille du conseil des ministres des Finances européens. On connaît la suite.

A un mois de la célébration de l'anniversaire de la révolution, la Tunisie ressemble de plus en plus au rocher de Sysiphe. A peine avons-nous résolu un crise, qu'une autre se déclare.

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